Chapitre 199

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idée de ClaraDebaek: Léa menace Alice pour qu'elle ne s'approche plus de Fred


Alice releva la tête quand elle entendit la porte de son bureau se rouvrir.

« Qu'est-ce que vous avez oublié, encore ? » demanda Alice en riant, pensant voir Victor revenir.

Elle perdit son sourire quand elle vit que c'était Léa et non son greffier qui s'avançait vers elle.

« Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda-t-elle sèchement.

« Mettre les choses au clair. » déclara Léa en prenant place sur la chaise en face du bureau. « Vous allez laisser Fred tranquille. »

« Je n'ai pas l'impression que je le gêne. » répondit Alice du tac au tac.

« Moi vous me gênez ... et je n'aime pas trop ça. Alors je vais vous dire exactement comment ça va se passer si vous ne voulez pas avoir de problèmes. Vous allez vous intéresser à quelqu'un d'autre tout de suite avant que je ne devienne vraiment méchante. Je vous propose Djibril, comme ça je pourrais vérifier. »

« Vous croyez que je vais faire ce que vous me demandez ? Juste par plaisir de vous faire plaisir alors que vous avez foutu ma vie en l'air ? Vraiment ? »

« Vous n'allez pas avoir vraiment le choix. Il me semble que vous avez couvert le père de votre fils dans son trafic de diamants. Certaines personnes dans ce Palais seraient certainement ravies de mettre leur nez là-dedans. »

« Vous êtes mal renseignée je pense. » dit Alice en lui souriant. « Tout a été classé. »

« On peut toujours déclasser ce qui a été classé. Et puis peut-être que les services sociaux seraient intéressés de savoir dans quel cadre familial votre fils a vu le jour. Donc vous allez vous éloigner de Fred dès maintenant ... et sachez que même si vous ne me voyez pas, j'aurai toujours un œil sur vous. »

« Juste une chose. » dit Alice en voyant Léa se lever. « Vous êtes au courant qu'on doit se marier, quand même ? Pour adopter Ada ... »

« Et bien vous allez trouver un autre pigeon. Encore une fois, je vous conseille Djibril, il ferait n'importe quoi pour vous plaire ce débile. »

« Je vous demanderai de montrer le respect qu'il se doit aux membres des forces de police ! » s'exclama Alice en se levant de son fauteuil alors que Léa ouvrait la porte du bureau.

Quand la porte se referma derrière elle, Alice resta plantée à son bureau, complètement figée. Est-ce qu'elle devait prendre ces menaces au sérieux ? Elle en doutait, mais en même temps elle ne voulait pas tenter le diable et attirer les services sociaux ... même si sur ce point-là elle était sûre de ne rien avoir à se reprocher.

Elle rassembla ses affaires et sortit de son bureau, puis du Palais, toujours en retournant la situation dans sa tête. Elle se décida à appeler Fred quand elle entra dans sa voiture. Elle chercha le numéro dans son répertoire et releva la tête pendant que l'appel était transmis. Là, devant elle contre un des arbres qui bordaient le parking, Léa. Elle raccrocha rapidement et démarra, les larmes aux yeux. Elle essaya tant bien que mal d'ignorer le sourire satisfait de Léa quand elle passa devant elle. Il fallait qu'elle trouve une solution parce qu'une chose était sûre, elle ne pouvait pas se passer de Fred... et pas seulement pour l'adoption d'Ada.

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Il allait devenir fou. Elle était là mais en même temps elle n'était pas là, pas vraiment. À chaque fois qu'il la croisait, elle se débrouillait pour partir très rapidement. Elle se faisait conduire par Djibril sur les scènes de crime, elle traitait tout par mail depuis son bureau et n'assistait que très rarement aux interrogatoires. Le peu de fois où il l'avait au téléphone, dès qu'il essayait d'aborder le sujet de son changement de comportement, elle changeait de sujet... voire elle lui raccrochait carrément au nez ! Ça faisait maintenant deux semaines que ça durait et il était à bout, il ne supportait pas la situation et s'il ne réglait pas le problème rapidement, il allait exploser. Il la regardait depuis la machine à café. Elle était dans son bureau à parler avec Djibril. Quand elle se retourna pour sortir du bureau, elle croisa son regard et il aurait pu parier qu'il avait vu les larmes lui monter aux yeux. Elle se retourna vers Djibril, lui demanda un bout de papier, écrivit quelque chose dessus avant de le plier. Elle récupéra sa veste sur le porte manteau et glissa en même temps le papier dans la poche de sa veste à lui. Il l'avait clairement vu le regarder en le faisant. Et ce qu'il avait vu dans son regard ne lui plut pas. Un mélange de larmes, de peur, d'angoisse et de tristesse. Il la regarda sortir de son bureau et quitter la brigade. Il attendit un moment avant de rejoindre son bureau. Il ne savait pas ce qu'il se passait mais vu les précautions qu'elle prenait, ce devait être grave. Il remercia mentalement le Divisionnaire qui arriva à ce moment-là pour lui parler, il n'aurait pas à trouver une excuse pour ne pas courir vers son manteau et regarder dans sa poche. Au final, il lui fallut attendre sa pause déjeuner pour prendre le papier qu'Alice lui avait laissé.

Maison de maman, 22h. Ne préviens PERSONNE.

Pendant sa pause de midi, il gambergea. Il avait beau retourner tout ce qu'il s'était passé dans sa tête, il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il fut presque content de voir toute la paperasse qui l'attendait sur son bureau quand il revint pour l'après-midi. Il n'aurait pas le temps de penser plus à ce qui le tracassait. Au final, l'après-midi passa très vite. Il ne rentra pas chez lui après sa journée de travail. Il se prit un sandwich au supermarché et se mit en route. Quand il arriva, après près d'une heure de route, il fut soulagé de voir la voiture d'Alice dans la cour et de la lumière dans la maison. Il se gara à côté d'Alice et se dirigea vers la porte d'entrée. Il frappa puis entra sans attendre de réponse. La porte était ouverte. Il se dirigea vers la cuisine, la seule pièce qu'il connaissait et trouva Alice en pleurs, assise à la table. Il se précipita vers elle et elle se jeta dans ses bras en sanglots. Il mit plusieurs minutes à la calmer avant même de chercher à savoir ce qu'il se passait. Il ne pouvait pas la laisser dans cet état, peu importe la raison. Quand elle se calma enfin, il lui apporta un verre d'eau.

« Alice, il va falloir me dire ce qu'il se passe là, je ne vais pas pouvoir t'aider si on continue comme ça, j'ai besoin de savoir. Je deviens complètement fou, là. » dit-il. « Hey, ce n'est pas un reproche. » ajouta-t-il quand il la vit recommencer à pleurer.

« J'ai tellement peur. » réussit à dire Alice malgré sa gorge serrée.

« Mais peur de quoi, Alice ? »

Elle lui expliqua tout ce qu'il s'était passé, les menaces de Léa, comment elle avait essayé de trouver une solution. Elle pouvait voir la colère monter en Fred au fur et mesure de ses explications.

« Je ne sais plus quoi faire, Fred. Je ne peux pas perdre mon fils à cause d'elle, mais en même temps je ne peux pas me passer de toi ... et pas que pour adopter Ada. Je t'aime, Fred, je sais que tu es avec Léa mais ... »

« Je ne suis plus avec Léa. » la coupa-t-il.

Alice ne sut pas quoi répondre, mais il vit un peu d'espoir dans ses yeux.

« Ça fait deux semaines qu'on est séparés ... justement parce que je ne peux pas t'enlever de ma tête. C'est toi, Alice, et personne d'autre. » dit-il en la regardant droit dans les yeux. « C'est d'ailleurs pour ça qu'on s'est séparé. »

« C'est pour ça qu'elle est venue me voir ! » s'exclama Alice en comprenant enfin la situation.

« On va mettre tout ce que tu m'as dit par écrit, au cas où, mais je ne pense vraiment pas qu'elle fasse quoi que ce soit. On sera couvert comme ça. Et il faudra que tu portes plainte. »

« Mais si elle ... »

« Elle ne fera rien. Et si elle tente quelque chose, elle aura affaire à moi. » dit Fred.

Alice sût à son regard qu'il ne la laisserait pas faire, qu'elle et Paul serait en sécurité avec lui. Elle sentit un poids énorme se soulever de sa poitrine et retrouva un petit sourire.

« Je ... je peux te poser une question ? » demanda Fred.

« Bien sûr. » dit Alice en lui prenant la main.

« Il se passe quoi avec Djibril ? »

Alice ne put pas s'en empêcher et éclata de rire.

« Rien, ne t'inquiète pas. » dit-elle une fois calmé.

« Mais pourtant tu étais tout le temps collé à lui, tu partais en voiture avec lui, tu ... »

« C'est Léa qui m'a dit de te laisser tranquille et de me tourner vers Djibril. Et comme je l'ai vu plusieurs fois rôder autour de moi, j'ai préféré faire comme elle avait dit. » admit Alice en rougissant.

« Bon, on oublie toute cette histoire, ok ? » dit Fred. « Et tu arrêtes de tourner autour de Djibril sinon je vais finir par m'en prendre à lui et ça sera pas cool. »

« Jaloux, Commandant ? » demanda Alice en lui souriant.

« Très. » répondit Fred en l'embrassant avec fougue. « Où est Paul ? » demanda-t-il quand ils se séparèrent.

« Chez mon père, j'ai préféré l'éloigner. Et puis comme c'est les vacances ... »

« Donc on n'est pas obligés de rentrer tout de suite ? » demanda Fred avec une lueur coquine dans les yeux.

« On n'est pas obligés de rentrer tout de suite. » confirma Alice en se levant de sa chaise. « Et en plus j'ai une chambre dans cette maison."

Fred se leva, la prit par la main et la tira vers les escaliers.

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