Les Choix de Chloé [Terminée]

Chapitre n°27: 1981

22 Octobre 1981

Pourquoi fallait-il que toute chose parfait finisse par s'arrêter ? Chloé filait le parfait amour avec Pierre et Loryne la comblait de joie dès qu'elle la regardait, mais non, il avait fallu qu'elle touche cette saloperie de bouton dans le garage de son père pour découvrir ce tube de verre qui lui avait volé trois ans de sa vie. Mais des questions trottaient dans la tête de la jeune femme. Qu'allait penser les gens de son absence pendant trois ans ? Son père serait-il toujours en vie ? Qu'en était-il de sa vie à la fac ? Avait-elle eu droit à un enterrement ?

Chaque fois qu'elle soulevait ces interrogations, elle ne pouvait empêcher son cœur d'accélérer et à ses poumons de manquer d'air.

Mais aujourd'hui était le grand jour, celui du départ. Si elle s'en fiait à son instinct, sachant que les deux précédents halos était respectivement bleu, et blanc, le dernier devait être rouge, en espérant que ce serait le dernier que verrait Chloé de sa vie.

Aujourd'hui, Chloé avait appelé la baby-sitter qu'elle appelait quand elle et Pierre sortait. Elle était d'une incroyable douceur avec les enfants et très souvent, quand elle partait, Loryne pleurait car elle l'aimait beaucoup. La jeune maman était sortie faire un tour sur l'heure de midi et elle espérait que le halo serait déjà là.

Elle marchait d'un pas lancinant vers l'est de la ville, essayant de retarder le plus possible son départ de cette époque pour le moins imminent.

Elle allait tout perdre : un travail, un amant, qui aurait pu aussi bien être son mari, une fille mais surtout sa force mental. Tout abandonner comme ça allait peut-être lui faire perdre l'envie de vivre, mais elle ne voulait pas rendre Pierre aussi désespéré, donc elle choisissait d'endurer elle même cette souffrance.

Elle arriva à la clairière aux alentours de quinze heures, les pieds traînant derrière elle. Malgré la force du soleil, qui tapait sur la nuque de Chloé, cette dernière parvint à distinguer un petit halo rouge émanant du centre de la clairière.

« Aller, un mauvais moment à passer, puis je serai chez moi » se dit-elle en passant l'orée de la forêt.

Elle ravala un sanglot tandis que ses bras se recouvraient encore une fois de ce froid brûlant, mais elle ne ressentait qu'une douleur interne, celle de perdre tout ce qu'elle aimait, puis le noir se fit de nouveau devant ses yeux et un instant avant de sombrer dans l'inconscience, elle senti des larmes de désespoir couler sur ses joues.