Marion se trouvait dans une forêt déserte, aux immenses troncs fins et calcinés. Un brouillard épais l'entourait, et l'enserrait bizarrement sur elle-même. Le silence était total ; aucune sensation ne dérangeait le vide existentiel qui l'habitait.
Ni peur, ni désespoir ne vint la perturber. Elle resta plantée là un très long moment, complètement immobile. Une voix s'éleva alors, l'appelant de partout à la fois. Elle essaya d'avancer ; ses jambes se paralysèrent. Dans l'incapacité de se mouvoir, elle commença à paniquer.
Leah ! Aide-moi ! tenta-t-elle de crier. Sa chère amie n'apparut pas ; son cœur se brisa. Leah ! pleura-t-elle. Reviens... Leah, viens me chercher... Une corde tomba alors à ses pieds. Le seul mouvement qu'elle put exécuter fut de la saisir. Elle comprit subitement. J'arrive. Attends-moi... grimaça-t-elle en tentant de faire un nœud. Leah, plus jamais, hein ?
Une main se posa brusquement sur son épaule. La lumière plongea en cascade devant ses paupières ; elle les ouvrit brusquement. Une douleur à la joue l'assaillit, et une odeur familière emplit brusquement ses narines.
Ses cils clignèrent plusieurs fois. Sa vue se précisa, et elle put distinguer le visage irrité de Livaï penché au-dessus de lui, remarquant au passage une légère cicatrice à sa tempe. Elle se redressa brusquement. Le manteau glissa ; elle le rattrapa de justesse, en fit maladroitement une boule, frissonna de froid et le remit par automatisme.
Lorsqu'elle réalisa, affolée, ce qu'elle venait de faire, elle s'apprêta à l'enlever, mais l'autre lui attrapa vivement le poignet. « Marion », jeta-t-il. « Calme-toi, putain. » Elle hocha la tête, un peu perdue, et il se rassit sur sa chaise en bois.
Son regard se promena distraitement dans la salle, et reconnut l'infirmerie. Attends... Il retourna brutalement vers le petit homme, qui la dardait de ses yeux clairs. C'est Livaï ? réalisa-t-elle, horrifiée. Et son manteau ?
Elle s'apprêta à l'enlever une troisième fois ; cette fois-ci, son supérieur attrapa une couverture.
« Tu veux ça à la place ?
— Euh... balbutia-t-elle. Je ne sais pas. Comme vous voulez...
— Je m'en fous. »
Elle fit non de la tête ; lorsqu'elle le vit reposer le drap, elle regretta immédiatement sa réponse. Le visage du caporal-chef se superposait à celui d'Antoine, lui procurant un malaise bien plus fort que tous ceux qu'elle avait ressentis auparavant.
Elle se souvint soudainement de leur discussion. Elle s'étrangla avec sa salive, et commença à tousser ; il lui tapa vigoureusement dans le dos. Elle se raidit, et il s'écarta. Réalisant son geste, elle commença à bredouiller des choses incompréhensibles, avant de se taire et de lui lancer un regard paniqué.
Ce type est Antoine. Elle le scruta longuement ; visage fin, yeux incroyablement clairs, cheveux noirs, tout y était : leurs traits étaient exactement semblables. Bordel de merde. Et le pire, c'est que je lui ai dit. Elle se mit immédiatement à fixer une armoire, gênée. Je dois faire quoi ? Être normale. Ce type est mon supérieur. Mais c'est aussi Antoine. Mais putain, c'est mon supérieur.
« Marion », l'appela-t-il. Elle se tourna vers lui dans un sursaut. « Je n'en ai rien à foutre. Tu fais comme tu veux. » Elle fronça les sourcils.
« Comment ?
— Tu fais comme tu veux, répéta-t-il.
— Comment ça, je fais comme je veux ?
— Tu es perturbée.
— Je... bafouilla-t-elle, intimidée. Un peu...
— Ce n'était pas une question, coupa-t-il. »
![](https://img.wattpad.com/cover/187635323-288-k226618.jpg)
VOUS LISEZ
ʟ'ᴀᴜ-ᴅᴇʟᴀ - ᴀᴛᴛᴀᴄᴋ_ᴏɴ_ᴛɪᴛᴀɴ&0.7 ⌜ᵗᵒᵐᵉ ²⌟
FanficPeut être lu sans connaître SNK. Tome 2 de la saga ! :) ⓪⓪⓪⓪⓪⓪_❼ Lorsque Marion, une simple lycéenne de dix-sept ans, se retrouve dans l'Attaque des Titans, tout son monde bascule d'un coup. Désespérée de retrouver sa vie d'avant, elle mettra tout d...