19 août 2098

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Cette nuit nous avons tous deux contemplé la toison argentée du ciel infini. Lui et moi, main dans la main sur un tapis d'herbe verte. Qu'il était beau l'astre du monde sous la lumière blanche du soir, plus beau que le soleil après un jour de pluie et plus doux encore que la claire lune discrète et solitaire. Il est mon astre à moi, l'astre de ma vie, scintillant de mille feux dans la constellation de notre amour.  Lorsque j'en suis près, rien ne peut m'arriver. Cet homme est mon gardien, le gardien de mon cœur. Ainsi nous sommes restés, blottis l'un contre l'autre, à regarder la voûte des morts tourner autour de nous. Le silence demeurait si complet que l'on n'entendait guère d'autre bruit que la dernière symphonie du conteur du crépuscule. Que j'étais bien, ici, dans ce pré aux hautes herbes ! Et comme j'aurais voulu y rester pour toujours à guetter les filantes qui rejoignent notre Terre ! L'une d'elle a d'ailleurs ébloui mon regard et, sans doute, les prunelles de mon âme sœur. Quelle surprise a inondé mon corps quand, dans la couronne galactique, surgit sans crier gare la déesse aux cheveux de flammes. Auréolée d'éclats bleutés brodés d'or, cette dernière  a traversé en un temps notre horizon paré d'étoiles laiteuses pour finir sa course endiablée là-bas, dans le creux que forme encore aujourd'hui la vallée de la Thines, havre de paix aux vibrantes cascades. À sa splendide vision, Frédéric a relevé un instant le menton pour briser notre tendre mutisme :

"Quel est ton vœux ? m'a t-il demandé, avec toute cette magie dans sa voix.

-Chéri... lui ai-je répondu.

-Dis-moi juste ton souhait, a insisté l'ange-humain, le plus éclatant des sourires peint sur son visage d'ange.

-Je veux que cet instant... Que notre amour, notre bonheur dure éternellement".

Sur ces précieuses paroles, et malgré la fatigue qui envahissait mon esprit et alourdissait mes paupières, Frédéric, le prince de mon être, a posé ses lèvres de velours sur les miennes dans un frisson ardent et délicieux qui contamine encore peu à peu tout mon être, d'une nuit, de ce soir du dix-neuf août.

Alien : InvasionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant