La vie est une oeuvre d'art en cours d'élaboration qu'il n'appartient qu'à nous de transformer en chef-d'oeuvre.
Alors que Violet emménage à Paris pour se rapprocher de sa mère, Axel fait tout pour s'évader de cette ville qui lui rappelle tant de so...
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A X E L
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Je suis trempé. Je suis épuisé. Mais je suis heureux. Ouais, je suis putain d'heureux.
Passer un après-midi avec Violet, ça demande de l'énergie, énormément d'énergie. Mais ça vaut le coup. Diantre, que ça vaut le coup.
Le temps que Violet déverrouille la porte de sa résidence, j'en profite pour taper un bref message à grand-mère pour la prévenir que je vais sans doute rentrer demain – en même temps, vu qu'il est déjà presque demain, c'est assez évident. Je lui dis de ne pas s'inquiéter, que j'ai raccompagné Violet après notre exploration. Elle ne le verra que demain en se levant mais ça évitera qu'elle ne s'inquiète inutilement. Je dois la ménager, elle commence à vieillir.
Mon exploration avec Violet s'est effectivement avérée plus longue que prévue. Après notre baignade improvisée, nous avons attendu de sécher, allongés dans l'herbe qui piquait. Et comme le soleil descendait, je suis allé acheter des sandwichs parce que Violet voulait à tout prix regarder le coucher du soleil. Donc c'est ce que nous avons fait.
Violet m'a cité certains emplacements des constellations que sa mère lui a appris quand elle était petite. Elle était si absorbée par ses explications et j'étais si occupé à boire ses paroles que le temps a encore filé, plus vite qu'une étoile filante. Résultat ? Nous sommes partis du parc un peu avant vingt-deux heures. Pour enchaîner avec deux autres heures de marche, évidemment. Disons que se repérer dans la nuit, c'est assez difficile. Et pour notre défense, nous étions déjà exténués donc ça nous a ralentis.
— En-Enfin à la maison, soupire Violet en passant la porte de son appartement.
Je crois qu'elle n'a jamais eu autant hâte de rentrer. Violet est comme les oiseaux : elle se couche et se lève avec le soleil.
— Miaou.
— Salut, Kumo.
Kumo nous accueille quand nous arrivons dans le salon de l'appartement de Violet. Elle va lui remettre à manger ainsi que de l'eau pendant que je me penche pour caresser son chat, en cuisant manque d'affection après cet après-midi passé dans la solitude. Plus je côtoie Violet et plus je me dis qu'elle a raison : tout le monde a besoin d'amour, même les plantes, les pierres et les objets.
Une fois Kumo nourri, Violet marche comme un zombie jusqu'à son canapé blanc. Ne tenant plus debout, elle s'assoit pour tirer ses chaussures et masser ses pieds meurtris.
— Tu as soif ? je lui demande en la voyant sur le point de s'évanouir de déshydratation.
Elle opine, les paupières lourdes. Violet est comme ça : elle nourrit son chat et ses plantes mais oublie de penser à faire de même pour elle. Je ne pense pas me tromper en affirmant qu'elle sacrifierait sa vie pour sauver ceux qu'elle aime.
