Chapitre 24
Samedi 5 mars. 20h30. GrisailleJ'attends devant l'hôtel. Mat' a dit qu'il passait me chercher à 20h30. Pour une surprise, il m'a dit. Ici, je ne vois pas bien où il va m'emmener. Tant mieux, cela dit. Ce sera une vraie surprise comme ça ! J'entends une voiture au loin. Je me dis que ce doit être lui. Et c'est le cas. Il s'arrête devant, je monte. Je suis un peu embêtée, je ne sais pas si je dois l'embrasser, lui faire la bise ou ne rien faire. Il prend les devants, passe sa main derrière ma nuque, m'attire vers lui doucement et m'embrasse tendrement. Assez tergiversé, il a raison. J'attache ma ceinture, et il démarre. Je lui raconte ma journée. Je lui demande pour la forme où il m'emmène, mais évidemment, il ne veut pas me dire. C'est une sur-prise.
-Mais ça va ? T'as tenu le coup aujourd'hui ? Pas trop dur ?
-Pourquoi ?
-Pourquoi ?! Bah parce que t'as pas dormi de la nuit. Je le sais, j'étais avec toi.
-Aaaah ! ok. Non, ça va. C'est pas une nuit blanche qui va me mettre par terre quand même.
-Eh ben, je ne sais pas comment tu fais.
Je lui parle de ma rencontre avec Cynthia.
-Ah mais ça veut dire que tu reviens cet été, super!
-Bah, peut-être, oui, enfin... je sais pas !
-Eh ben ! Quel enthousiasme, ça fait peur !
- Ah non, pardon, c'est juste que... Non, rien...
- Quoi?
J'ai envie de lui expliquer qu'en fait, j'ai envie de rester maintenant, là, tout de suite, que je ne veux pas attendre l'été, mais j'ai peur qu'il se mette à flipper.
De toute façon, il arrête la voiture, nous sommes arrivés à la fameuse surprise.
- On est où ?
- Tu vas voir.
Nous sortons, il y a de la lumière au fond d'un champ, dans un grange. Je tiens Mat' par la main, j'ai peur de tomber en marchant sur la terre dure et accidentée. Je suis bien, je ne sais pas où je vais, mais je suis bien.
Arrivés devant la grange, nous entrons et je découvre une salle de spectacle ! Au fond, il y a une scène et devant des chaises en ligne. Une soixantaine peut-être. Une vingtaine de personnes sont déjà assises, le reste s'agglutine autour d'une buvette sur le côté. C'est là que m'emmène Mat'.
-Salut Mat' !!!
-Salut tout le monde ! Je vous présente Amandine, une Parisienne, une vraie.
Je sais que c'est pour rire, mais ça me vexe un peu que Mat' me présente comme ça et me réduise à ça. Enfin, c'est vite oublié. Je sympathise assez vite avec sa dizaine d'amis, moitié mecs, moitié filles. Elles ont toutes l'air amoureuse de Mat', mais peut-être que je me fais des films.
Je n'ai pas le temps de m'en faire longtemps, un homme presse tout le monde pour s'installer sur les chaises. Je me place à côté de Mat'. La lumière s'éteint, le silence se fait.
Soudain, la lumière envahit la scène et des acrobates virevoltent partout. Le spectacle alterne les numéros de cirque et des sketchs avec pour thème le monde paysan. je n'ai pas toutes les références, mais j'ai juste envie de rire, alors je ne boude pas mon plaisir.
Au bout d'1h30, j'applaudis à tout rompre. J'ai vraiment passé un chouette moment. Seul bémol: Mat' n'a rien tenté du tout, pas un bras autour de mes épaules, rien. Nous retrouvons ses amis à la buvette et l'une des copines propose que nous allions en boite. Mat' me regarde, interrogatif. Pourquoi pas. Et nous voilà partis au "Diamant noir", le nom de la boîte. C'est moins select' qu'une boîte parisienne et moins chic aussi, mais je m'amuse follement.
A un moment de la soirée, je vois Mat' discuter avec une fille, il rigole beaucoup. La jalousie m'envahit et je décide de danser un peu plus proche du type qui cherche mon regard depuis quelques minutes sur la piste de danse. Il ne m'intéresse pas du tout, mais je veux voir comment Mat' va réagir ; vieille technique, je l'admets.
J'essaye de jeter un oeil dans sa direction de temps en temps. Pendant ce temps-là, le type prend un peu trop la confiance. Il a posé ses mains sur mes hanches, ça va un peu trop loin. Heureusement, Mat' me remarque enfin. Et ça ne loupe pas. je le vois s'approcher très vite de nous, sous le stroboscope. Je me crois dans un film. Il pousse le mec qui danse avec moi, sans violence, mais fermement. Le type regarde Mat', hésite un instant, et puis abandonne la partie. Mat' me serre et commence à danser avec moi. Sa bouche est près de mon oreille.
- On peut savoir ce que tu fais ?
- Rien, je danse. Et toi ? On peut savoir avec qui tu discutais ?
- Mais c'est ma cousine ! Sandra !
- Oh euh... Excuse-moi. J'étais jalouse. Je me sens vraiment stupide.
- Faut pas.
Et il m'embrasse sur la piste. Je flotte sur un nuage.
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Et si changer de vie, c'était devenir vraiment soi-même...
ChickLitAmandine est fatiguée et parfois un peu triste... Pourtant, elle a tout pour être heureuse : un mec en or, des supers copines (Ses Vivis), un boulot bien payé, et un bel appartement dans le centre de Paris... Mais son mec n'est peut-être pas si géni...