CHAPITRE QUATORZE

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V I O L E T

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V I O L E T

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Papa n'est pas là.

Pourtant il est toujours là d'habitude quand c'est l'anniversaire de maman. En un sens, il est quand même près de moi car il m'a envoyé un message et j'ai reçu une carte de sa part.

Mais ce n'est pas pareil.

Même si je suis un peu déçue, je ne lui en veux pas. Et maman non plus ne lui en voudra pas. Maman a toujours été compréhensive. Sa compréhension, sa gentillesse et sa jovialité font d'elle la plus belle personne que je connaisse. Maman c'est mon modèle. Chaque jour je m'efforce d'être aussi belle à l'intérieur qu'elle. Je veux la rendre fière. Je veux qu'elle me regarde et qu'elle se dise qu'elle est fière de la jeune femme que je suis devenue.

Ne pas avoir papa à mes côtés, ça rend l'anniversaire de maman plus difficile. Personne n'est là pour essuyer l'eau qui coule sur mon visage ou pour me raconter une blague qui m'arrachera un sourire.

Mais je ne suis pas vraiment seule. Kumo est là et mes plantes aussi. Par exemple, Kumo a senti que c'était le jour. Ce matin il m'a réveillée avec des câlins et ses pattes étaient encore blanches. Il est sage, Kumo, quand il le faut.

Même lorsque je sors de l'appartement, il vient se coller à moi à la recherche d'attention, ignorant les plantes qu'il aime pourtant embêter le matin.

— Oh Kumo ! Heureusement que tu es là, toi.

Je le caresse, ce qui le fait pousser des ronronnements de satisfaction. Ses yeux noirs regardent derrière moi, comme s'il me demandait la permission silencieuse de m'accompagner.

— Pas aujourd'hui, mon nuage. Mais je... je reviens vite, promis.

Sa mine triste fait écho à la mienne.

J'aurais aimé l'emmener avec moi, mais je ne peux pas. Pas aujourd'hui.

Après avoir embrassé une dernière fois son pelage, humé son odeur de propre et imprimé ses léchouilles sur mes doigts, je descends. Les quatre étages de marches sont douloureux et fatigants. A tel point que quand je franchis les portes de la résidence après avoir salué Barnabé, j'hésite à retourner me coucher.

— Désolée, petite bicyclette. Aujourd'hui c'est repos pour tout le monde.

Elle aussi m'adresse un salut triste. Tout le monde est d'humeur maussade aujourd'hui. Même le temps qui s'est accordé à mon humeur en dévoilant un ciel chargé de cumulus. Le ciel va-t-il pleurer en même temps que moi pour partager ma peine et la rendre moins douloureuse ?

Le reste de mon début de matinée est flou dans mon esprit. Je sais que j'ai marché jusqu'au café où travaille Axel, j'y ai commandé mon chocolat chaud habituel et je me suis même brûlée les lèvres parce que je l'ai bu trop tôt.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant