chapitre 1

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    J'avais, je pense, toujours essayer d'être vu par mon entourage comme une femme parfaite, dans une famille des plus parfaite. Thomas et moi nous étions rencontrés en première année de fac et se fut pour nous deux le coup de foudre absolu. Après quelques mois de fréquentation, ne pouvant pas être séparé très longtemps, nous avions emménagé dans un petit appartement près des facultés et un an plus tard, nous étions marié. Je m'étais laissée convaincre par Thomas d'abandonner mes études de droit, lorsque nous avions appris qu'une petit être grandissait dans mon ventre. J'avais tout arrêté pour me concentrer entièrement à ma vie de famille pendant que mon mari faisait toujours ses études de médecines. Neuf mois plus tard, nous avions eu un petit garçon magnifique qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau, se qui avait le don de d'énerver Thomas. Entièrement comblé par ma nouvelle vie, je pouvais enfin me concentrer aux deux hommes de ma vie. Tout le monde enviaient notre bonheur et notre petite famille. Nous étions si heureux que nous flottions sur un nuage. Du moins en apparence.

J'avais, quelque fois, fallu les voir ces fameux nuages.  Mais pas de la manière dont les gens autour de moi l'entendaient. Je ne flottais pas de bonheur, au contraire.

C'est pourquoi, au volant de la voiture familiale  que j'avais volé à Thomas, je fuyais depuis 10 heures déjà.. La maitresse de mon fils n'avais rien dit  lorsque j'avais débarqué comme une folle furieuse dans sa classe, peu de temps avant le repas de midi. J'ai presque entièrement recouverte de bleus et je pouvais presque pas tenir debout, mais je voulais absolument récupérer mon petit garçon.

Aron non plus n'avait rien dit lorsque nous étions passés devant la maison sans nous arrêter. Ni quand il n'avait rien eu à manger au repas de midi et du soir.

Je nageais dans la sueur tellement j'avais peur. Mon regard n'était jamais longtemps détourné des rétroviseurs. J'avais peur de reconnaitre au loin, une voiture qui m'était familière.

Mais il ne me suivait pas. Du moins, je ne le pensais pas. Les gens auraient vite fait de se poser des questions sur notre disparition et me suivre sans rien dire à personne aurait implicitement voulu dire qu'il avait quelque chose à cacher. Or Thomas avait eu vie parfaite. Seule sa femme pouvait être défaillante mais pas lui. Jamais. Il devait certainement être entrain de pleurer dans un des postes du commissariat. Il dira qu'il ne comprend pas ma réaction, que j'étais un peu impulsive de temps à autre mais pas au point d'enlever notre enfant. Puis à force, il finirait surement par dire que oui, il avait peur que je fasse du mal à Aron. Que j'avais déjà eu des comportement violent. Que j'étais folle.

Il m'avait souvent menacé de cette manière, le peu de fois ou j'ai osé formuler à voix haute mon désir de partir. Il comptait me priver de mon fils, pour ne plus jamais que je le vois. Un jour, il m'avait même dit qu'il lui faisait subir la même chose.
Alors j'étais restée.
J'en avais la gerbe.

A l'extérieur de la voiture, la tempête grondait et le sol était inondé. Mais ni le fracas de la pluie, ni les tonnerres ne réveillèrent Aron. J'en étais très heureuse, je n'aimais pas qu'il me voit dans cet état.

Je faillis à plusieurs reprise sortir de la route et avoir un accident alors malgré la peur de le voir me reprendre et l'envie de fuir le plus loin possible de lui, je me fis promettre de m'arrêter au prochain hôtel. Seulement pour mettre en sécurité mon fils.

Le petit hôtel devant lequel je m'arrêtais n'avait pas l'air très accueillant mais je ne dis pas la difficile. Toutes lumières étaient éteintes et je faillis presque repartir, si je n'avais pas vu le panneau « sonnez, ouvert toute la nuit ». Aron dormait toujours à point fermé lorsque j'ouvris la portière pour le prendre dans mes bras et mis à part un petit gazouillis il ne se réveilla pas.

Tout était horriblement noir dans la salle d'accueille. Mon dos se crispa au souvenir qui remonter dans ma mémoire. Le grenier. Des hurlements. Je chassais de mon esprit tous les souvenirs qui remontaient en masse et chercha la sonnette à tâtons. Je tapais quelques fois sur la petite sonnette et attendis quelques instantS. Un vieux monsieur, très grand et très musclé, en petite robe de chambre sorti d'une porte et m'examina avec attention, derrière ses lunettes de vue. Je murmurais un bonsoir mais il ne me répondais pas. A vrai dire, je devais faire peur à voir avec la longue entaille qui me barré la joue dont je n'avais pas eu le temps de nettoyer et les bleus qui recouvraient mes bras nus et une partie de mon visage.

- Nous aurions besoin d'une chambre pour la nuit s'il vous en reste une. 

L'homme ne parlait toujours pas et se contentait de me regarder avec attention, ses grands yeux noirs allant de moi à mon fils. Il semblait contrarié de me voir ici, peut être car je le réveillais au beau milieu de la nuit.

- Chasseuse, se contenta-t-il de cracher avant de tourner le dos.

Je ne sus quoi répondre à cette phrase mais l'attrapais tout de même par le bras pour le retenir.

- S'il vous plait, j'ai vraiment besoin d'une chambre.

J'avais besoin qu'on m'aide un peu. J'en avais marre de me battre seule constamment. J'essayais au mieux d'invoquer sa pitié. La porte par laquelle l'homme était entré s'ouvrit à nouveau laissant apparaitre une petite dame, âgé elle aussi. Elle me regarda attentivement et sans me lâcher du regard elle appela l'homme.

- Pitt?
- C'est une chasseuse, je t'approche pas.
- Je vous ai demander une chambre, pas un permis de chasse. Et puis je ne chasse pas les petits animaux.

Ils haussèrent en même temps les sourcils en se regardant.

- Les petits animaux pourraient faire de vous leur repas, chasseuse, gronda l'homme. 

Je crois que je ne comprend rien à la conversation que nous venions d'avoir. J'avais l'impression que nous ne parlions pas la même langue. Il ne comprenaient pas que j'avais simplement besoin d'une chambre pour mon fils? Les larmes se mirent à couler seul le long de mes joues et je serra plus mon fils dans mes bras.

- Ce n'est pas grave, dis-je en essuyant rageusement mes larmes, nous allons dormir dans la voiture.

Vaincu, j'étais sur le point de partir mais la femme pris Aron de mes bras et me tira par le bras, sous l'oeil de l'homme qui nous regardait méchamment.
Elle nous conduira dans une petite chambre à l'étage et allongea Aron dans le lit sans prendre la peine de le déshabiller. Elle me fit m'assoir sur les toilettes de la salle de bain et passa un gant d'eau chaude sur mon visage, mes bras et mes jambes.

Lorsque mon corps toucha les draps propres du matelas, je compris l'état d'épuisement dans lequel j'étais. À mon grand étonnement, les lumières de la salle de bain ne s'éteignirent pas lorsque la porte de la chambre se ferma et je m'endormis dans un profond sommeil.

La Loi du CoeurWhere stories live. Discover now