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Dans les couloirs, lycéens et lycéennes, même l'équipe pédagogique, ne parlent plus que de ça : l'insurrection des jumeaux de l'hiver. Je ne peux m'empêcher d'hausser un sourcil. J'ai l'impression d'être de retour à l'épisode où Fireman tue sa némésis. C'est fatiguant comme les journaux télés contrôlent notre petit monde. Toujours avoir les nouveaux potins au plus vite. Quant au surnom que la populace nous a donné... je me doutais qu'un jour Ice et moi aurions un nom de duo, vu nos pouvoirs similaires. Mais zut, ça aurait pu être un peu plus original quoi !

Je claque la porte de mon casier et soupire. Puis une main se pose sur mon épaule, me faisant sursauter. Je me retourne. C'est Jack.

Étrangement, avec lui le contact tactile ne me repousse pas comme avec les autres. C'est ridicule que je ne m'en aperçoive que maintenant. Je me détends et lui sourit à moitié.

— Hey ! je lance.

— Salut toi ! T'as l'air d'avoir bien dormi, pas de cernes sous tes yeux ce matin !

Jouant le fait d'être mécontente, je lui rabats son bonnet sur les yeux et il peste. Plus loin, je vois Kristoff qui sourit, heureux. A force je le comprends : j'ai passé mon temps à me renfermer sur moi-même. Et m'ouvrir à Jack, c'est réapprendre à laisser entrer d'autres gens dans ma vie.

Fichue magie. Si je n'étais pas tombée dans ce lac, peut-être que j'aurais été une jeune fille normale. Je n'aurais pas craint le contact des autres de peur que mon pouvoir se déclenche.

Mais je n'aurais pas connu Ice non plus. Enfin, si c'était une bonne chose de connaitre Ice.

Jack relève son bonnet puis me tire la joue. Je me racle la gorge et recule, puis réajuste mes lunettes. La sonnerie retentit.

— Bon, à midi ! m'exclamé-je.

Il me tire la langue et me tourne le dos. Kristoff me rejoints et nous allons en cours ensembles. Après deux heures d'anglais a tenter en vain de ne pas somnoler, nous sortons enfin. L'assiette regorgeant de frites, je me pose sur l'une des tables rondes de la cantine, Kris et Jack à mes côtés. Je lance alors le sujet qui fâche, curieuse.

— Alors, vous en pensez quoi des nouvelles ?

— Tu parles de l'annonce de la fille de l'hiver ? questionne mon ami viking.

La bouche pleine, je me contente d'hocher la tête.

— Bah, ils sont un peu fous les supers vilains. Ils feraient mieux de devenir des héros, les deux givrés ont l'air plutôt sympa en plus.

— Je suis pas tout à fait d'accord, proteste Jack.

Je tourne mon regard vers lui, intriguée. Il fait tourner une frite entre ses doigts.

— Tout n'est pas noir ou blanc. Ils doivent avoir leurs raisons. Est-ce que Fireman est aussi vertueux que ce que l'on croit ? Après tout, il contrôle les médias...

Nous continuons à manger en silence, chacun réfléchissant de son côté. Je n'y avais pas forcément pensé, mais effectivement, celui ou celle qui contrôle la presse peut très bien faire croire ce qu'il veut aux autres. Y compris discréditer certaines personnes. Et on sait très bien qu'internet est également vérifié dans notre ville...

Je soupire. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que Chioné et Ice ont fait une grosse bêtise. On aurait dû rester pépère dans notre coin. Je sens mes mains refroidir et tourne instinctivement la tête. A la limite de ma vision, vers la porte des toilettes, j'aperçois une drôle de volatile. Un minuscule rouge-gorge mécanique. Prise d'une impulsion subite, je me lève.

— Je reviens, je marmonne à mes amis.

Me tenant le ventre, je me dirige droit vers les toilettes et m'enferme dans la première cabine. L'oiseau mécanique, qui m'a suivie, se pose dans ma main qui est à présent glacée. Ma vision se trouble et j'enlève mes lunettes. Génial, une transformation partielle. Manquait plus que ça. Le petit robot claque du bec et me tends une patte, à laquelle est attachée un bout de papier. Je le saisi puis l'oiseau s'envole aussitôt. J'abaisse la cuvette et je m'assois.

Je lis alors une écriture fine, net et précise.

« Nous sommes avec vous. Rendez-vous ce soir à 23h à l'Athéna. DD. Et R. »

Je me relève puis laisse tomber le papier dans la cuvette avant de tirer la chasse. Je pars me rasseoir auprès de mes amis en souriant, et nous parlons de tout et de rien jusqu'à ce que nous assiettes soient vides.

— Bon, demain soir, c'est le match, tu oublies pas Elsa ! me somme Kris.

— Oui, oui, je réponds automatiquement.

Mais mon esprit est déjà loin. Ce soir, les choses sérieuses commencent.



***

Coucou ! Deux chapitres en deux mois, c'est fou : o 

Je vais tenter de faire un plan pour la suite, histoire d'écrire un peu plus vite :')

Après tout, cette histoire à bientot un an !  

Titanium -  JelsaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant