Les téléphones sonnaient sans personne pour les décrocher, ses voisins de bureau s'engueulaient, Jaehyo criait sur la nouvelle stagiaire pire que sur un chien, cette dernière pleurait dans une suite de gémissements ininterrompue. Le manageur Lee harcelait presque Ken à sa droite, tout le monde courait dans tous les sens car les serveurs avaient surchauffé provoquant une panne de deux minutes qui avait annulé toutes leurs dernières manipulations informatiques. La photocopieuse non contente de faire partie de cet enfer, avait décidé de vomir un flux d'encre et de papier sans que personne ne lui ait rien demandé. Tout le monde parlait ou du moins se hurlait des infos d'un box à l'autre sans parvenir à s'entendre. Les manageurs de l'équipe A et C se criaient dessus d'un bout à l'autre de l'open-space dans le bazar et le brouhaha bruyant général.
C'était l'apocalypse et il n'était même pas encore dix-sept heures.
Jin, lui, se sentait au bord du malaise.
Cela faisait trois jours qu'il se trimbalait une étrange sensation au fond de lui. Une sensation désagréable, inexplicable.
Un sentiment de vide.
Comme si toutes ses émotions se faisaient aspirer dans un trou noir qui s'ouvrait dans sa poitrine, le plongeant dans un puit de malchance. Car rien n'allait comme il voulait que ça aille, et tout empirait.
De plus, une migraine lui perçait le crâne, histoire d'en rajouter un peu plus sur cette journée déjà catastrophique. Il ferma les yeux, quelques secondes seulement, laissant tomber son front contre le bois de son bureau.
Il n'avait qu'une hâte, rentrer chez lui.
-Kim, je peux savoir ce que tu fais ?
Il se releva d'un coup comme si on l'avait foudroyé des pieds à la tête.
-Tu trouves que c'est le moment de piquer du nez ? Tu crois que tu peux te le permettre ? Brailla Lee.
-Je suis désolé, je...
-Tu ne quitteras pas ton bureau tant que tu n'auras pas rempli ton quota ! Est-ce que c'est clair ?
-Tr..très clair, bafouilla le jeune homme sous le regard acide de son supérieur.
-Et vous c'est pareil, hurla-t-il au reste de l'équipe, qu'est-ce que vous attendez pour répondre à ces putains de téléphone !
Jaehyo, qui avait déjà décroché son combiné se permit un regard sarcastique comme s'il reprochait, sans rien dire au manageur, son langage de charretier alors que lui-même se faisait disputer sur ce sujet à longueur de journée.
Quand son salon l'accueillit, froid, intact et sans saveur, après cette journée apocalyptique, le sentiment de vide que Jin ressentait, empira.
Il était chez lui et pourtant il se sentit étrangement mal. Comme s'il traînait des microbes prêts à tout moment à se changer en maladie. Allait-il tomber malade ?
Il posa son sac de courses sur la table haute et blanche avant de consulter son téléphone. Toujours pas de nouvelles de Namjoon. Du moins pas plus que les simples réponses aux questions qu'il avait envoyées plus tôt.
Cette constatation le rendit encore plus mal qu'il ne l'était déjà et il alluma la télévision pour donner à cette pièce un peu de chaleur et un bruit de fond.
C'était Namjoon qui avait choisi la décoration de l'appartement, à l'époque, soit sept ans plus tôt. Jin s'était laissé convaincre par ce côté épuré, minimaliste, ultra-moderne, ce petit appartement tout confort presque sortit d'un épisode de drama. Aujourd'hui le jeune homme n'en pouvait plus de ces tons blancs et noirs, froids et de ce manque de couleur.

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La Rupture
FanfictionKim Seokjin avait tout ce qu'il voulait dans la vie, des amis fidèles, l'amour de sa vie et un travail stable. Mais les apparences étant souvent trompeuses, derrière son petit monde trop parfait se cachait les aléas de la routine, les secrets, les n...