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Et avant qu'on ne s'en rende réellement compte, Valentin était guéri. Valentin était prêt à rentrer chez lui.
Enfin, "guéri" est un bien grand mot. Disons plutôt qu'il a été déclaré apte à rentrer chez lui, même si il est encore complètement déboussolé. Même si il ne savait rien de ce qu'il s'est passé depuis son coma.
Même si il nest pas sûr de savoir comment on reprend vie, pour de vrai j'veux dire, dans la vie quotidienne, parce que à l'hôpital c'est facile, on te nourrit, on te file des cachetons pour pas que tu fasses une rechute et puis si tu les prends pas on te surveille alors tu sais que t'as pas vraiment le choix.
Mais quand t'es chez toi, tu te gères seul. Ta des médicaments contre la dépression et on te conseil d'être bien entouré, et comme t'es confu, tu dis "oui, y a pas de soucis" parce que tu veux rentrer chez toi.

En théorie.
Puisque Valentin est rentré chez lui, Maxime étant le seul à savoir qu'il sortait ce jour-ci, le rider avait passé un peu de temps chez Maxime, avant de rentrer chez lui, il avait réussi à décompresser grâce au brun.

Il était rentré, s'était déchausser dans l'entrée, il avait posé son manteau, il était presque souriant.
Et il avait surtout omis que Cyril vivait encore là.

Et il eu mal au cœur, car ce n'est pas le rouquin qu'il trouva en premier, - puisqu'il était tard, ce dernier dormait sûrement- non, Valentin venait de voir, sur le comptoir de la cuisine, son propre bouquet de roses, les roses mauves/noires étaient fanées, elles étaient toute flétris, toutes sèches, mais, trônait au milieu de tout ça, une rose blanche, éclatante.
Et normalement, elle aurait dû être fanée aussi, et il ne fallut pas longtemps à Valentin pour comprendre que Cyril avait dû jeter la rose quand elle commençait à faner pour en racheter une de remplacement, comme pour garder un espoir. Et qu'il l'avait fait chaque fois que nécessaire.
C'était beau, c'était vraiment symbolique ou du moins, cela semblait l'être.

Mais Valentin soupira, persuadé qu'il se faisait des idées, parce que un homme qui vous a trompé n'a pas de cœur. Et vu comment Théo lui avait raconté les faits, ils avaient dû bien s'amuser, ce soir là.

Un autre soupir échappa à notre jeune homme, avant qu'il ne se dirige vers sa chambre.. Avant de se souvenir que, sa chambre, est en fait LEUR chambre, et que par conséquent, Cyril était probablement a l'intérieur.
Avec un léger pincement au cœur tout de même, il prit le chemin inverse pour aller dans le salon, dans l'optique de s'endormir sur le canapé.

Et qu'elle ne fut pas sa surprise de trouver Cyril endormi sur ce même canapé qui était sencé lui faire office de lit. Un peu découragé, notre jeune Valentin se dirigea alors à nouveau vers sa chambre.
Il espérait, il espérait entendre un gémissement, ne sait-on jamais, par exemple, Cyril faisant un cauchemar, Cyril se réveillant, le retenant. Il espérait, il espérait la comédie romantique, il espérait des excuses, il espérait des explications.
Mais il en avait déjà eu et, il ne les avaient jamais crus.
Alors pourquoi est ce qu'il le ferait maintenant ? C'est absurde, pourtant, il avait espéré.

Mais il devait bien passer à autre chose. Et avant d'entrer dans sa chambre. Valentin pensa a quelque chose, se bloquant soudainement avec effroi, la main sur la poignée

Et si il y trouvait les affaires de Théo ? Et si Cyril avait tout jeter ? Toute trace de son existence, si il ne retrouvait pas ses pulls, ses vêtements, son oreiller.. Sam-Sam et Prout-Prout dormant sur le fauteuil dans le coin ? Et si..?

Mais il abaissa la poignée, et constata que rien n'avait changé, il fut même accueillit par ses chats. Ses deux chats, tout mignons, qui ronronnaient, qui ronronnaient beaucoup, de bonheur sûrement, et Sam-Sam se mit à miauler, c'était mignon.
C'était mignon jusqu'à ce que la voix endormi de Cyril s'é'ève depuis le salon.

"-Chut Sam-Sam rendort toi, moi aussi j'suis triste, j'suis désolé.."

Le chat se contenta de miauler plus fort, appuyant sa tête sur le dos de la main de Valentin, témoignant finalement encore plus de joie envers ce dernier.
Et la voix du rouquin s'éleva à nouveau, il marmonnait quelque chose à propos de croquettes tout en se déplaçant dans l'appartement.

Et Valentin restait là, tétanisé, par les mots qu'il venait d'entendre. (non, pas sur les croquettes bande de petits génies.)

Et alors que le jeune homme s'asseyait sur le lit, priant pour que Cyril n'ouvre pas cette fichue porte, le chat se tût, se contentant de ronronner sur les genoux du rider.
Et avec soulagement, le rider n'entendit plus de pas, juste la télé, que le rouquin venait de rallumer,  puisqu'il s'était sûrement endormi devant, et allez savoir pourquoi, la boîte à image agissait sur lui comme une berceuse. Cependant, Valentin ne comprenait pas pourquoi Cyril n'était pas venu dormir dans sa chambre, après tout, il n'était pas au courant qu'il y siégeait déjà.

En fait, Valentin compris très vite pourquoi après s'être glissé sous les draps. Ils sentaient le propre, comme si ils venaient d'être changé, mais  en y réfléchissant bien, et en regardant de plus près, la chambre n'avait pas changé d'un poil depuis la dernière fois qu'il était venu.

Cyril n'était pas reven dans cette chambre, sauf pour s'habiller sûrement, mais rien, absolument rien n'avait changé. Sa douleur probablement trop grande, son chagrin également, il avait été incapable de remettre ne serait-ce qu'un pied dans son lit.

Et Valentin le découvrait ce soir, son cœur battant une nouvelle fois, comme lorsqu'il avait entendu la voix de Cyril se plaignant d'être.. Triste.

Bizarrement, le rider avait le cœur battant, mais serré. Il ne savait pas pourquoi, pas vraiment, et en fait, il ne voulait surtout pas le savoir.

Et de son côté, Cyril regardait la télé, ignorant totalement que Valentin était à quelques mètres de lui.

C'est quand même hyper marrant la vie des fois.


HurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant