Chapitre 8

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– Le tourbillon de la vie

« Des baisers sur mon front brûlant »


Hiver 1815 – Birmingham, Royaume-Uni


— Bon Dieu !

Je relève mon visage vers Louis. Il est essoufflé, les mains agrippées au drap du lit et le torse recouvert de sueur. Je songe que Dieu est, en effet, une incarnation assez exacte de ce que j'ai sous les yeux à l'instant. Il est beau à se damner.

— Mais où as-tu appris ça ? continue-t-il, son corps encore sous le coup de l'orgasme qu'il vient d'avoir.

Je souris tout en remontant le long de son corps, parcellant sa peau chaude de baisers. Louis lâche un soupir rauque qui me fait frissonner.

— Sérieusement, reprend Louis lorsque j'arrive à sa hauteur. Comment es-tu passé de la vierge effarouchée à une bête de sexe en quelques jours ?

Je tique à la "vierge effarouchée", mais me contente d'un sourire narquois avant d'ajouter, fier de mon petit effet :

— Impressionnant, n'est-ce pas ?

— Qu'as-tu fait ? demande-t-il, sceptique.

— Tu étais celui qui prétendais que le sexe n'était pas comme une leçon à apprendre. Tu as eu tort.

Louis fronce des sourcils, presque énervé.

— Et qui a été ton maître ? lâche-t-il, sèchement.

— Michael. Le giton du troisième étage.

Cette fois, son visage vire au noir en un quart de seconde.

— Quoi ? Tu as baisé un prostitué ? s'exclame-t-il, en se relevant si brusquement du lit qu'il me fait tomber à la renverse.

— Pas du tout ! m'offusqué-je. J'ai simplement été lui demander des conseils, calme-toi !

Louis s'arrête brusquement au milieu de la chambre. Son regard se pose sur moi pendant quelques secondes qui me paraissent interminables.

Puis il éclate de rire.

— Mais... marmonné-je, vexé.

— Tu es allé demander des conseils sur le sexe à un prostitué ? répète-t-il, hilare. Toi ?

— Oui, moi, râlé-je. Et alors ?

— Harry, tu deviens rouge pivoine quand tu entends le mot "fesse". Je n'en reviens pas que tu aies osé faire une chose pareille.

Je ne dis rien alors que Louis vient se rasseoir sur le lit, face à moi.

— Mais c'est mignon, ajoute-t-il.

— Je suis passé de la bête de sexe au gars mignon, commenté-je. C'est dur.

Louis sourit en venant attraper ma main. Il la serre contre la sienne et ajoute :

— Tu as pris des risques. Et s'il t'avait reconnu ?

Je hausse les épaules. Honnêtement, je n'y avais pas vraiment réfléchi. Je voulais juste faire plaisir à Louis avant son départ. Il retourne travailler à Londres dès demain soir. Il s'agit de notre dernière nuit avant qu'il ne revienne à Birmingham, probablement pour le printemps prochain.

Après minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant