Chapitre 10 - Un dîner

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Eden attendit l'appel de Chad durant toute la soirée de mercredi, ainsi que celle de jeudi. Mais arrivée au vendredi matin, elle comprit que le chanteur ne ferait pas ce qu'avait promis le manager.

Elle se dit même qu'elle avait été bête d'avoir cru qu'il se tiendrait aux mots de Harry Studer. La jeune femme avait beau n'avoir vu qu'une seule fois en vrai le rockeur, elle avait vite saisi qu'il n'était pas le genre qui suivait les règles.

Ce fut finalement vendredi, en fin d'après-midi, qu'Eden reçut un simple SMS indiquant un lieu et une heure de rendez-vous. Le chanteur et elle devaient dîner, dans un restaurant, dans moins de deux heures. Si elle avait été calme avant de lire le texto, parce qu'elle s'était dit qu'elle était libre, elle ne resta pas zen longtemps.

— Ça va ? demanda Toscane, qui avait profité de sa journée de repos pour venir au bar avant que les clients n'arrivent.

— Non, ça va pas, soupira-t-elle en montrant le message du leader des PiercedHeart.

— Le bonjour, il connaît pas celui-là ! pesta Toscane en fixant l'écran de téléphone de son amie.

Ce n'était pas vraiment ce qui embêtait Eden, et la blonde le savait.

— C'est pas grave, on se fera une soirée rien que toutes les deux, une prochaine fois.

Ce Chad Oliver lui gâchait vraiment la vie !

— Il faut que j'aille prévenir Marcus que je ne pourrais pas me produire ce soir.

Le manager de Chad le lui avait déjà dit, mais Eden n'ayant pas reçu de confirmation, elle avait annoncé à son patron être finalement disponible.

— Bonne chance, souffla Toscane en tapotant son épaule.

Eden savait qu'elle en aurait besoin pour ne pas vouloir se foutre en l'air sur la route avant d'avoir rejoint monsieur détestable.

***

Quand la jeune femme arriva à destination, avec deux minutes d'avance, elle fut aussitôt bousculée par une petite troupe de journalistes, à tel point qu'elle eut du mal à se frayer un chemin jusqu'à la porte du restaurant.

Après des excuses et des coups de coude reçus dans le ventre, elle parvint à entrer dans le commerce.

— Bonsoir ! lança alors un homme se tenant droit et portant un habit plus que classe.

Il se trouvait à l'entrée du restaurant et semblait être un mélange entre un garde du corps et un majordome.

— Bonsoir, répondit Eden en l'observant le plus discrètement possible.

Le bonhomme attrapa sa veste puis après un sourire, alla déposer son vêtement dans ce qui devait être un vestiaire, même si ça ressemblait plus à une salle pour président.

— Bonsoir madame, à quel nom avez-vous réservé ? l'interrogea ensuite une dame au comptoir, quelques mètres plus loin.

Cheveux tirés en arrière, maquillage parfait, tenue chic, elle mit la jeune femme mal à l'aise. Car hormis les boucles pendantes qu'elle avait mises à ses oreilles, elle n'avait rien qui faisait élégant. Pas même sa robe grise en coton, et encore moins ses petites baskets blanches en toile.

— Euh... Je ne sais pas. C'est... Je dois rejoindre Chad Oliver.

— Bien sûr, si vous voulez bien me suivre, lança la dame avant de quitter le comptoir pour la guider parmi la salle.

Eden suivit la femme en évitant au maximum le regard des gens qui dînaient. Ils faisaient tous très bourgeois, tellement qu'elle avait l'impression d'être une sans-abri à leur côté.

Charmante essenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant