Midtown, New-York City
Authis n'avait pas cessé de penser, de tourner en rond comme prisonnier de sa propre Tour. Jour et nuit. Le temps avait filé sans qu'il n'entende rien.
En cette matinée, il ne trouvait rien de plus intéressant à faire que ressasser le passé à travers les différents bibelots qui décoraient son bureau. L'un de ses favoris: un bout de tissu rosé avec lequel il a doucement caressé sa joue: il se souvenait de ces instants aux côtés de sa Perle, ces minutes heureuses. Cependant, son esprit a été troublé par de cours épisodes de colère. De brefs flashs qui ne cessaient de lui tourmenter l'esprit. Des larmes et du sang qui coulaient...Soudain, la porte de la pièce s'est ouverte dans ce qui pour Authis a été un bruit fracassant le faisant bondir hors de ses pensées. Il a calmement reposé l'objet qu'il tenait fermement entre les mains, sans laisser paraître l'alerte que le son avait produit dans son cerveau. Son disciple s'est incliné en posant un genou au sol. L'homme n'avait pas le temps pour ces politesses: il voulait des réponses.
— Raconte-moi. Dis-moi que tu ne vas pas me décevoir.
— Elle est comme vous me l'avez décrite. J'en ai été surpris. A assuré son disciple en relevant la tête.
Il le savait. Il connaissait sa nièce mieux que personne. Il n'avait pas besoin d'entendre des informations si inutiles.
— Parle-moi de l'Araignée. Il a demandé en scrutant la lame d'une de ses dagues avec laquelle il piquait le bout de son index.
— Je ne l'ai pas vu. Comme vous le disiez, il n'était pas avec elle. Je crois que vous êtes en tête. Vos inquiétudes n'ont pas lieu d'être Monsieur.
— Cesse de mentir. Elle a dû te parler de moi, te dire que je devais mourir. Elle n'a pas tort, mais pas tout de suite Rebecca, sois patiente. Pour l'instant nous devons nous aimer pour que je puisse continuer mon enseignement. En attendant, soyons d'accord: si l'Araignée ose remettre un pied près de ma nièce assure-toi qu'elle le prenne pour un traître mais ne lui fais pas de mal. Je veux le tuer moi-même, avec elle.
— Comme vous le désirez, Monsieur.
Blaan s'est silencieusement intégré à la conversation. Le jeune homme ne comprenait pas le plan de son dirigeant, il craignait que le garçon choisi par son Maître puisse devenir trop familier avec Rebecca. Ce disciple pourrait trahir Authis, prendre la place de l'Araignée.
D'un signe de main, le quarantenaire lui a demandé de quitter la pièce pour s'entretenir avec son bras droit. Il savait que Blaan avait tout écouté à travers la porte. Sa loyauté le poussait à toujours en faire trop, à toujours désirer se mêler de tout.
— Tu as tout entendu. Dis-moi ce que tu penses. A ordonné Authis d'un ton doux, comme s'il le suggérait.
— Je n'ai pas confiance pour être honnête. Je crains que l'intérêt et l'opportunité que vous lui donnez puissent le rendre instable. J'ai peur qu'il puisse vous trahir, embrigader Mademoiselle Saunders et se retourner contre vous.
— Blaan, je pense que tu es trop craintif. Aie confiance en notre mouvement. En la pureté de la fraternité qui nous lie tous. Ce gamin n'a qu'une ambition: me rendre fier. Il est motivé.
Authis plaçait beaucoup d'espoir en ce qui semblait être sa dernière alternative. Il ne pouvait pas confronter sa nièce, il savait que lui révéler sa vérité en face pourrait rendre le processus de compréhension trop compliqué, l'éloigner un peu plus de lui. Alors, il croyait qu'il était nécessaire de déléguer ce devoir à quelqu'un qui aurait l'air digne de confiance pour sa nièce. Quelqu'un qui pourrait avoir l'air de ne pas soutenir Authis.
Il était difficile pour cet oncle en perdition de confier sa Perle à un autre mais lorsqu'il voulait faire ce qu'il y avait de mieux pour elle, rien ne pouvait l'arrêter.
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𝐓𝐡𝐞 𝐖𝐢𝐝𝐨𝐰𝐦𝐚𝐤𝐞𝐫
Fanfiction« Je ne crains pas la mort, Peter. » Depuis cinq ans Rebecca n'est qu'un fantôme aux yeux de tous. Sans le retour de ses proches ce sentiment de n'être qu'un spectre aux yeux du monde la poursuit sans qu'elle ne veuille réellement s'en détacher. D'e...