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Seokjin

Ça ne faisait que cinq heures que j'étais dans l'avion et j'étais déjà prêt à me jeter d'un des hublots. Les sièges étaient inconfortables, il faisait froid, et je n'arrivais même pas à dormir à cause de tous les enfants qui hurlaient à l'avant.

Pour la énième fois de la journée, je soupirai et m'adossai contre mon siège, mes écouteurs bien enfoncés dans les oreilles.

Hier soir, lorsque Jungkook était parti, je n'avais pas réussi à trouver le sommeil, aussi ridicule que ça puisse paraître. Il retournait dans un pays dont il devait avoir des souvenirs affreux sans avoir eu le temps de réfléchir au préalable, et personne ne l'accompagnait.

Et si quelque chose se passait mal ? C'était à des kilomètres et des kilomètres de Paris, et même si m'étais comporté comme un connard avec lui, je ne pouvais pas rester à l'appartement les bras croisés à regarder le plafond en attendant qu'il revienne ; ironique, d'ailleurs, puisque je ne pouvais en bouger qu'un à cause de ce plâtre de merde.

Sur un coup de tête, j'avais donc pris un billet à dix heures du matin pour le vol de 13h10 qui arriverait à 08h10 du matin, heure coréenne. Pour ne pas avoir à me justifier auprès de Taehyung, j'avais emporté mes affaires dans un sac de sport et j'avais bloqué Jennie de mes contacts pour ne pas qu'elle me harcèle ; j'étais censé faire des livraisons mais elle allait devoir se passer de moi pour quelques jours... Si le voyage se déroulait comme je l'avais prévu, Jungkook rentrerait à Paris sain et sauf et Taehyung n'aurait pas d'autre choix que de me pardonner pour toutes les frasques que j'avais faites ces derniers temps.

Je ne comptais absolument pas m'éloigner de Jungkook comme il le souhaitait, mais il devra bien être forcé d'admettre que je ne suis pas si néfaste que ça pour lui, que ce n'est pas un jeu et que je l'apprécie plus qu'il ne le pense.

Mon plan semblait parfait si bien que, après deux heures à cogiter, j'arrivai à trouver le sommeil pour le reste du vol.

.....

« Mesdames, messieurs, avec vingt-huit minutes et seize secondes de retard, bienvenue à Séoul. La température est de 12°C et il est 8h38. Nous vous prions de rester attachés jusqu'à l'extinction du signal lumineux correspondant. Les téléphones portables doivent rester éteints jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Merci d'avoir voyagé avec nous aujourd'hui, nous espérons vous revoir prochainement. »

Il était 8h38, le temps de descendre et de rejoindre l'aéroport, 9h05.

J'enlevai le mode avion avant de mettre mes lunettes ; déjà que j'avais du mal à lire de loin en français, j'allais éviter de tenter l'expérience avec le coréen. Autour de moi, les gens attendaient leurs bagages envoyés en soute pendant que j'étais là, debout comme un con.

De nombreux panneaux étaient présents, affichant les informations en coréen, en chinois et en anglais mais je ne parlais aucune de ces trois langues, c'est d'ailleurs pour ça que Jennie ne m'envoyait jamais nulle part et que c'était toujours Namjoon qui faisait les voyages pour le gang. Je tournai pendant plus d'une demi-heure dans cet aéroport dix fois plus grand que Roissy à la recherche de l'endroit où il était possible de prendre le métro pour rejoindre le centre ville, mais à la place, je tombai sur les guichets automatiques pour acheter les tickets. Ce n'était pas plus mal, puisque j'avais complètement oublié qu'il me fallait des tickets pour prendre les transports.

Evidemment, tout était écrit en coréen et même si je pouvais sélectionner l'anglais, je n'avais pas miraculeusement appris la langue depuis que j'avais atterri. J'appuyai donc sur les mots qui me semblaient attrayants, et insérai ma carte lorsque l'on me le demanda. Quelques secondes plus tard, une vingtaine de tickets sortirent d'un coup, et je compris qu'en rentrant en France, j'allais sûrement finir par être à découvert si je continuais comme ça.

BURNING DESIRE | BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant