𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖛𝖎𝖓𝖌𝖙-𝖍𝖚𝖎𝖙

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La pause demandée finie, Yoongi doit donner ses poignets au policier qui, contrit, est obligé de lui repasser les menottes. Jimin sort en premier, escorté par la psychologue qui est revenue entre-temps ; l'homme de leur côté fait asseoir le vert sur la tribune de l'accusé, lui souhaitant bon courage en passant, et donne le témoignage du plus jeune au juge, qui le lit attentivement. Il fronce les sourcils et lance un regard indescriptible aux deux parents qui parlent avec leur avocat commis d'office, qui ne semble vraiment pas serein. Il souffle longuement, en portant son regard cette fois-ci sur l'accusé, qui ne détache pas son regard du brun, l'observant silencieusement également. Ce dernier n'est pas revenu auprès de ses parents, mais dans une troisième tribune, pour sa propre sécurité.

Il frappe son bureau avec son marteau, pour obtenir une nouvelle fois le silence de l'assemblée, qui se demande ce qui a bien pu se passer dans cette salle.

— Monsieur Min ? l'appelle le juge.

Celui-ci se lève, des papiers dans les mains. Sûr de lui, il s'avance de nouveau vers le juge, et pose ce qu'il tient sur la table mise à disposition, avant de s'éloigner de quelques pas. Il s'agit de papiers en tout genre, et visiblement assez anciens. Les mains croisées derrière son dos, il demande aux deux géniteurs :

Pouvez-vous dire à l'assemblée l'âge de votre fils, Park Jimin ? dit-il d'une voix doucereuse.

Minho est vraiment impressionnant dans son costume. Sa veste met en valeur ses épaules carrées et sa grande taille. Son visage semble taillé dans la pierre.

— Dix-sept ans, grogne le père en serrant la mâchoire.

Les deux hommes savent l'un comme l'autre que la donnée est erronée.

— Dix-sept ans, vous dîtes ? confirme le quarantenaire.

Oui.

Un sourire mauvais étire les lèvres du PDG de Mins' Industries, qui s'est improvisé comme avocat. Avant de reprendre l'entreprise familiale, il avait commencé des études de droit. Et puis, même s'il ne s'y connaît pas tant que cela, sa prestance et ses relations l'aident énormément. Personne ne veut s'opposer à Minho, puisque tout le monde sait de quoi il était capable.

— Monsieur le Juge, vous avez entre vos mains les faux papiers de Park, qui ont été faits par ses parents. Voyez-vous, comme tout bon avocat devrait le faire, je suis allé vérifier l'identité de mon client dans les archives du pays, et devinez ce que j'y ai trouvé ? En vérité, Park Jimin n'a pas dix-sept ans, mais bel et bien vingt et un ans. Donc, l'accusé présent ne peux pas être accusé de détournement de mineur. Monsieur Park, continue-t-il en se tournant vers le brun, dans votre déposition, vous avez déclaré être analphabète, c'est bien ça ?

— Oui, confirme Jimin.

Vos parents sont responsables de votre analphabétisme, et sont ainsi accusés de séquestration aggravée, de maltraitance, depuis votre naissance rappelons-le, et de harcèlement physique et moral. J'ai terminé.

Minho se rassoit, lançant un regard assuré à son fils, qui le lui rend par un sourire éclatant. Ils sont certains de gagner le procès. Le juge foudroie du regard les parents de Jimin, qui tentent tant bien que mal de garder la face devant le bruit des appareils photos des journalistes dans leur direction, ainsi que des bavardages incessants sur leur compte.

L'avocat des Park, ne pouvant plus prouver l'innocence de ses clients, reste silencieux lorsque le juge prononce sa décision, après avoir s'être concerté avec le jury, hochant même la tête pour montrer son accord.

— Monsieur Park Junwoo et Madame Park Rae-Chang sont condamnés à la prison à vie pour séquestration sur mineur, maltraitance, fausses accusations, et création de faux papiers, et doivent 1 289 500 000,00 de wons à monsieur Park Jimin pour dommages et intérêts. 

Le policier ôte les menottes de Yoongi, tapotant son épaule, et observe les deux amants se rejoindre, les yeux dans les yeux. Ils se prennent dans les bras, tandis que deux autres policiers emmènent les parents de Jimin. Juste avant qu'ils ne sortent de la pièce, Yoongi leur crie de s'arrêter, et ordonne à Junwoo de se retourner, avant de lui envoyer brutalement son poing dans le visage, éclatant son arcade sourcilière au passage et le faisant tomber. Bon sang, depuis le temps qu'il attend cela.

Le père crie, ordonnant à son escorte de le lâcher, alors que le juge ainsi que les journalistes font mine de n'avoir rien vu. Tout le monde reste profondément choqué du revirement de situation et des conditions de vie que le plus jeune a dû subir jusqu'ici.

Yoongi prend la main de son amant et ils rejoignent Minho, Seokjin et Dae, qui se jette dans les bras de son père. Celui-ci lâche la main de son amant et serre sa fillette dans ses bras, les larmes aux yeux d'avoir été si longtemps séparé de sa progéniture. Puis, celle-ci se débat légèrement pour aller également dans les bras de Jimin, qui sourit sous l'émotion. Ils ressemblent à une vraie famille, tous les trois.

Alors, comment j'ai été ? se vante Minho en gonflant son torse.

Les journalistes ne cessent de les mitrailler, certains d'obtenir le scoop de leur carrière, et certaines personnes du public viennent féliciter le quarantenaire pour sa prestation. Et d'autres, encore, viennent s'excuser auprès de Jimin pour tout ce qu'il a enduré durant sa vie. Ce dernier, les joues roses et les larmes aux yeux, se colle un peu plus contre son amant, qui enroule un bras autour de ses hanches. Un énorme sourire rassuré étire ses lèvres.

— Moyen, le taquine Seokjin, j'ai préféré la prestation de Yoongi, quand il a frappé cet enfoiré, personnellement.

— Pas de gros mots devant Dae, sale con ! crie le père en frappant la nuque de son meilleur ami.

— Qu'est-ce que tu viens de dire là, à ton avis ? se moque celui-ci.

Peut-être, mais c'est la vérité.

— Hé ! proteste Jin en gonflant les joues.

Les deux amis s'amusent à se frapper et à tenter de faire tomber l'autre. Jimin, tenant toujours la petite fille dans ses bras, s'approche de Minho, qui a croisé ses bras sur son torse d'athlète, regardant le spectacle, amusé par le comportement des deux amis d'enfance.

— Merci, dit-il timidement.

Il n'a jamais vu le père de Yoongi auparavant, et reste étonné des nombreuses différences entre le père et le fils. Yoongi est petit et même si ses épaules sont carrées, il reste tout de même frêle aux côtés de son paternel. Il devait plus tenir de sa mère, dont ils avaient déjà discuté plusieurs fois.

 Pourquoi tu me remercies ? demanda le PDG, étonné, en se tournant vers lui.

 Vous avez envoyé mes géniteurs en prison, et vous m'avez permis de vivre avec Yoongi. Alors, merci. 

Le visage de Minho se fend d'un sourire. Il comprend pourquoi son fils a craqué pour Jimin. Le plus jeune lui semble doux, très gentil, et il a une bouille adorable. Il ressemble à une peluche que l'on a envie de serrer contre soi.

— Tu n'as pas besoin de me remercier, tu es mon beau-fils, c'est normal. Et puis, tu es un jeune homme formidable, tu ne méritais pas qu'on te traite de la sorte. Personne ne le mérite. 

Le quarantenaire passe une main dans les cheveux de son cadet, qui sourit de toutes ses dents, faisant disparaître ses yeux. Il n'a pas menti, il le considère véritablement comme son beau-fils ; il a notamment appris à le connaître à travers son fils, qui paraît enfin heureux en amour.

— Venez manger à la maison, ce soir, propose Minho. Pour fêter notre victoire, rajoute-t-il avec un sourire en coin.

cœurs sanglants | yoonminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant