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Jungkook

Un plafond écarlate, des draps violines et des meubles anciens ; mon cerveau pris un temps fou à remettre tous ces éléments dans leur contexte. Je me trouvais chez Taehyung, dans le dix-huitième arrondissement de Paris et nous étions lundi matin.

Comme si le réel de la situation venait de me frapper en plein visage, je me relevai d'un coup sec et attrapai mon téléphone pour y consulter
l'heure : 9h15. Le sang affluait dans ma tête tandis que les événements de la veille me revinrent en mémoire avec une précision qui me coupa le souffle. Comment Seokjin pouvait-il être la première personne à qui je pensais en me réveillant ? C'était totalement invraisemblable, même s'il était d'une beauté sans nom et que je ne serais pas surpris de voir sa photo apposée sur les plus grands magazines de mode, je n'avais jamais été autant exténué par quelqu'un. Impossible de prévoir le moindre de ses gestes, la plus minime de ses pensées, cet homme était prêt à vous surprendre à tout moment et même si le mystère qui rôdait autour de lui m'intriguait, je détestais sa manière d'être.

Lassé par le flot de pensées qui m'assaillait dès le réveil, je traînai difficilement des pieds jusqu'au seul miroir de ma chambre, qui se trouvait accroché à une armoire en bois sculpté, délaissée dans un recoin de la pièce. Mes cheveux étaient en bataille et mes yeux peinaient à rester ouverts, ce qui me value un passage plus long que d'habitude par la salle de bain.

Une fois totalement disposé à croiser n'importe quel regard sans me retrouver dans une situation embarrassante, je marchai en direction de la salle à manger, dans laquelle se trouvait Taehyung en compagnie de Jin, une bouteille de coca cola à la main et un grand sourire aux lèvres. Lorsque j'entrai dans son champs de vision, il m'envoya un bref signe de tête auquel je répondis par une petite grimace en montrant sa bouteille du doigt.

— Tu devrais soigner ton alimentation, Taehyung. Sérieusement.

Haussement d'épaules, sourire suffisant. Il ne prit même pas la peine de répondre, préférant enchaîner sur une autre question. Du Taehyung tout craché et pourtant, malgré moi, je lui relançai son sourire.

— Tu as faim ?

— Question rhétorique, Taehyung, lançai-je en attrapant la bouteille de lait posée sur la table pour en remplir un bol avant d'y verser des céréales. Tu as de l'huile de jojoba pour mes cheveux, par contre?

En attendant une réponse, je commençai à touiller mes céréales pour qu'elles s'imprègnent de lait lorsqu'une voix suave emergea du fond de la pièce et accapara toute mon attention.

— Taehyung fait n'importe quoi avec ses cheveux, mais moi j'en ai. Par contre, je n'en donne pas aux personnes qui mettent le lait avant les céréales.

Je jetai un coup d'œil rapide en direction des cheveux de Taehyung: impeccables. S'il n'y faisait vraiment rien je l'enviais, passer la main dans ses cheveux devait être extra.

— Parfait, parce que je n'accepterai rien de quelqu'un qui met ses céréales avant son lait.

Pour éviter que les choses ne dérapent, Taehyung changea de sujet et recentra la conversation sur mes études, une des nombreuses qualités que j'admirais chez lui : il évitait toujours les conflits.

— Jin et moi, nous allons t'accompagner à la fac aujourd'hui pour te montrer le trajet à emprunter pour t'y rendre et revenir ici sans encombres. Tu verras, je suis sûr que tu vas t'y plaire, c'est un bel endroit situé dans un beau quartier. Jin s'est chargé de ton inscription, le proviseur t'accueillera à 11h. Nous ferions mieux d'y aller maintenant pour ne pas être en retard... Jin est une plaie, il attire les problèmes. D'ailleurs, je suis désolé de ne pas avoir pu faire passer ton dossier en troisième année... On a fait ce qu'on a pu avec maman, mais ils préfèrent que tu redoubles pour t'adapter.

BURNING DESIRE | BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant