CHAPITRE UN

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V I O L E T

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V I O L E T

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EN LISANT CETTE HISTOIRE IL EST POSSIBLE QUE VOUS FASSIEZ UNE OVERDOSE DE CHOSES MIGNONNES ET QUE VOUS AYEZ MAL AUX JOUES À FORCE DE SOURIRE. LISEZ A VOS RISQUES ET PÉRILS.

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Chaque matin, lorsque j'ouvre les volets pour laisser le soleil pénétrer dans ma chambre, mon regard dévie de façon inévitable sur ma valise désuète. L'observer, c'est presque devenu comme une routine, une obligation pour me permettre de démarrer ma journée. Sanglée de ses lanières marrons, on ne peut pas la rater dans l'immensité immaculée de mon appartement. Et ce, même avec la meilleure volonté du monde.

Elle trône là, au milieu de la poussière, tel un vieux carton oublié qu'on aurait laissé trop longtemps dans un grenier. Elle patiente sur le sol, intacte, comme si elle refusait de prendre ses marques. On dirait presque qu'elle me nargue depuis son coin, me rappelant à chaque nouveau réveil qu'un jour de plus à Paris va s'égrener, m'éloignant un peu plus de New-York et des belles promesses que la ville m'offrait.

L'espace d'une seconde, je me remémore la grande école d'art pour laquelle je me suis battue et que je suis parvenue à intégrer là-bas et la culpabilité dévore mon estomac déjà tordu par la faim. Et l'espace d'une seconde, je me dis que j'ai peut-être fait le mauvais choix de tout abandonner pour venir vivre à Paris.

Juste l'espace d'une seconde.

Car ensuite, la beauté du soleil printanier qui réchauffe ma peau à travers la fenêtre me rappelle combien j'aime être ici.

Je gratifie l'appartement d'un sourire reconnaissant et j'entame ma routine matinale : ouverture de la porte-fenêtre, toilette rapide, virée sur le balcon pour saluer mes plantes qui s'accoutument aussi bien moi du soleil parisien.

— Bonjour, petites plantes. Vous avez bien dormi ?

Je jurerais que leurs feuilles se mouvent pour me répondre par l'affirmative, mais si on est moins créatif, on pourrait penser que c'est seulement la brise matinale qui les chatouille.

— Il est temps de prendre son petit-déjeuner. Violet vous a préparé une bonne eau avec plein de bons minéraux pour que vous grandissiez fortes. Vous allez voir, ça va être dé-li-cieux.

Comme pour soutenir mes propos, je verse mon mélange à l'aide d'une bouteille en verre sur les plantes qui ornent toute la surface disponible de mon balcon. Il me faut près d'un quart d'heure pour que toutes soient nourries et prêtes pour affronter la journée ensoleillée qui se profile à l'horizon.

— Alors ? Je vous l'avais bien dit que vous alliez apprécier.

Après m'être reculée pour admirer mon œuvre, un sourire satisfait enveloppe mes fleurs bourgeonnantes. Ce que je les aime !

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant