Le Nouveau Ciel

Chapitre 2 : Les vermines du Nord

Nami aurait été prette à tout pour continuer de jouer à Immersion.
Ainsi, lorsqu'elle avait été prise en chasse, elle s'était fiché comme objectif de vivre, quoiqu'il arrive dans le futur.
Même si elle avait été la plus têtue des femmes, Nami, aurait tout de même flanché en apprenant l'arrivée immédiate du Général des éclaireurs, le modèle même de la terreur.
Tel était l'image qu'avait cette personne. Lorsque l'on entend quelqu'un parler de lui, on se dit que cela ne peut être si terrible, que jamais un humain, qu'il soit dans un jeu ou dans la vraie vie, ne pouvait inspirer autant la terreur, et que cela ne pouvait être que son arme, maléfique, qui inquiétait tant de personnes.

Pourtant, et Nami en fait l'expérience, quand le moment vient où l'on doit y être confronté, on a l'impression de se perdre dans la terreur.
La rousse ne parvenait plus à bouger, et comme si le jeu s'était transformé en un désert de glace, elle tremblait de toutes ses forces. Elle ressentait dans l'air la tension même du lieutenant, qui semblait pourtant habitué à l'aura que dégageait le Général.
Nami entendit des pas lourds se rapprocher d'eux, et apercevit le lieutenant s'incliner, se cheveux décoiffés touchant presque le sol.

La jeune joueuse fit l'erreur de relever la tête, alors qu'elle même savait qui allait se trouver devant-elle.
Le Général, qui la dominait de sa grande taille et de ses épaules imposantes.
Mais Nami perçut très vite un problème : ces courbes, ces formes, ces cheveux longs...
Le Général... était une femme ?
Son cœur battait à la chamade devant cette impressionante personne, qui donnait l'impression de n'avoir peur de rien. Pourtant, elle s'attendait à tout sauf à ça : une femme, une vraie, le bras droit du Roi, l'autorité en personne, la Général.
Nami plissa les yeux : cette imposante femme portait une armure grise qui semblait solide comme du diamant. Ses cheveux étaient ébouriffés, et déscendaient tels des cascades dans son dos droit. Leur couleur, d'un gris clair, accompagné de quelques reflets bleutés, inspiraient à la rousse un sentiment d'insécurité qui se traduisait par la tristesse de cette teinte, sûrement.
Une longue mèche grisonnante cachait son œil gauche, et son œil droit était d'un vert assez clair, alors que ses sourcils broussayeux semblaient constament être froncés, si bien que des rides commençaient à se former sur son front.
Si Nami devait lui donner un age, elle aurait opté pour une trentaine d'années, et sûrement même 5 de plus.

Mais ce qui terrifiait la rousse plus que tout, c'est ce que se trouvait dans le dos du Général : Nami avait déjà entendu parler de cette lame maléfique qui était classé dans le même rang que son Climat-tact. Pourtant, le Général était bien plus forte que la jeune joueuse. Comment-faisait-elle, avait-elle un secret ? Encore un mystère sur le bras droit du Roi, que Nami ne perçerait jamais.

Son arme était une terrifiante faux aiguisée comme les crocs d'une vipère et les griffes d'un fauve enragé. Cet objet des plus dangereux comparait la Général à la mort elle-même, et Nami pouvait voir les traces de sang des pauvres ennemis que la femme avaient pu rencontrer, alors que la lame courbée, brillante, semblait être froide comme du marbre.
Le manche de la faux était en un bois taillé et vernis, sans doute du chêne pensa Nami, qui n'avait aucune expérience en matière de bois.

La rousse tenta de foudroyer du regard la femme qui se tenait devant-elle, mais ne l'intimida pas d'un fil, comme elle s'y attendait de la part du Général. La trentenaire abordait un sourire hautain qui énervait Nami.

Malheureusement celle-ci ne pouvait rien faire, ni même provoquer la grise. Elle était attachée à un arbre par une solide corde, elle était entourée d'éclaireurs prets à tout pour obtenir les louanges de leur supèrieure, et d'une ennemie quasiment invincible qui n'avait en aucun cas l'air d'être intimidée.
Elle s'était même, le temps que Nami la déshabille du regard, assise sereinement sur une chaise, avec le même sourire, à la plus grande colère de la rousse au caractère furieux.