CHAPITRE VINGT-HUIT

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A X E L

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A X E L

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 — Grand-mère ! je hurle depuis la salle de bains. Ça sonne !

Je mettrais ma main à couper que c'est Violet qui est arrivée.

Et effectivement, quand je sors de la salle d'eau, la peau fraîche et des vêtements propres sur le dos, je reconnais son éternelle salopette en jeans.

Sous le regard perçant de grand-mère, je m'approche pour lui faire la bise – bien que je l'ai déjà vue ce matin au café.

— Tu as vu, mon garçon ? Violet nous a amené de la farine et un vase ! Tu devrais prendre exemple sur sa prévoyance !

— Tout le monde n'est pas aussi doué pour anticiper, je grogne en déposant les cadeaux de Violet sur la table de la cuisine.

De toute façon, elle pourrait amener des crottes de son chat dans une boîte, grand-mère en serait fan. Tout ce qui vient de Violet, elle le prend les yeux fermés, le cœur ouvert et un sourire sur les lèvres. C'est une autre manifestation du pouvoir de Violet : cultiver la joie dans le cœur des autres.

— Il va falloir que tu lui donnes des cours, ma petite. Je peux compter sur toi ? murmure grand-mère à Violet, assez bas pour que je ne l'entende pas – ce qui ne fonctionne pas.

— Il va surtout falloir qu'elle te donne des cours, à toi, grand-mère.

Sans lui laisser le temps de s'accaparer Violet ou rétorquer quoique ce soit, je fais signe à mon amie de me suivre vers le salon. Si nous restons dans l'entrée, la nuit sera tombée avant que grand-mère se lasse de faire la conversation. Elle peut devenir aussi bavarde que Violet est silencieuse et à l'écoute.

L'attention qu'elle porte aux choses qui l'entourent, même aux moindres petits détails, c'est une des premières choses que j'ai remarquée chez elle. Avec ses yeux vifs, Violet pose son regard sur tous les objets qui l'entourent. Elle les détaille et les enveloppe d'un amour communicatif, comme s'ils étaient des reliques anciennes et précieuses pour l'humanité qu'il faut protéger.

— C'est... C'est un piano ? me demande Violet lorsque nous passons devant une porte entrouverte.

Après avoir marmonné un « hm, hm » distrait, je l'entraîne vers la porte suivante pour écourter ses questionnements. Mais Violet en décide autrement : elle reste campée devant la porte, les chaussures enfoncées dans le parquet comme le seraient des pieds dans des sables mouvants.

— Tu... Tu en joues ?

Ça y est, sa curiosité est piquée au vif. Et je commence à la connaître : elle ne s'arrêtera pas tant que je ne l'aurais pas nourrie, sa curiosité.

— Pas vraiment. Il appartenait à mon père.

— Ah oui ?

J'opine d'un mouvement de la tête sans en dire plus. Dans ma tête, je la prie de ne pas poser davantage de questions. J'ignore si elle saisit mes prières par télépathie ou si elle comprend le message implicite, mais elle n'insiste pas. Je lui en suis reconnaissant.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant