CHAPITRE VINGT-DEUX

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V I O L E T

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V I O L E T

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 Quand papa rentre de son voyage pour le travail, je suis en train de peindre. Je crois que n'importe qui pourrait le deviner en nous regardant après notre étreinte. Dans la vitre de la baie-vitrée, le reflet de ma salopette pleine de peinture se réfléchit et papa a des éclats bleus sur son costume et une marque de doigts rouge sur la joue.

En même temps, ça fait plus d'un mois qu'il est parti, il faut bien que je l'accueille comme il se doit. Un câlin et des bisous ce n'est pas assez pour lui témoigner à quel point il m'a manqué. Il faudrait inventer des bouquets de câlins et des fleurs de bisous pour être capable de se rapprocher des sentiments que l'on ressent lors de retrouvailles.

— Alors ma puce, comment ça s'est passé sans moi ici ? Kumo a été sage je présume ? Et tes plantes, elles ont survécu aux intempéries parisiennes ?

Je lui explique de façon aussi concise que possible mes aventures parisiennes pour que lui puisse me raconter son voyage. Il a à peine le temps de m'expliquer que Sōdai a survécu et attend sagement dans sa valise que mon regard a été attiré par sa main. Elle est cachée derrière son dos, comme pour dissimuler quelque chose.

Je me penche avec discrétion pour essayer de voir ce qu'il a rapporté, mais je ne crois pas que je sache être discrète. Quand il sourit en se tournant de façon à ce que je n'ai plus aucun visuel sur son présent, je comprends que j'ai été percée à jour.

— Toujours impatiente, n'est-ce pas ?

— Je ne... Je ne suis pas impatiente ! Juste... hm... passionnée ?

Un rire rauque s'échappe d'entre ses lèvres entrouvertes. S'il ne dissimulait pas quelque chose, il se serait probablement penché pour ébouriffer mes cheveux. A la place il se contente de me sourire avec tout son amour.

— C'est vrai, ma Violet, tu es si passionnée que dès que je rentre, je suis assailli par plein de bonnes ondes.

Oui, il faut faire attention, mes bonnes ondes attaquent. Il faudrait mettre un trigger warning : « Attention, risque de contagion due à une épidémie de bonheur, de joie et d'enthousiasme. Approchez à vos risques et périlles sous peine de repartir avec des paillettes dans le cœur. »

Oh, mais pourquoi je n'en fais pas mon slogan ?

— Tiens, je t'ai pris ça en chemin pour tenir compagnie à Kumo, me dit finalement papa en agitant son cadeau derrière son dos.

Il pourrait avoir dérobé le soleil pour me l'offrir, j'aurais eu la même réaction. Il m'a acheté un autre chat pour que Kumo se sente moins seul ? Ohlala, je suis toute excitée !

Mais quand je saisis le sachet qu'il me tend, mon sourire s'évanouit. J'essaie de masquer ma déception du mieux que je peux, mais mes yeux parlent pour moi.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant