Quiet love

Chapitre 27

Le parc du Musée est immense, remplie de chars de la deuxième guerre mondiale. Des statues et sculptures sont disséminées dans chaque recoin. Je rêve de m'y perdre mais nous ne devons pas quitter le périmètre établi par le prof. Nous nous installons en groupe pour manger.  Mell est assis loin de moi. Il rigole avec les mecs et recommence à m'ignorer. 

Je n'arrive toujours pas à croire qu'il se soit tapé presque toutes les filles du lycée, même si au fond je m'en doutais. Katia n'a t elle pas essayé de m'avertir plusieurs fois ? Je me jure que je ne serais pas la prochaine. Si je dois perdre ma virginité ce sera avec quelqu'un qui me respecte vraiment.

Je sors de mes rêveries quand j'entends des sifflements et rires qui viennent du groupe des garçons. Ils s'agitent tous. En observant Mell, je vois qu'il se raidit. Il fixe quelque chose ou quelqu'un derrière moi. Je me retourne et aperçoit les "pouffs" de tout à l'heure qui se dirigent droit vers lui. Elles se tiennent bras dessus bras dessous et s'arrêtent net devant lui. Il ne se lève pas. Tous les regards sont attirés par cette scène et un étrange silence règne. Le temps est suspendu.

Encore une fois je voudrais disparaître ou qu'un missile les écrase toutes les deux dans la seconde. 

L'une d'entres elles, le coude appuyé  sur l'épaule de son amie, dit d'une voix criarde et la bouche en cul de poule :
- Hey Galagher ! Tu te rappelles de moi ? C'est Heïlyne de chez Nina.

Mell répond , semblant gêné :

- Ouais vaguement...

Il souffle sur sa mèche et détourne le regard.

La deuxième fille en hurlant presque me montre du doigt :
- Eh regarde ! C'est la gourde de tout à l'heure qui a jeté ses affaires sur nous.
J'entend des rires étouffés du reste des garçons.
- Pardon excuse moi ? mais tu parles de moi ?

Elle explose d'un rire forcé mélange digne du cri d'un cochon et d'une vache. Je serre les dents et rentre mes mains dans les poches car je sens qu'elles pourraient facilement atterrir sur son visage. Tout le monde chuchote autour de moi.

- Bah oui. Avoue. T'es un peu une boulette avec tes affaires.
Ce n'est pas l'envie qui me manque de lui foncer dessus et de lui arracher les cheveux mais je prendrais le risque de me faire renvoyer. Je décide de ne rien lui répondre. Je saisis brusquement mon sac (bien fermé cette fois çi), me lève presque en sautant et m'éloigne du groupe.

J'entend des pas derrière moi. Katia et Alwena m'ont suivie. Nous nous installons sous un arbre pour finir notre pause déjeuner en paix à l'écart des autres. Je peux malgré cela les entendre qui se remettent à crier et rire très fort. J'ai la très désagréable sensation d'être la nouvelle attraction du jour.
Je reste appuyée sur le tronc de l'arbre pour reprendre mes esprits. Les filles ont compris qu'il fallait mieux ne rien dire et attendre que je me calme. Je ferme les yeux et essaye de respirer doucement mais Katia me tapote l'épaule :
- Pssit Lisa ... Mell vient vers nous...
 La panique envahit mon corps. Il est clair que je ne pourrais pas affronter de nouveau une humilation. J'ai eu ma dose d'émotions pour la journée.
- Ça va ?

- A fond ! Je pète la forme ... Je viens juste de me faire humilier par une de tes conquêtes.

- Ouais désolé elle est débile. Elle s'appelle comment déjà ?

- T'es sérieux Mell ? 
Alwena nous coupe :
- On y va Lisa. Katia et moi on vous laisse discuter tous les deux.

-Ok. Merci. Je n'en ai pas pour longtemps.

Mon pied frappe le sol par petit coup pour monter mon impatience.
Mell reprend :
- Oui je suis sérieux. J'me rappelle plus de son nom. Qu'est-ce que ça fait ?

- Ça fait que tu en as eu beaucoup trop .

- Qu'est-ce que t'en sais ?

- Toutes les filles du lycée sont passées par ton lit. C'est clair pour tout le monde.

- Oui et alors ?

- Laisse tomber.

Je cours presque rejoindre les filles qui m'attendent quelques mètres plus loin.