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« Nos souvenirs sont le revers de nos espoirs. » Maurice Chapelan
J'étais surprise de ce qu'il venait de m'avouer. J'aurais préféré le voir s'énerver ou transmettre une autre émotion plus virile que celle-ci.
Voyant que je ne réagissais pas, il rougit légèrement et enchaina.
- Je ne voulais pas te le dire de cette façon ou même aussi tôt mais tu ne m'as pas laissé le choix, m'expliqua-t-il.
Je repris mes esprits et lui souris le plus tendrement possible.
- Je pensais que tu savais que je n'étais pas quelqu'un de très démonstrative et surtout en public. Je n'aime pas me donner en spectacle, sauf quand il s'agit de danser, ris-je. Mais ça ne veux pas dire que je ne t'aime pas, c'est juste dans mon caractère. J'aime toutes tes attentions, crois-moi, je les remarque. Mais je ne te les rends pas assez, c'est vrai. Je vais faire des efforts, je te le promets. - Tu ne devrais pas avoir à faire des efforts, ça devrait te venir naturellement, ajouta-t-il le ton cassant. - Peut-être, mais pas chez moi. Tu devrais peut-être m'accepter comme je suis, aussi, répondis-je sur le même ton glacial. - Tu ne t'en rends vraiment pas compte alors ? C'est ce que je fais depuis tous ces mois où on est ensemble. Je dois m'habituer à tes changements d'humeur et me contenter de ce que tu me donnes sans broncher ! s'énerva-t-il.
Le son de sa voix me parut comme une somptueuse mélodie. Je n'avais pas le souvenir de l'avoir déjà entendu s'énerver contre moi. Ce ton dur qu'il avait adopté m'avait manqué et me réchauffa le cœur. Il n'était pas une extension de moi, il n'était pas mon ombre, et ça me plaisait de le constater.
Oui, je l'aimais, mais le lui dire serait accepter ce sentiment. Ce serait accepter le fait qu'il ait une emprise sur moi que je ne pouvais contrôler. Ce serait accepter le fait qu'un homme détienne mon bonheur entre ses mains. Ce serait accepter la possibilité de souffrir autant que ma mère avait souffert avec mon père.
Une chose était sûre, le Jake qui m'avait plu pointait une nouvelle fois le bout de son nez.
Je me levai et attrapai sa tête pour l'embrasser. Il fut le premier surpris par mon geste inattendu. Il finit par sourire en chuchotant « Sacrée Naomi. » d'un air fataliste.
Chez Naomi – Orange, Newey – 15h30
Allongée sur mon lit, je repensais à mes relations avec les hommes. Je ressassais leurs comportements, leurs fautes, leurs vices et leurs faiblesses. J'en étais venue à me demander si nos cerveaux avaient été formés de la même manière. Je me surpris à me mettre à la place de ces garçons et imaginer comment j'aurais agi.
A la place de Jake, je n'aurais pas changé de personnalité pour satisfaire une autre personne. A la place de Bryan, j'aurais dit à Ellyn que je l'appréciais car il était logique qu'après plusieurs mois ses sentiments pouvaient évoluer. A la place de Clim, je n'aurais pas mis ma vie entre parenthèses pour éviter des personnes qui ne me comprenaient pas. A la place de Conrad, je n'aurais pas méprisé une personne car elle avait un point commun avec un être cher perdu. A la place de mon père, je n'aurais jamais abandonné mon enfant.