𝗪𝗵𝗶𝘀𝗽𝗲𝗿 [𝐒𝐨𝐨𝐧𝐡𝐨𝐨𝐧] {Réecriture}

XXVII

Soonyoung ne s'était jamais senti aussi pathétique de sa vie, complétement trempé, à moitié déshabillé, les cheveux en battaille, les yeux gonflés et rouges écarlates, le visage bouffi et déformé par la tristesse. Qui aurait crû que la source de son malheur aujourd'hui serait Jihoon ? Il se sentait vraiment minable lorsqu'il constata son pauvre reflet dans le miroir de sa salle de bain. D'autant plus qu'il était seul chez lui, dans la pénombre, la batterie de son téléphone à plat, il ne pouvait par conséquent ni contacter ses amis ni sa famille.

Une question n'arrêtait pas de tourner en boucle dans sa tête. Pourquoi Jihoon ne pouvait-il pas l'accepter, si il ne lui avait pas retourné ses sentiments il aurait compris mais pourquoi le haïr de la sorte ? Il n'aurait peut être pas dû l'embrasser c'est vrai, mais il n'avait pas vraiment eu le choix le jeune blond n'avait pas réagi à sa déclaration. Soonyoung se demandait, pourquoi est-ce que l'on se sentait désolé lorsqu'une fille qui ressentait des sentiments non partagés pour un garçon, mais écoeuré lorsqu'il s'agissait d'un garçon ? Ce n'était pas juste.

J'étais un idiot, comment avais-je pu croire ne serait-ce qu'une minute que Jihoon, allait accepter que je ressente des sentiments amoureux à son égard ? Il avait pourtant par le passé, déjà rejeté Seungkwan à cause de son homosexualité, il était persuadé qu'il devait le guérir, il y avait très peu de chance que sa mentalité est changée.

Mais j'ai eu l'espoir que l'histoire ne se répète pas, qu'il tenait à moi plus qu'un ami, ou bien que cet événement ne vienne pas entraver notre amitié. J'étais un être candide. De plus, il était déjà en couple avec Haneul, comment ai-je pu espérer alors que son cœur était déjà pris ? Je faisais vraiment un piètre ami, vouloir voler le petit ami d'une autre, quelle honte ! Je regrettais vraiment de lui avoir dit, il est vrai mais au moins j'étais libéré de ce poid. Jihoon savait et je n'avais plus à le cacher, mais malheureusement cela n'effacait pourtant pas la douleur dans ma poitrine. J'avais perdu son estime, sa sympathie, j'avais probablement perdu un ami et bien plus encore mon premier amour.

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Pdv Jihoon :

Mon ami m'avait embrassé.

Un homme m'avait embrassé.

Soonyoung m'avait embrassé.

Cela faisait dix minutes que je fixais mon reflet dans le miroir de ma salle de bain, ressassant en boucle ce qu'il s'était passé. Il y a, à peine quelques heures, ils s'étaient passé quelque chose d'innefable. Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? Cela me répugnait, Soonyoung n'était rien de plus qu'une de ces vulgaires personnes tout comme l'était Seungkwan. Comment avait-il pu croire ne serait-ce qu'une seule seconde que j'allais répondre à ses avances perverses.

Ses lèvres aussi tendres soient-elles, n'avaient pas leur place sur les miennes. Ses mains aussi douces soient-elles, ne pouvaient me toucher désormais. Ses yeux aussi précieux soient-ils, n'avaient désormais plus le droit de croiser les miens. Mon ami n'en était désormais plus un. La sympathie et l'affection avaient dorénavant laissé place à la colère et au dégoût, car j'étais hétérosexuelle, je n'étais pas une personne déviante comme eux. Oui je n'étais rien de tout cela.

Sans que je puisse en avoir le contrôle, mes larmes dévalèrent mes joues comme cette fois là, sans que je ne puisse trouver une réponse à ce pourquoi. J'étais profondément répugné mais surtout blessé, pourquoi cela ? Était-ce parce qu'il m'avait trahi ? Soonyoung était l'une des rares personnes avec qui j'avais pu créer un lien aussi fort, aussi différent des autres, même de celui avec Jamie. J'essuya du revers de la manche mes larmes en observant mon reflet pitoyable dans le miroir. Toutes les pensées négatives et la tristesse que je ressentais actuellement m'exasperais. Je détestais me sentir faible, j'étais un homme après tout et les hommes ne pleurent pas. Alors je quitta soudainement la salle de bain et parti me réfugier dans ma chambre. Installé à mon bureau, j'attrapa ma plume et fit naître quelques phrases sur le papier exprimant mes sentiments mélangés du mieux que je le pouvais, jusqu'à ce que je sois emporté par les bras de Morphée.