25 décembre 2099

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C'est le matin de Noël et le bon géant n'est pas passé. Pas de ticket à la forme et aux dessins de souris sous la plante brune et sèche qui nous sert de sapin ; ni jouets, ni sucres d'orges dans ses chaussons trop grands. Il n'y a que le vide. J'ai beau tendre l'oreille pour entendre les rennes, les lutins, seul persiste le silence. Que pouvais-je lui offrir que ce qu'elle a déjà ? Pour elle, j'ai pillé les réserves, assiégé les greniers à la recherche d'une surprise ou d'un bonbon, mais que faire d'autre que de se rendre à l'évidence ? Les maisons sont à sec tandis que nous retombons petit à petit dans le même guêpier que nous avons cru quitter. Alyssa pleure devant ses souliers vides, elle ne comprend pas pourquoi Saint Nicolas l'a abandonnée. À cette vision, mon cœur se fend et mon âme se déchire encore plus fort lorsque, d'une voix tremblante, ma petite vient demander : "Dis maman, il existe pas Papa Noël, hein ?" et que j'acquiesce, que je détruis le peu d'innocence qui lui restait. Et elle pleure, de plus bel, sa joie et son enfance dégoulinent sur ses joues alors que je la serre, encore plus fort contre mon corps. Ses mignons poings en colère martèlent la chair de mon ventre, sans la force de lutter contre cette réalité. C'est toujours dur, quand on y croit, quand on y pense et qu'on l'espère et puis qu'on se rend compte que tout n'est que mensonges. En venant ici, la paix était mon père Noël, ma raison de foi et d'existence mais me voilà déçue. Et maintenant que j'y repense, que je me rends compte de ma propre candeur et de mon ignorance, je ne peux que m'interroger d'avoir eu à y songer. Après tout, pourquoi le village aux cascades divergerait-il d'ailleurs ? C'est stupide, d'une manière ou d'une autre, il ne me reste plus qu'à l'affronter : si nous voulons survivre, il me faudra tuer...

Alien : InvasionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant