Chapitre 28

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Idée de moi : Alice et Fred partent à la retraite.


Le réveille sonna, Alice grogna et s'enroula encore plus dans sa couette.

« Allez, c'est la dernière fois. » rit Fred en se collant à elle.

« J'ai pas envie d'y aller. » dit Alice en enfonçant sa tête dans son oreiller.

« Je te l'accorde, aujourd'hui ne va pas être le jour le plus intéressant de ta carrière mais pense à demain et à tous les jours qui vont suivre. On sera tranquilles tous les deux. Pas de réveil, pas de cadavres, pas d'enfants ... le rêve quoi. » murmura Fred à l'oreille de sa femme.

« C'est tellement le rêve que ça fait trois ans que tu repousses ton propre départ. » rit Alice en se retournant pour lui faire face.

« Ah mais c'est simplement parce que je ne voulais pas partir sans toi. »

« C'est ça. » dit Alice avant de l'embrasser. « On se retrouve sur les quais pour manger ensemble une dernière fois en tant que Commissaire et Procureur Général ? »

« Évidemment. Et on y retournera régulièrement en tant que deux retraités qui ont tout leur temps pour profiter. »

« Pourquoi tu es si optimiste tout à coup ? » demanda Alice en se reposant sur son coude.

« Je ne te sens pas bien depuis le début de la semaine alors j'essaye de compenser. »avoua-t-il en lui replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille.

« C'est pas que je ne suis pas bien, c'est juste ... j'ai un peu de mal à tourner la page. Mais ça va aller, une fois qu'elle sera tournée, tout ira bien. » dit Alice en l'embrassant. « Mais merci quand même. » ajouta-t-elle en se calant dans ses bras, la tête posée sur son torse.

Quand le réveil sonna une deuxième fois, Alice soupira avant de finalement se décider à se lever. Comme tous les jours depuis tant d'années, ils se préparèrent, prirent leur petit déjeuner et partirent au travail. Au fil des années, ils avaient quand même levé un peu le pied malgré les responsabilités plus importantes. Les coups de téléphones nocturnes avaient cessé, les réveils se faisaient plus tardifs et les journées se terminaient plus tôt. Alice se contentait d'un travail de bureau et des salles d'audience. Fred avait eu plus de mal à ne pas être constamment sur le terrain et prenait toutes les occasions qui se présentaient pour sortir de son bureau. Alice fut sortie de ses pensées quand Fred arrêta la voiture devant les marches du Palais de Justice.

« Tu viens me chercher ce midi ? » demanda-t-elle en se tournant vers lui.

« Évidemment. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va changer les habitudes. » dit Fred en lui souriant. « Allez, vas-y, sinon tu ne sortiras jamais de la voiture. » ajouta-t-il en l'embrassant.

Il la regarda sortir de la voiture et monter les marches avant de redémarrer. Il faisait le commissaire fort devant sa femme mais il avait lui aussi bien du mal à se faire à l'idée qu'aujourd'hui était son dernier jour au 36. Après près de trente ans, il avait lui aussi du mal à tourner la page.

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«Ça va ? » demanda Fred en entrant dans le bureau de sa femme.

« Oui, oui. »

« Je trouve que tu as les yeux bien rouges pour quelqu'un qui va bien. » lui murmura-t-il avant de l'embrasser.

« C'est pas de ma faute. Tous ceux qui passent devant mon bureau se sentent obligés de venir me saluer, j'ai passé une bonne partie de la matinée à pleurer. » dit Alice en se calant dans ses bras.

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