Cyril

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(pour ceux qui l'ont déjà vu je le reposte car y avait un soucis de chronologie désolé)

(Petite précision, quand c'est en gras il s'adresse à Cyril)

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La vérité ? Quelle vérité ? De quoi il parle ? Bordel mais de quoi est ce qu'il parle ?

"-Quelle vérité ? Celle dans laquelle je suis un gros connard ? Parce que y a pas d'autre vérité.

-Crois moi Valentin.. T'as rien fais dans l'histoire tu as juste..

-J'ai rien fait ? Je l'ai vu, j'étais là quand il m'a quitté, tu l'étais, toi ?"

Je suffoque, mon cœur est gros parce que je sais qu'on va en parler. Mais je ne veux pas en parler. Il me regarde d'un air désolé.

J'me souviens encore de ce jour funeste, celui qui m'a fait comprendre mon erreur.

"-Je n'étais pas là non.."

J'aurais jamais dû te traiter comme ça, Cyril,  j'savais plus ce que je faisais, je savais plus si je t'aimais, pourtant, ho, pourtant ça n'explique pas tout, ça n'excuse rien.

"-Maxime tu ne sais rien de ce qu'il s'est passé ce jour là."

Et c'est trop tard maintenant.

"-Tu sais ce dont je me souviens, hein ? J'me souviens des roses sur notre lit. J'me souviens de leurs couleurs ternes, j'me souviens de la beauté des pétales, et de leur douces senteurs."

Il commence à baisser les yeux.

Elles étaient magnifiques ces roses.
Mais elles étaient tristes, Cyril. Et tu ne m'offrais que des roses rouges, parce que le rouge, c'était la passion, c'était l'amour, parce que pour toi, le rouge, c'était vraiment significatif.

"-Cyril, il aimait le rouge."

Maxime regarde ses mains.

Pour toi, le rouge c'était vif, et ça correspondait plutôt bien à ce que nous étions. J'avais toujours trouvé tes idées cohérentes et assez romantiques.

"-Mais pourquoi est ce que celles qu'il m'avaient offertes n'étais pas rouges ? Pourquoi est ce qu'elles étaient sur le lit alors qu'il ne devait même pas être chez nous ?"

Mais ce soir là, quand je suis rentré et que j'ai vu tes roses dans le lit où je ne dormais plus, j'ai eu peur. J'ai eu peur, parce que je savais que tu n'était pas sensé être rentré avant moi.

"-Ce matin là, on avait parlé de mes erreurs, de mon erreur. On l'avait déjà fait par le passé, et il avait accepté. Il m'avait même bien réconforté.. Mais ce matin là il avait garder le regard fixe sur la fenêtre, tandis qu'il buvait son thé.

J'ai eu peur, parce qu'on en avait parler, de mes erreurs, ce matin là.

"-Quand je suis rentré dans notre chambre je savais que y avait un problème, j'avais mal au cœur. Ces roses noires me paralysaient."

Et j'ai eu peur, parce que ces roses là signifiaient l'amour, certe, mais la folie de ce dernier en particulier, c'est ce que tu disais.

"-Je n'en ai jamais beaucoup parlé, de ce jour là, Maxime. Au milieu des roses, j'ai vu une tâche blanche."

Il hoche la tête doucement, attentif.

Plus que tout, ce qui m'a effrayé, c'est qu'au milieu de ces roses noires, Cyril, il y en avait une blanche.

"Ce n'est pas la signification des roses blanches, qui me faisait peur. Mais quand je me suis approché et que j'ai commencé à comprendre.. Tu imagines Max ? Bordel.."

Des larmes coulent sur mes joues, sur  les siennes aussi. 

Les pétales de cette rose précisément, m'ont fait peur, m'ont fait comprendre que y avait clairement quelque chose qui n'allait pas. Mais ça, Cyril, j'aurais dû le remarquer bien avant, n'est-ce pas ?

"Les roses, avec la blanche, étaient au nombre de douze. Et j'me souviens de  tout ce qu'il m'avais dis, sur ces fleurs. Il aimait tellement les roses tu sais..Et alors, douze roses rouges, c'est une demande en mariage. Mais onze roses noires et une rose blanche, qu'est ce que c'était ? Je n'en savais rien, personne ne sais, ça n'existe pas."

J'avais peur et, plus je m'avançais, plus la rose blanche devenait rouge, Cyril. Tu sais pourquoi elle était rouge, et c'est tordu. Qu'est-ce qui t'as pris, Cyril ?

"-La rose blanche était tâché de sang."

Il retient un hoquet de surprise.

"Je n'ai jamais aimé ça, le sang, ça aussi, il le savais. J'ai suivis doucement le chemin de pétales rouges, de pétales roses, ces pétales colorés manuellement, qui me donnaient envie de vomir.

Et j'suis finalement arrivé dans notre salle de bain.

"-Au début, je n'ai rien vu, peut-être que c'est parce que la porte cachais la baignoire."

J'avais peur putain. Peut-être que c'est parce que je savais ce qu'il y avait, derrièce cette foutue porte, à l'intérieur de cette foutue baignoire. Et ça n'a pas manqué, lorsque j'ai refermé cette porte, j'ai vu, dans le coin de la pièce, une grosse tâche rouge, et je voulais pas, Cyril.

"-Je voulais pas ouvrir mes yeux, je pouvais pas, car je savais, je savais qu'il étais là, enfin plutôt, qu'il ne l'étais plus."

J'ai mal, ma voix se bloque. C'est comme si je prenais conscience de quelque chose.

Pourtant, j'ai bien dû les ouvrir, ces yeux. Et j'ai cru mourir avec toi, j'me suis vu partir en arrière, me rattrapant comme je pouvais, avec le bord de la baignoire, dans laquelle tu étais. J'ai voulut vomir, et hurler, et pleurer, et j'ai voulu t'aider. J'ai voulu te sortir de là, te prendre dans mes bras, te serrer fort contre moi, te dire que j'étais là, que tout allait bien, que tout irait bien. J'aurais voulu te dire que je t'aimais, j'aurais voulu arriver avant, et te dire toutes ces choses que je ne disais plus. Mais tu étais parti, et je ne pouvais rien faire à part pleurer toutes les larmes de mon corps, et je te serrais contre moi, et je voulais hurler, mais j'avais trop mal. Et mon pull se tâchait de rouge, tout comme cette eau, tu sais. Ton corps était encore chaud, c'est bizarre, dis comme ça. Mais ça me donnait l'impression que tu dormais. Mais tu ne dormais pas, Cyril. 

"-Je l'ai vu allongé dans la baignoire, l'eau était rouge, son corps était chaud. Je l'ai serré contre moi pendant longtemps, le priant d'ouvrir les yeux, de se réveiller. Quelque chose quoi ! Mais il ne dormais pas."

Je suffoque. Comme si je prenais conscience de tout ça.
Maxime, tout tremblant, les épaules secoués de sanglots, viens me prendre dans ses bras. Me serrer contre lui, tandis que je répète tout bas, que Cyril est mort à cause de moi.

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(Normalement si vous lisez sois que la partie en gras ou que la partie dialogue l'histoire reste cohérente)

HurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant