Titanium - Jelsa

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Installée chez moi devant la télévision, je m'empiffre de céréales qui font office de goûter. Plus loin, j'entends Anna chantonner dans la cuisine. Notre mère est encore au travail et devrait rentrer tard.

Je zappe, puis tombe sur une chaine d'info qui passe une énième interview de Fireman. Je m'apprête à changer de chaine, quand ses paroles m'interpellent.

« ... nous demandons donc à tous les supers de choisir leur camp : bien ou mal. Et pour ceux qui, hélas, choisiraient le mal, s'appliquerais donc cette proposition de loi : tous les super-vilains verraient leur double identité révélée, et partiraient faire pénitence aux prisons de Toxicity jusqu'à suivre le droit chemin. »

Il termine sa tirade avec un sourire colgate, le maire à ses côtés donnait des précisions sur le projet de loi.

Je m'étouffe bruyamment avec mes céréales. Anna passe sa tête par la porte de la cuisine, inquiète.

— Elsa, ça va ?

— Oui oui t'inquiète. C'est euh, Fireman, tu comprends.

Elle hoche la tête et sourit. Comme la plupart des gens, ma sœur est fan de ce type. Elle retourne de suite dans la cuisine, rassurée.

J'éteins la télévision et grimpe dans ma chambre en tremblant. La colère et le froid m'envahissent, et je me transforme en Chioné après m'être écroulée sur mon lit. Je le hais.

Car si cette loi passe, je serais forcée de choisir un camp, alors que j'ai toujours voulu rester neutre.

Je comprends bien le but de ce crétin : maintenant qu'il a vaincu sa némésis, il veut contrôler toute la ville et exterminer toute résistance. Mais ses idées manichéennes m'agacent : il peut y avoir du bon même dans la pire personne sur terre, et inversement. Tout n'est pas noir ou blanc, et les super-héros ne sont pas blancs comme neige. Il en est le parfait exemple...

Une fois la nuit tombée, je m'envole discrètement par ma fenêtre et me pose sur mon toit préféré. Pour le moment, la ville est calme. Je soupire, et joue distraitement avec une boule de glace. J'entend Ice se poser derrière moi. Tendue, je lui lance :

— Ice, il faut qu'on parle.

— Bien sûr.

Je me retourne face à lui. Le bas de son visage est toujours visible, à ma grande satisfaction. D'un geste de la main, il crée deux confortables fauteuils de neige, très proches l'un de l'autre. Nous nous asseyons, et je déglutis difficilement. Il est vraiment très très près dit donc. Je commence sans aucune transition.

— Tu as vu l'allocution de la loi Fireman ?

Sa bouche se tord dans une grimace improbable.

— Oui...

— On ne peut pas laisser passer ça.

— Je suis d'accord.

Puis, souriant, se penche vers moi.

— Quoi que... J'aimerais bien voir à quoi ressemble ta deuxième identité...

Je râle.

— Tu peux pas être sérieux cinq minutes ?! Si tu veux tant voir à quoi mon autre ressemble, montre-moi ton visage et le problème sera réglé !

Il grimace de nouveau.

— Non, pas tout de suite. Et puis, après tout, peut être que tu l'as déjà vu ?

Je me fige.

— Tu es en train de suggérer que dans nos autres vies en se connait ?

— Ce serait bien possible. Enfin, ce n'est pas de cela que tu voulais me parler.

Je soupire. Comme toujours, il élude. Il attend que je devine toute seule ou quoi ? Je me cale au fond du siège et réfléchi.

— J'ai un plan pour contrer ce crétin. Mais ça implique un léger petit problème : qu'on devienne des super-vilains.

***

Hey ! Des mois plus tard, la suite ! 

Je voulais inscrire cette histoire au wattys, mais... énorme panne d'inspiration :') 

Donc advienne que pourra ha ha (mais rassurez vous, cette histoire aura bien une fin un jour ! )