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« L'avenir, c'est la trahison des promesses. » Daniel Pennac
Lycée Lakeside - Orange, Newey – 10h15
« N'oubliez-pas ! Dans une semaine se déroulera notre bal d'hiver sous le thème « une nuit d'hiver à Paris ». Les garçons, soyez gentleman et invitez les filles ! Il ne vous reste plus beaucoup de temps ! »
Il ne manquait plus que ça. L'angoisse de savoir si j'allais être invitée ou pas. L'angoisse de trouver la bonne robe avec les bonnes chaussures. L'angoisse d'être élue reine du bal d'hiver. Bien que je détestais ce genre de bals connus pour être plus qu'une simple soirée où les élèves pouvaient se réunir, s'amuser et danser, je me retrouvais toujours à être une adolescente comme les autres et à craindre tout ce qui précédait cette « grande » soirée. De plus, cela ne m'aida pas à oublier Jake. Je rêvais de le voir débarquer et me demander d'une manière romantique de l'accompagner au bal. Néanmoins, je ne pourrais jamais accepter. Je n'étais pas du genre à me faire marcher dessus et à en redemander ensuite. J'étais toujours autant furieuse par son comportement. Cette histoire aurait pu être belle et simple, mais les hommes étaient tous les mêmes. Egocentriques et égoïstes.
Plus tard chez moi, je n'avais pas décolérée et il m'était impossible de sortir Jake de mon esprit. Je repensai à ce qu'il s'était passé avec lui, et je ne pus m'empêcher de comparer les comportements des hommes qui m'entouraient. Je pris une feuille blanche et commençai à écrire les mots qui me passaient par la tête. J'avais cette idée persistante que tous les garçons étaient similaires et qu'ils continuaient à reproduire les mêmes erreurs, générations après générations. Quand mon esprit fut enfin calmé, ma feuille était remplie. Je la pliai en quatre et la rangeai sous une pile de vieux livres.
Lycée Lakeside - Orange, Newey – 08h10
La sonnerie n'avait pas retenti. Je prenais mes cahiers pour le prochain cours dans mon casier quand soudain, Jake fit son apparition. A son arrivée, je sursautai surprise par sa présence.
- Je suis désolé, je voulais pas te faire peur, s'excusa-t-il. - C'est rien, répondis-je mal à l'aise.
Je n'arrivais pas à le regarder. Je n'avais pas envie de le regarder. Ni de lui parler d'ailleurs, mais j'étais piégée.
- Hum, baragouina-t-il en se grattant l'arrière de la tête. Pour la dernière fois, je suis désolé. Je ne voulais- - Ne t'en fais pas. C'est rien, le coupai-je sèchement.
Je ne voulais pas que la conversation se poursuive.
- Non, vraiment ! Je suis stupide et- - Je te répète que ce n'est rien, le coupai-je encore une fois en souriant malgré moi.
Il soupira puis me sourit comme soulagé que je ne paraisse pas hostile.
