Chapitre 17

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- Regarde nous, lui dit Sam alors qu'il était assis sur le bord du lit où elle était allongée, trop faible pour se lever. Nous revoilà, comme lorsque nous étions enfants.

Il lui prit la main, et elle sourit.

- Nous avons même les coupes de cheveux que nous avions à l'époque. Je dois dire que les cheveux courts t'allaient mieux, mon chéri.

- J'ai toujours aimé tes nattes, dit faiblement le Docteur.

- Je sais, mon grand.

Ils se regardèrent en silence, et elle déclara :

- Je ne pourrai pas me régénérer, n'est ce pas.

Le Docteur détourna les yeux, incapable de soutenir le regard de son épouse. Il savait qu'elle savait, mais ils n'en avaient pas encore parlé.

- Une maladie rare et incurable, commenta-t elle comme si cela arrivait à un personnage distant, pas à elle.

Elle sourit à nouveau :

- C'est un peu comme si j'étais humaine. Les humains n'ont qu'une vie, qu'une forme. C'est ce qui rend leur vie si précieuse, je pense. Et c'est ce qui aura rendu la mienne si exaltante.

Elle serra la main du Docteur.

- Je n'aurais voulu la passer avec personne d'autre que toi.

- Moi non plus, répondit le Docteur, les larmes aux yeux.

Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas pleuré.

- Mais tu n'aurais pas dû me suivre cette nuit là. Par ma faute, tu n'as jamais pu voir les étoiles, tu n'as jamais voyagé. Tu aurais été plus heureuse sans moi.

- Imbécile, dit Sam en levant sa main à ses lèvres pour l'embrasser. Même si j'avais parcouru toutes les galaxies, je n'aurais jamais été heureuse, car je ne t'aurais pas rencontré, toi. Tu es un homme exceptionnel.

- Et... La Terre ? Nous ne sommes jamais allés sur Terre.

- Y a-t il jamais eu une occasion pour que nous allions sur Terre ? Tu n'es pas à blâmer. C'est le Seigneur Président qui nous a limités dans sa folie, tu n'y peux rien.

- Tout ça à cause de cette prophétie... Jamais je ne détruirais Gallifrey, j'en suis certain. Et d'ailleurs, si ça avait été vrai, est ce que je ne l'aurais pas déjà fait ? Je suis un vieil homme, maintenant. Il y a peu de chances pour que je joue à détruire des planètes à mon âge.

- On ne sait jamais, mon chéri, dit Sam en souriant. Tu es très alerte pour ton âge.

Le Docteur sourit d'un air fatigué, et Sam commença :

- Et quand je ne serai plus là...

- Non, la coupa le Docteur.

- Si. Quand je ne serai plus là, va sur Terre. Pour nous. Nous n'avons pas pu le faire ensemble, mais seul, je sais que tu peux le faire. Tu es très débrouillard, ils ne s'en rendront même pas compte malgré leur « surveillance ». Je ne partirai pas sereine en te sachant coincé ici, tout seul. Fais ce dont nous avons toujours rêvé. Fais ce qui est juste, sois toi-même. Oublie cette sentence injuste qui nous a confinés toute notre vie. Envole toi dans l'Univers, il n'attend que toi ; sauve tous ces mondes qui doivent être sauvés, et pense à moi. Ce n'est qu'un commencement.

- Je t'aime, dit le Docteur, en larmes.

- Je t'aime aussi.

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