Elle bifurqua vers la droit et une odeur agressive s'infiltra rapidement dans son orifice nasal. Plusieurs cadavres de rats apparurent alors dans son champ de vision. Certains semblaient avoir étés dévorés sauvagement, sans épargner os et tendons tandis que d'autres n'avaient que certains membres manquants. Constance ne pût s'empêcher de réprimer une sensation de dégoût en détournant le regard sans pour autant oublier son objectif de base.
L'atmosphère du souterrain londonien était sombre et humide. Une odeur de pétrichor bien présente rendait le lieu un peu plus agréable. De la mousse imbibée d'eau s'accrochait tant bien que mal aux parois sphériques du tunnel de briques. Un petit ruissellement d'eau couvrait le sol du labyrinthe de couloirs et un grondement lointain, sourd, inquiétait légèrement la jeune adolescente, se questionnant sur la source de ce bruit incessant.
Constance s'infiltrait de plus en plus profondément dans les dédales de conduits souterrains. Un pressentiment lui disait que bientôt, elle pourrait enfin mettre un terme à sa quête. Néanmoins, elle ne perdait pas le pas et, propulsée par une montée soudaine d'adrénaline, se mit à courir dans le Londres immergé.
Sa course fut vite freinée par un mur de briques bloquant tout passage dans la direction entreprise par la jeune Algérienne. Mais quelque chose clochait avec cet étrange mur. La structure de briques semblait bien plus récente que le reste des égouts et avait une allure presque irréelle, comme ce n'était qu'une image. Le muret semblait liquide, il avait l'air de tanguer légèrement à la surface.
La jeune fille intrépide ne laissa pas cet obstacle l'impressionner. Elle connaissait bien les protections qu'il appréciait mettre un peu partout autour de lui afin d'écarter toute menace extérieure. Elle fit donc quelques pas vers l'arrière dans le but de traverser le rempart au plus vite. Elle ferma les yeux et fonça en plein dans le mur.
Aussi facilement qu'elle l'eut imaginé, son corps traversa sans difficultés la fausse paroi, comme si elle plongeait dans le mur.
Ses cheveux se plaquèrent sur sa tête dû à la traversée de ce muret liquide. Constance les renversa vers l'arrière pour permettre à son champ de vision de capter l'univers l'entourant.
Et elle l'aperçu enfin.
Juché au sol sur un tapis, le vieillard semblait attendre un train qui n'arriverait jamais. Ses yeux pâles, vitreux même, et la couleur foncée de sa peau lui donnaient un air sage, presque féerique. On aurait dit qu'une aura bleue émanaient de l'homme dû à la lumière du Soleil nocturne s'infiltrant tant bien que mal sous terre, indiquant que la surface n'était pas loin au dessus d'eux. Son sourire laissait entrevoir ses dents qui, bien qu'usées semblaient encore en excellente santé. Et le visage de Constance ne pût que faire de même quand elle vit l'aïeul.
Elle l'avait enfin retrouvé.
Elle avait enfin retrouvé Abel.
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One Shot Stories
Storie breviDe courtes nouvelles à lire en un coup Une dégénérescence psychologique une chaise volante un garçon pas comme les autres une étrange cité sous-marine une femme hantée par ses méfaits une lettre d'adieu un mourant pensif une dame rongée par la culpa...