Quiet love

Chapitre 42

Mes bras poussent les gens. Je cherche la sortie désespérement. J'ai besoin d'air. J'étouffe.  Je ne comprends rien... Je pousse violemment la porte et m'effondre contre le mur à côté. Le froid me réveille. J'ai envie d'hurler.

Katia et Alwena me pistent en hurlant mon prénom. Elles me rejoignent. Katia s'agenouille à ma hauteur, me caresse doucement le visage en essuyant mes larmes.
- Ça va ?

- Il m'a juste saoulé.

- Oui ma belle. Pourquoi il a dit ça ? Tu veux nous raconter ?

- Je ne sais pas. Il fait comme si il ne me connaissait pas. 

Les larmes s'échappent de mes yeux sans que je ne puisse rien contrôler. Je tremble de froid et de colère.

- Tu veux partir ? Je te ramène si tu veux.

Alwena revient en me tendant mon manteau et mon écharpe qu'elle m'enroule autour du cou. Elle ne me parle pas mais je sens toute la tendresse dans son regard.

- Non t'inquiète. Je ne vous priverais pas de cette fête.

- T'es sûre ma poulette ? 

Je me lève. Elles m'entourent de leur bras et me réconfortent. A peine rentrées,   Neil fonce sur Alwena. Il lui demande si ils peuvent se parler au calme. Alwena accepte. Je me réjouis. Je sais à quel point Neil lui manque. Katia me tire par le bras pour rejoindre la piste de danse mais je refuse. Je lui indique d'un signe de la main que je vais aux toilettes.

Une fois mon visage nettoyé et mes cheveux à peu près recoiffés, je me dirige à nouveau vers la sortie. La musique m'agresse, ma tête tourne. Des sueurs froides coulent dans mon dos. Je décide de ressortir toute seule pour prendre l'air. Je m'assoie sur un muret, les genoux recroquevillés sur mon torse. La buée sort de ma bouche lorsque je respire. Je pose mon front sur mes genoux et ferme les yeux. 

Soudain, une voix grave que je connais trop bien :
- J'te cherchais.

C'est bien la voix de Mell.

- Désolée mais on se connait ? dis je en relevant la tête, prête à l'affronter.

Il se tient face à moi. Son visage est tendu et fermé.

- Lisa c'est bon... Je t'expliquerai plus tard.

- T'expliquera quoi ? Tu dis toujours je t'expliquerai plus tard mais quand est-ce que tu vas me raconter ce qui se passe bordel ?

J'ai crié un peu plus fort que je ne l'aurais voulu.

- Tu va pas en faire tout un plat. On se parlera après la soirée mais la maintenant je ne peux pas.

- Tout un plat ! C'est une blague. T'es sérieux ? Pourquoi tu fais comme si tu me connaissais pas ? T'as honte de moi ?

Il lève les bras en serrant les poings. Il soupire.

- Mais non c'est pas ça.

- Ça en avait tout l'air pourtant. Une dernière fois : dis moi pourquoi tu fais comme si tu me connaissais pas ? Sinon je pars. Plus jamais, je te calcule. Tu sais combien j'en suis capable.

Le sang bout dans mes veines. Je saute du muret et lui fait face. 

- C'est pas l'endroit mais promis je te le dirais.

- Non Mell. Je veux savoir Maintenant !

J'aperçois quelqu'un qui se dirige vers nous. C'est un joueur de l'equipe de rugby.

- Eh mec ! tu fais quoi ? On t'attend à l'intérieur.

Il lève la main vers lui en lui indiquant de s'arrêter.

- Ouais, c'est bon. Deux secondes, j'arrive.

- Tu fais quoi avec la sœur de Simon ?

- Deux secondes j'te dis.

- Chaud Mec ! Ramène tes fesses.

Il hésite, se rapproche de moi. Sa main frôle la mienne. Il saisit mon écharpe et l'enroule autour de mon cou. Son regard me fuit. Il se retourne et rejoint l'autre joueur sans un mot.

Je les regarde s'éloigner. De nouveau, des larmes coulent sur mes joues. Je suis fatiguée de n'avoir de lui que quelques morceaux du puzzle. Ma décision est prise, je souffre trop de ces montagnes russes émotionnelles. Puisqu'il refuse de se confier, je ne lui adresserais plus jamais la parole. Je me convaincs de l'oublier immédiatement. Trop de souffrances nous distancent.

Je retourne à la fête. Je cherche les filles pour les prévenir que je rentre mais ne les trouve pas. Aucune d'elles ne répond à mes appels. Je n'ai aucune idée de qui appeler pour venir me chercher. Mon doigt glisse dans le répertoire lorsque je tombe sur le nom de Martin. Je l'appelle. Je ne sais pas pourquoi compte tenu du fait que nous ne nous sommes pas parlé depuis plusieurs semaines. J'attends environ dix minutes et me sens soulagée quand la moto de Martin apparaît dans mon champ de vision. Au moment même où je monte sur sa moto, Mell apparaît.  Il court pour me rattraper mais trop tard : Martin a déjà démarré. Je décide de ne pas regarder en arrière.
- Tu veux en parler ? me demande Martin.

- Non.

-Ok.

Il accélère.