Moments de vie

Chapitre 130

idée de Vivibdt : Fred a une cardiomyopathie, il doit subir une opération très risquée à cœur ouvert.

« Tu viens manger avec moi ce midi ? » demanda Alice à Fred en s'asseyant à la table de la cuisine pour prendre son petit déjeuner.

« Je ne sais pas. J'ai la visite médicale à 11h 45, je ne sais pas combien de temps ça va durer ... » répondit Fred en buvant son chocolat.

« Ah ben ça va sûrement prendre super longtemps vu comment t'es vieux. » rit Paul en entrant dans la cuisine, piquant un croissant dans la corbeille avant de se prendre une tape par Fred.

« Tu sais ce qu'il te dit le vieux ? »

« Oh c'est bon là, vous n'allez pas recommencer ! » s'exclama Alice.

« Mais c'est lui aussi il arrête pas ! » se plaignit Fred.

« Mais évidemment qu'il continue, tu tombes dedans à chaque fois et ça le fait marrer. On dirait que c'est toi le gamin. » dit Alice, Paul riant à côté d'elle.

« Arrête de rire, toi. Ta mère ne sera pas toujours là pour te défendre. » dit Fred.

« Mais si, elle sera toujours là ma maman chérie. » dit Paul en se plaçant derrière la chaise d'Alice, la prenant dans ses bras.

« Vous êtes pas possibles tous les deux... » soupira Fred.

« Mais t'inquiète pas, on t'aime bien quand même. » dit Paul en rigolant.

« Et sinon c'est quand que tu déménages ? » demanda Fred. « Parce que le vieux comme tu dis, il ne traînait pas encore chez sa mère à presque 25 ans ... »

« Fred ! »

« Ben quoi, c'est vrai, non ? Il va en cours, il bosse ... il peut bien se trouver un studio quelque part. Je veux même bien lui payer le loyer. »

« Mais non, il est très bien ici. » dit Alice en souriant à son fils.

« Evidemment qu'il est bien, tu te plies en quatre pour lui et tu fais tout à sa place. » rit Fred. « Mais bon, on ne va pas vous changer maintenant hein, c'est trop tard. »

« Bon et sinon, tu parles de tes essoufflements au médecin, hein ? » dit Alice, autant pour changer de sujet que pour lui rappeler les problèmes respiratoires qu'il rencontraient depuis quelques mois.

« Mais c'est rien Alice. »

« Non, ce n'est pas rien. Et si tu ne m'assures pas que tu en parles au médecin, je vais avec toi et moi je lui en parle. »

« Je vais lui en parler, je te le promets. » dit Fred en lui prenant la main.

Comme souvent, Alice se laissa séduire par les yeux bleus de son homme et oublia complètement son fils.

« Pff, vous êtes pas drôles tous les deux, à chaque fois que vous vous regardez comme ça vous oubliez que vous n'êtes pas tout seuls ... » soupira Paul en allant s'asseoir pour manger.

« T'as qu'à te trouver un appart, comme ça tu ne nous verras plus. » dit Fred en lui souriant.

« Ah non, c'est bon là, stop ! » s'exclama Alice en se levant. « Personne ne va nulle part. Enfin si, moi je vais au bureau. » ajouta-t-elle en sortant de la cuisine.

« Bon et t'attends quoi pour lui dire là ? » demanda Fred à Paul. « J'ai lancé le sujet pour que tu lui annonces et toi tu fais quoi ? Tu m'enfonces et je me fais engueuler en plus ! »

« Je sais. » soupira Paul. « Mais elle va être triste et j'aime pas quand ... »

« Mais non elle ne va pas être triste. C'est dans la logique des choses que les enfants quittent le nid. Et tu as bien vu avec Ada. Elle n'est pas tombée dans une dépression. Elle a été un peu triste au début mais c'est vite passé. Et puis tout va bien maintenant. Elle passe même la nuit là-bas sans me prévenir alors ... »