Elle est partie. J'ai cherché partout, dans son lit, j'ai fouillé sous les draps, j'ai retourné la couette, où elle se cache, parfois. Mais non, elle est partie, elle m'a abandonnée, laissant derrière ma vie, mon amour, sa poupée. Elle a quitté cette nuit l'enfance que je gardais, l'envie que j'éprouvais, celle de la voir grandir, devenir belle et s'épanouir pour consoler mon cœur de trop souffrir pour elle. J'aimerais la colère, la traiter d'enfant gâtée, me fâcher, puis crier et l'envoyer au coin avec une bonne fessée. Je voudrais la haïr, la punir, la gronder. Je désire être mère, comme avant, on en voyait, la femme forte, téméraire, qui éduque son petit, d'une main ferme mais si tendre. Je veux me réveiller, ne serait-ce qu'en pleine nuit, par un bras sur mon cou et une voix qui me dirait : "Maman, j'ai perdu Doudou !" et le lui redonner. Mais non, elle est partie, je ne l'ai trouvé nulle part, ni chez nous ni au bar, sous les cascades d'été. Elle m'a abandonnée, elle m'a offert le vide en cette grise matinée, un vide noir et profond où tout est englouti, un vide dur, un vide sourd, des tréfonds de l'oubli. Il ne reste que du vide, dans mon corps et dans mes mots, dans mes flammes et dans leur eau. Il ne reste que du vide pour me mettre à pleurer, à gémir et me languir de ce monde, si compliqué. Il ne reste que du vide, et rien d'autre, tout autour, un vide qui me susurre qu'elle va mourrir, comme le chant d'un corbeau. Je le sais, je le sens, cet instinct qui me le souffle qui me pousse et me torture quand le reste est banni. Elle est morte ce soir, dans mon cœur et dans mon âme, elle ne reviendra jamais de chez la Dame au gui.
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Alien : Invasion
Science FictionLe monde est en lambeaux, ils sont venus, nous ont vus et vaincus. L'espoir n'est maintenant plus que cendres d'un feu qui fut joyeux. Quel monde laisserai-je à mon enfant, ma fille, si jeune et innocente ? Connaîtra t'elle, un jour ce qui m'est ref...