« Je ne crains pas la mort, Peter. »
Depuis cinq ans Rebecca n'est qu'un fantôme aux yeux de tous. Sans le retour de ses proches ce sentiment de n'être qu'un spectre aux yeux du monde la poursuit sans qu'elle ne veuille réellement s'en détacher. D'e...
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Harlem, New-York City — 00:00
La Widowmaker avait pour coutume de patienter qu'une nuit sombre s'abatte sur la ville pour agir. De ce fait, elle pouvait se déplacer avec beaucoup plus de facilité mais ce soir la lumineuse pleine lune ne l'avait pas confortée dans son envie de rejoindre sa destination du jour. Pourtant, malgré son mauvais pressentiment elle pensait qu'elle n'avait pas le droit de manquer sa mission. Rebecca attendait, calme et silencieuse, le départ d'un homme qui gardait l'endroit pour lui subtiliser sa carte d'accès à l'intérieur de ce qui, selon les informations qu'elle avait pu récolter en écoutant les échanges entre policiers, devait renfermer une poignée de prisonniers de son grand ennemi. L'endroit était isolé des habitations et semblait en bien meilleur état que n'importe lequel des bâtiments du quartier. Aucune odeur désagréable ne venait lui agresser les narines, cela lui a semblé étrange que l'on veuille être aussi appliqué à entretenir un lieu qui ne contenait que de vulgaires prisonniers. De plus, La jeune femme avait eu du mal à comprendre pourquoi Authis s'en prenait tout d'un coup aux plus pauvres alors qu'il avait semblé ne vouloir asservir que les plus aisés pour prendre leurs biens; peut-être que les runes lui montaient trop à la tête, elle pensait.
Après une longue demi-heure d'attente, l'homme vêtu de noir s'est enfin dirigé hors du champ de la caméra que Rebecca avait repérée. Alors après avoir activé ses écouteurs sans fil elle s'est jetée sur lui, étrangement beaucoup aidée par la lumière émise par la lune, pour lui asséner un coup mortel mais avant même de ne pouvoir faire quoi que ce soit elle a été brusquement interrompue par une multitude de lueurs rouges et bleues ainsi que le bruit tonitruant des sirènes.
— Police ! Baissez votre arme et mettez les mains en l'air !
— Fais ch... S'est-elle retenue en reculant de quelques pas.
Le supposé agent de police qui venait de passer à quelques secondes de la mort s'est permis de lui lancer un sourire moqueur que Rebecca aurait aimé pouvoir lui faire perdre; cependant, elle voulait et devait éviter tout mouvement brutal. Lentement elle a levé les bras vers le ciel en pressant le bouton lui permettant de ranger sa faux. Elle ignorait comment se sortir de ce pétrin alors dans le même calme elle s'est tournée vers le nombre astronomique de policiers qui la menaçaient avec une arme à feu. Tous étaient à couvert derrière une portière, les yeux écarquillés: avaient-ils peur ? La quantité de personnes employées pour l'arrêter l'a quelque peu surprise bien qu'elle connaisse les difficultés des forces de l'ordre pour lui mettre la main dessus.
— Posez ce que vous tenez au sol. A ordonné l'un d'eux sans qu'elle ne soit capable d'identifier d'où provenait la voix.
Rebecca ne pouvait pas se résigner à abandonner cet objet qui pour elle avait trop de valeur. Sa faux, qu'elle avait surnommée Silence, était ce qui faisait d'elle ce personnage mystique que tout le monde craignait à New-York. Elle forgeait son identité.
