Chapitre 27

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idée de MaliceCrush : Le moment où Alice réalise ses sentiments pour Fred..


Elle savait que ça allait lui faire quelque chose quand elle en avait entendu parler à la brigade mais elle n'avait pas voulu le croire. Mais là elle n'avait plus le choix. Il était en face d'elle et il lui tendait l'enveloppe. Elle ne savait pas quoi dire, elle ne savait pas quoi faire. Elle fut sauvée par son téléphone.

« Excusez-moi, c'est la crèche. » dit-elle en se levant et en s'éloignant pour prendre l'appel.

Elle sortit du bureau, refermant la porte derrière elle. Une fois l'appel terminé, elle resta dehors, adossée contre la porte. Comment allait-elle pouvoir lui faire face ? Espérait-il vraiment qu'elle irait ou voulait-il seulement lui faire mal. Non, ce n'était pas son genre. Elle reprit ses esprits quand une porte claqua plus loin dans le couloir. Elle prit une grande inspiration et entra dans son bureau. Fred s'était assis en face du bureau, l'enveloppe toujours dans la main. Il se leva quand il la vit rentrer.

« Je suis désolé messieurs, il faut que j'y aille. » dit-elle en coupant Fred qui s'apprêtait à parler. « Paul a été malade à la crèche, il faut que j'aille le chercher. Victor, vous m'envoyez tout ce que vous pouvez par mail, je lirai ça à la maison. » ajouta-t-elle en prenant ses affaires avant de partir en vitesse.

Victor la regarda faire sans savoir quoi dire alors que Fred se laissa retomber sur la chaise en soupirant.

« Vous ne vous attendiez pas à ce qu'elle saute de joie pour vous quand même ? » demanda Victor en lui lançant un regard noir.

« Oh c'est bon, hein ! »

« Non, c'est pas bon, pas bon du tout même. Vous ne voyez pas dans quel état ça la met ? »

« Et bien non, je ne vois pas parce qu'elle m'évite. Elle fait tout depuis son bureau par téléphone ou par mail, ça fait presque deux semaines que je ne l'ai pas vu ! Je ne vais quand même pas lui envoyer par la poste quand même ! » s'exclama-t-il en sortant du bureau, claquant la porte derrière lui.

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Quand Alice rentra, Paul dans un bras, un sac de courses dans l'autre, elle trouva un bouquet de roses blanches sur son paillasson. Elle ne put s'empêcher de sourire. Elle enjamba le bouquet pour ouvrir sa porte. Elle posa les courses dans la cuisine et mit Paul dans son parc avant d'aller récupérer le bouquet. Elle mit les fleurs dans l'eau et plaça le vase sur la table basse avant de prendre Paul avec elle dans le canapé.

« Alors mon bébé, qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu as de la fièvre comme ça ? » demanda-t-elle en lui mettant une main sur le front. « Alors déjà on va enlever ton pull, ça ira mieux. Et on va aller faire le bain. Tu aimes bien le bain, hein ? »

Paul, une fois son pull enlevé, se cala contre sa mère, le visage dans son cou. Elle resta à moment à le câliner, le sentant frissonner contre elle. Quand il commença à pleurer, elle se mit à pleurer aussi. S'en était trop pour elle. La fatigue du boulot, Fred et son invitation, Paul malade ... ses nerfs lâchaient. Elle resta plusieurs minutes à pleurer avec son fils avant de se reprendre et de l'amener dans la salle de bain. Une fois propre, elle l'installa dans son parc où il s'endormit rapidement au son du CD que Fred lui avait enregistré. Elle profita de ce moment de répit pour aller prendre une douche rapide avant de préparer une purée pour Paul. Elle le réveilla pour lui donner à manger mais il ne voulut rien avaler. Elle lui donna un médicament pour faire baisser la fièvre et alla le coucher. Elle se réinstalla sur la canapé et mangea la purée qu'elle avait préparée pour son fils, la voix de Marquand en fond sonore. Elle se laissa bercer par sa voix rauque qu'elle aimait tant. En tournant la tête, elle tomba sur une photo sur laquelle Fred portait Paul. C'est en regardant cette photo qu'elle aimait tant qu'elle comprit qu'elle ne pouvait tout bonnement pas se passer de lui. Elle avait besoin de lui pour pouvoir fonctionner normalement. Ça faisait près de deux semaines qu'elle l'évitait au maximum et en y réfléchissant d'un peu plus près ça faisait autant de temps qu'elle ne se sentait pas au top de sa forme. Tout en regardant la photo, elle ne put empêcher les larmes de couler sur ses joues. Il s'était éloigné d'elle et c'était de sa faute, même s'il avait renoncé à sa mutation quand elle avait accepté d'épouser Mathieu. Depuis, ce n'était plus pareil. Elle avait espéré recoller les morceaux quand Mathieu était parti pour de bon mais il était trop tard. Fred avait trouvé du réconfort dans les bras de son ex-femme entre temps. Alice fut prise de frissons quand elle se remémora le soir où elle les avaient vu s'embrasser devant la brigade. Il lui avait fallu plusieurs jours pour se débarrasser de cette image. Et maintenant il voulait l'inviter à sa fête d'anniversaire ? Il voulait surtout lui balancer son bonheur à la figure oui ! Son bonheur avec une autre en plus. Elle ne pensait pas qu'il pouvait lui en vouloir à ce point et encore moins qu'il serait vexé au point de vouloir lui faire du mal. Elle l'aimait. Elle le savait maintenant, elle en était sûre. Mais il était trop tard. Encore une fois, elle avait été trop compliquée et avait laissé passer sa chance. Pour de bon cette fois. Elle resta près d'une heure à réfléchir et à se morfondre sur son canapé, sortant de ses pensées quand quelqu'un frappa à sa porte. Trop occupée à sécher ses larmes, elle ne prit pas le temps de regarder qui se trouvait de l'autre côté. Elle fut surprise de se retrouver face à Juliette.

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