Les Choix de Chloé [Terminée]

Chapitre n°26: 1981

19 Juillet 1981

Ce n'était pas facile tous les jours pour Chloé de tenir la cadence avec ce beau bébé dans son ventre. Elle ne savait pas encore si elle accoucherait d'un petit garçon ou d'une petite fille, mais elle s'était promis de la chérir plus que tout, même plus que Pierre. Mais ce dernier s'en accommodait parfaitement, car lui aussi souhaitait chérir ce petit être.

Chloé, que son départ prochain tourmentait, avait décidé de ne pas dire à son compagnon qu'elle venait du futur. En effet, elle jugeait que cela lui causerait trop de mal, mais la perspective de devoir partir sans lui dire lui faisait encore plus mal, surtout qu'elle avait décidé aussi, à quelques semaines de son accouchement qu'elle partirait avec son enfant.

Cela faisait deux mois qu'elle était en congé maternité, c'était elle qui avait insisté auprès de son patron, et compagnon, de repousser au plus loin ce congé, mais au bout d'un moment, son ventre était si imposant qu'elle ne pouvait plus travailler correctement. Si bien que désormais, elle restait dans la maison de Pierre, qui était devenue la sienne, et refaisait la déco, ou encore imaginait, posée au soleil devant un balcon, ce qu'elle ferait de son enfant.

Penser à son avenir lui faisait du bien, mais elle s'imaginait toujours avec un homme, encore un qui ressemblait à Charles, Martial ou Pierre ; un homme qu'elle trouvait beau, charmant, attachant et attentionné. Ce petit bout de chou à naître tiendrait-il la cadence sans papa ? Elle en venait toujours à cette question, qu'elle estimait essentielle.

Elle était sur son balcon, dans un rocking-chair et regardait le soleil se coucher tandis que la voix de Pierre résonnait dans l'entrée.

- Je suis rentré, comme ça va ?

Chaque fin de journée, la voix de Pierre faisait du bien à Chloé, qui en avait besoin car chaque jour, il la soutenait un peu plus.

- Bien et toi ?

- Tu m'as manqué, dit-il tout en s'avançant pour poser un baiser sur les lèvres de la future mère.

- Je suis anxieuse, je suis censée accoucher dans deux semaines, j'ai peur.

- Ne t'en fais pas, mon cœur, tout se passera bien.

Comme à son habitude, il se mit derrière elle et entreprit de lui masser le haut du dos, tout en observant lui aussi le couché du soleil.

Avoir des contractions pendant un repas n'était pas ce qu'espérait Chloé, mais ce fut pourtant ce qu'il arriva.

Elle avait préparé un beau repas pour Pierre, viande et légumes à volonté, quand elle sentit son ventre se contracter. Elle en informa Pierre, qui la conduit immédiatement à l'hôpital.

Le lendemain matin

C'était la première fois que Chloé s'éveillait avec un bébé dans les mains. Une magnifique petite fille. Quand elle la touchait, la jeune maman savait qu'elle lui ressemblerait beaucoup, voire énormément en grandissant. Cela la désolait un peu, car elle aurait aimé que sa fille, ou son fils, puisse lui rappeler les hommes qu'elle avait aimés, et dû quitter pour rentrer à son époque.

Tandis qu'elle berçait doucement sa fille, il lui vient une pensée. « Est-ce que je lui dirai la vérité pour son père ? » Non, jamais elle ne la croirait. Pendant les jeunes années de sa fille, elle allait devoir inventer une histoire tangible, qu'elle raconterait par la suite à son enfant.

Mais dès qu'elle baissait les yeux vers ce petit être plein d'innocence et de mignonnerie, elle savait qu'elle n'aurait pas le cœur de lui mentir sans se sentir coupable. Dès qu'elle regardait cet enfant, son enfant, elle avait des cœurs dans les yeux et des papillons dans le ventre.

- Comment va notre petite ?

Chloé détourna le regard de sa fille pour croiser celui de Pierre, qui n'avait que sa tête qui dépassait du cadre de la porte.

- Très bien, elle dort déjà, je sens que ça va être une petite calme.

La pensée de Chloé s'avéra juste : la petite Loryne fut une petite fille très calme qui fit tout de suite ses nuits, avec bien sûr parfois quelques soucis comme une envie de lait au milieu de la nuit, mais elle fut un bébé quasi exemplaire. Elle faisait le bonheur de ses parents, surtout de sa maman, qui adorait jouer avec sa fille.

En effet, elle trouvait trop mignonne les petites joues de sa fille, ainsi que ses toutes petites mains qui ne remplissaient même pas la paume de celles de sa maman.

Loryne était une fille qui dormait beaucoup, pour le plus grand bonheur de ses parents, qui purent se reposer beaucoup plus que s'ils avaient eu un bébé turbulent.

Pierre et Chloé était plus amoureux que jamais, malheureusement pour cette dernière. Un soir de Septembre, sachant que son départ approchait, elle prit une des pires décision de sa vie : si elle devait rendre triste l'homme qu'elle aimait en partant, alors elle allait lui laisser une part de bonheur et quelque chose qui lui rappellerai toute sa vie cette femme : sa propre fille.