Chapitre 2

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– Le monde est stone

« Je cherche le soleil au milieu de la nuit »


Eté 1815 – Birmingham, Royaume-Uni


— Je suis heureux que vous ayez accepté de me rencontrer.

Ella relève son regard vers moi, esquissant un sourire tout bonnement magnifique. Elle ressemble à un ange tombé du ciel.

Après notre altercation, hier soir, je lui ai proposé de la raccompagner chez elle. Elle semblait si gênée qu'elle m'a à peine adressé la parole sur le chemin, juste assez pour que je connaisse son prénom. J'ai quand même réussi à lui décrocher un rendez-vous. Elle vient de me rejoindre à l'instant dans le parc du château.

— Comment allez-vous ?

— Bien, murmure-t-elle. Et vous ?

— Bien également puisque je suis rassuré sur ma santé mentale, j'ai cru pendant longtemps vous avoir imaginée.

Elle rit en me regardant et je crois me consumer sur place. Exactement comme la première fois.

— Je vous ai cherché partout, ajouté-je. Après le bal.

Ella baisse les yeux sur sa robe, passant ses mains sur les plis du tissu.

— Où Diable aviez-vous disparu ?

— Je n'ai jamais disparu, vous n'avez simplement pas cherché au bon endroit.

— J'ai été jusqu'à entrer dans une maison close.

Son rire éclate entre les feuillages du parc.

— Je ne peux pas y croire.

— Je vous assure que c'est vrai, pourtant.

— Vous êtes sûr d'être rassuré sur votre santé mentale ? demande-t-elle.

Je lui rends son sourire avant de tendre le cou vers le ciel. C'est une belle journée d'été aujourd'hui. Le soleil réchauffe doucement notre peau à travers les branchages.

Je finis par lui avouer :

— J'ai eu de l'aide dans ma recherche.

— De l'aide ? De qui dont ?

Mon cœur se resserre à la pensée de Louis.

— De la personne que je cherchais avant de vous trouver en train de vagabonder dans un cimetière en pleine nuit.

Ella ne répond pas, continuant de longer le chemin d'un air rêveur.

— Que faisiez-vous là-bas, toute seule ?

— J'attendais, marmonne-t-elle.

Je fronce des sourcils et accélère le pas pour me mettre à sa hauteur. Je m'apprête à insister pour connaitre la vraie raison de sa présence, lorsqu'elle se retourne vers moi pour m'interroger :

— Vous l'avez trouvée ? La personne que vous cherchiez ?

— Je vous ai trouvé vous, à la place.

— Est-ce que vous passez votre vie à chercher, monseigneur ? plaisante-t-elle.

— J'ai ce sentiment, en effet, ris-je.

— Qu'est-ce que vous cherchez sans cesse, des inconnus rencontrés par hasard ?

— Principalement.

Après minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant