Chapitre 13 - Petite pause

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Depuis la découverte de la maladie de Nicholas, la douleur était toujours là, enfouit au fond, dévorant sournoisement le petit cœur d'Eden. Mais la jeune femme s'était promis de passer une bonne journée avec Toscane. Et en ce jour de mardi, elle comptait bien tenir sa promesse.

Après tout, il s'agissait de sa meilleure amie... Puis si Eden ne se reprenait pas, elle savait que Toscane allait lui faire une réflexion. Et justement, la châtaine ne voulait pas se prendre une réflexion.

— Quel temps de merde ! C'est bien un temps de novembre ça, rouspéta Toscane.

En fait, le mois d'octobre n'était pas encore terminé, mais l'air et les températures elles, avaient apparemment choisi de faire un saut dans le temps.

Eden avança à côté de son amie qui leva les bras pour les étirer.

— Eh, ça te dit de faire comme à l'époque ?

Comme Eden ne répondait rien, la blonde s'exclama :

— Roulade !

La jeune femme regarda son amie démarrer en trombe du haut de la colline et lâcha un sourire. Une enfant qui voulait jouer à l'adulte, voilà comment elle aurait pu définir Toscane. Et c'était aussi ce qui faisait son charme.

La blonde sautilla dans sa mini course et balança son corps vers l'avant, se roulant en boule. Eden eut la même réaction que lorsqu'elle avait dévalé la pente pour la première fois. Elle cria et se couvrit la bouche, fermant les yeux, ayant peur d'entendre et voir surtout, sa meilleure amie finir avec une jambe cassée.

Mais comme toujours, cette dernière se réceptionna bien. Des fois, Eden se disait que Toscane aurait dû devenir gymnaste. Gymnaste, avocate, elle la voyait faire tellement de boulots... Il faut dire que la jeune femme était du genre multitâches et surtout multi-talents.

— Dans mes souvenirs, c'était plus marrant ! cria la concernée,  plusieurs mètres plus loin. J'ai de l'herbe partout dans les cheveux maintenant.

Eden avait parfois l'impression que plus Toscane grandissait, plus elle devenait folle. C'était ce qui en faisait son originalité d'ailleurs et même si parfois, c'était difficile pour la jeune femme de la suivre dans sa folie (Eden avait toujours été du genre plus rangée, plus droite, plus psychorigide comme disaient parfois les gens), elle l'appréciait pour ce qu'était véritablement son amie.

Tout en croisant les bras sur sa poitrine, la châtaine descendit la petite colline pour rejoindre son amie. Bien évidemment, elle ne comptait pas emprunter le même moyen de locomotion.

— Espèce de dégonflée ! l'attaqua celle-ci une fois qu'Eden fut à sa hauteur.

— Je n'ai jamais réussi à glisser comme toi et tu le sais très bien.

Et ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant. Cette facilité de rouler qu'avait appris Toscane, durant son adolescence, avant que les deux jeunes femmes ne se connaissent, la pianiste n'avait jamais réussi à l'imiter. Les rares fois où Eden avait tenté l'aventure, cela avait fini par des roulades sur le côté, complètement ratées et plutôt douloureuses.

— C'est ça ouais. Avoue que t'es juste une trouillarde ! répliqua la blonde avant de se laisser tomber par terre et de ramener ses jambes contre sa poitrine.

Eden l'imita, laissant l'herbe fraiche humidifier son jeans. Il y a une chance sur deux pour qu'elle choppe la crève à faire ainsi mais tant pis.

— J'aurais peut-être dû tenter de devenir une gymnaste, plaisanta Toscane.

La pianiste sourit puis secoua la tête. A chaque fois que leurs pensées se connectaient, elle ressentait toujours de l'amusement et de la fierté aussi. Car cela prouvait qu'elles étaient vraiment des amies proches.

Charmante essenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant