La vie est une oeuvre d'art en cours d'élaboration qu'il n'appartient qu'à nous de transformer en chef-d'oeuvre.
Alors que Violet emménage à Paris pour se rapprocher de sa mère, Axel fait tout pour s'évader de cette ville qui lui rappelle tant de so...
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A X E L
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C'est le cœur léger, l'esprit apaisé et les joues douloureuses à force de rire que je rentre à l'appartement.
Passer deux heures de plus en compagnie de Violet ne m'aurait pas dérangé mais si je ne rentre pas, grand-mère va s'inquiéter. Et puis, je ne peux pas squatter tous les jours chez elle, si ?
Pour mon excuse, c'est elle qui m'a demandé de rester avec elle et comme son frigo était vide, je lui ai proposé d'aller manger ensemble à l'extérieur. Et je ne le regrette absolument pas parce que 1) la savoir plus apaisée et requinquée me rassure et 2) j'ai passé deux journées formidables – bien que mon sommeil en ait un peu pâti.
— Je suis rentré ! je m'exclame en refermant la porte de l'appartement.
Pas de réponse.
Grand-mère n'est tout de même pas allée travailler, si ? Je lui avais promis qu'on irait au cinéma en fin d'après-midi. Elle n'est pas du genre à oublier les plans que l'on fait. Ou peut-être que si ?
— Grand-mère ? je l'appelle de nouveau en accrochant mes clés. Tu es là ?
— Oui ! Je... Je suis là, mon garçon !
Elle se précipite vers moi dans le couloir. Comme si elle émergeait d'une sieste, elle est obligée de s'appuyer au buffet, toute titubante qu'elle est.
Mais ce n'est pas le manque d'énergie dans ses membres qui m'inquiète. C'est l'air exténué qui déforme son visage qui me fait regretter de l'avoir laissée seule. Quand le front de grand-mère est barré de rides d'inquiétude, ce n'est jamais bon signe.
— Tout va bien ? S'il te plaît dis-moi que tu n'as pas organisé une de tes nuits des fleurs à la boutique ! Ce n'est pas raisonnable, grand-mère !
Elle secoue la tête mais je ne peux pas dire si c'est parce qu'elle n'est pas d'accord avec ma définition de ce qui est raisonnable ou si c'est pour me dire qu'elle n'a pas organisé de nuit des fleurs.
Je suppose qu'elle doit réellement émerger d'une sieste parce qu'elle étend ses bras dans l'encadrement de la porte, comme pour s'étirer. Elle est agitée, grand-mère cet après-midi. Mais ce n'est pas parce qu'elle est à la fois fatiguée et avec une trop plein d'énergie que je vais la ménager. Le regard que je lui lance exige une réponse.
— Alors ?
— Pas raisonnable ? répète grand-mère sans tenir compte de ma question. D'abord c'est très raisonnable. Ensuite, j'étais au lit à... euh... oh ! Je ne m'en souviens plus tiens !
Évidemment. Grand-mère aime jouer avec sa dite mémoire de poisson rouge quand ça l'arrange – sachant que la sienne est meilleure que celle d'un éléphant. Elle n'écope pas à un roulement d'yeux de ma part.
