BURNING DESIRE | BTS

16.

Seokjin

Depuis que je m'étais réveillé ce matin, aux alentours de neuf heures, je ne pensais qu'à une seule chose : la fin des vacances et la reprise des cours de Taehyung et Jungkook le six janvier. J'en avais tellement marre de les avoir dans mes pattes à longueur de journée, ils étaient constamment à l'appartement et faisaient tout pour m'emmerder alors, quand je pensais que dans moins d'une semaine ils seraient de retour dans leurs écoles respectives
et que j'aurais enfin l'appartement pour moi tout seul tous les jours, je jubilais.

Maintenant que le réveillon de noël était passé, Taehyung avait posé des congés pour passer plus de temps avec ses parents, alors, Jennie se rabattait sur moi pour le travail. Je devais à présent me coltiner les nouvelles recrues et faire des livraisons avec Namjoon tout en assurant mon travail habituel : les courses de voiture et le trafic d'armes. Avec la grève qui perdurait depuis le cinq décembre dans la capitale, faire le moindre mètre en voiture demandait une patience monstre ; de l'appartement à la mairie du quartier, je ne mettais pas moins de trente minutes alors, pour rejoindre un autre arrondissement, j'y passais parfois des heures.

En plus de tout ça, comme si ce n'était pas assez, Jungkook invitait ses amis à l'appartement presque tous les jours pour qu'ils avancent sur leur projet en carton. J'avais d'ailleurs interrogé Taehyung à ce sujet et apparemment, ils devaient composer une chanson, de l'instrumental jusqu'aux paroles mais à chaque fois que je passais près d'eux, ils étaient toujours en train de glousser en se racontant des trucs débiles. A mon avis, Jungkook se foutait complètement de ma gueule et invitait ses potes juste parce qu'il savait que je détestais qu'il y ait du monde chez moi. J'avais hâte de l'écouter sa fameuse chanson, moi.

J'étais moins proche de Jungkook depuis la soirée qu'il avait organisé. Pas parce qu'on s'était disputé mais parce que j'essayais de prendre mes distances depuis que j'avais compris qu'il avait choisi Taehyung. Il ne se privait d'ailleurs pas de jouer l'amoureux transi devant moi, prenant soin de mon meilleur ami tous les jours comme s'ils fêtaient leur un an de mariage et le plus triste dans tout ça, c'était que Taehyung ne remarquait aucun des efforts de Jungkook.

La scène la plus ridicule à laquelle j'avais assisté s'était déroulée hier soir. Mon meilleur ami était en train de lire sur le canapé pendant que je jouais à la PlayStation en face de lui lorsque Jungkook était rentré dans le salon, le téléphone de Taehyung dans la main. Il s'était approché de lui, et lui avait demandé :

— Taehyung, tu veux pas me mettre en face ID ? Comme ça je peux déverrouiller ton téléphone sans avoir à te demander.

Taehyung n'avait même pas daigné relever les yeux de son livre en lui répondant.

— Absolument pas. Sois gentil et repose mon téléphone où tu l'as trouvé, avait-il dit calmement.

Tout triste, Jungkook était reparti en faisant la moue et je n'avais pas pu m'empêcher de rire face au ridicule de la situation. Le changement de comportement de Jungkook n'affectait absolument pas Taehyung qui le traitait toujours comme un gamin malgré les techniques de rapprochement qu'il mettait en place.

Heureusement, il y avait bien une bonne nouvelle parmi toute cette merde : nous étions enfin le 31.

C'était la dernière soirée avant de dire adieu aux fêtes de fin d'année jusqu'à l'année prochaine et ça me convenait très bien, je n'allais plus avoir besoin de voir autant de monde concentré en même temps dans l'espace confiné d'un appartement.

À Noël, Jimin, qui s'était incrusté chez moi, m'avait donné une boîte avec comme seule indication de ne l'ouvrir que le 31 ; c'était mon cadeau de Noël, apparement. Après avoir jeté un coup d'œil à l'heure et constaté qu'il était plus que temps de me préparer pour la soirée qu'il organisait, j'attrapai la boîte pour en découvrir le contenu. C'était une tenue entière, composée d'une chemise en soie noire pailletée, d'un pantalon à pinces et de mocassins, le tout accompagné d'une petite note aspergée d'au moins une bouteille de parfum dont l'odeur commençait déjà à me monter à la tête.