Chapitre 26

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« Deux demi-vérités ne font pas une vérité

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« Deux demi-vérités ne font pas une vérité. » Multatuli

Deux mois plus tard.

Salle de danse – Orange, Newey – 18h20

- Et un deux, jambe en l'air, on croise on croise, saut saut saut, on change de place, chantait Chelsea en rythme.

   Notre professeure de danse insistait pour qu'il y ait de la rigueur dans les enchainements que l'on exécutait. Elle voulait que tous nos pas soient synchronisés et que nous adoptions un comportement de professionnels. Elle nous poussait à nous dépasser et à donner le meilleur de nous même à chaque instant des répétitions.

   J'avais un rôle dans la majorité des tableaux que Chelsea avait imaginés et je devais fournir plus de travail que mes autres camarades. Je savais que Chelsea avait confiance en moi pour mener les autres danseurs et je voulais en être à la hauteur. J'avais peur d'oublier des pas, de tomber lors des portés, ou d'avoir de mauvais placements, cependant l'adrénaline que je ressentais me poussait à me dépasser et à exceller.

   La fin du cours arriva et Ellyn, qui était en train d'embrasser Bryan, avait du mal à le quitter. Je me tenais à côté d'eux, et je compris l'expression tenir la chandelle au même instant.

- Ellyn ! Ta mère a géré pour les costumes du spectacle !
- Ouais ouais, elle a fait ce qu'elle a pu ... coupa-t-elle la conversation.
- On va réviser chez moi, continuai-je. Tu viens ? lui proposai-je.
- Je passe mon tour. Je t'aurais bien proposé de venir faire du shopping mais t'es devenue si sérieuse et ennuyante, expliqua-t-elle en s'éloignant un faux air dégouté au visage.

   Je ris. Oui, j'étais sérieuse et, en prévision des tests de fin d'année qui approchaient, c'était le moment de l'être.

- On dirait qu'il ne reste plus que nous, dis-je à Bryan.
- Oui, à propos de ça. J'ai pas pris mes notes donc, je te rejoins chez toi ?
- Pas de soucis, mais dépêche-toi parce que je compte pas y passer toute ma soirée.
- Je fais vite, t'inquiète, dit-il en me faisant une accolade.

   Bryan était d'une simplicité relaxante. On pouvait rire ensemble et parler sérieusement peu importait le moment. J'avais découvert une sensibilité qu'il ne s'ennuyait pas à cacher et une vulnérabilité proéminente qui le rendait encore plus charismatique. Il était digne de confiance et cela dans n'importe quelle situation.

   Je rentrai chez moi à pied. J'avais des courbatures sur toutes les zones possibles de mon corps et je me maudis de ne pas avoir pris ma voiture. C'est en marchant que je pus admirer le paysage qui m'entourait. Les arbres étaient en fleurs, les végétaux semblaient retrouver un second souffle après l'hiver. La ville d'Orange était colorée et parfumée. J'aimais le printemps entre toutes les saisons.

​  En arrivant chez moi, je remarquai que la voiture de ma mère était garée dans l'allée. Cela faisait plusieurs jours que ma mère rentrait tard et de pouvoir l'avoir pour moi me rendit joyeuse. Je fis claquer la porte et déposai mes clés dans le petit pot qui était placé dans l'entrée. Je me dirigeai dans le salon pour y retrouver ma mère mais elle n'était pas seule. Un homme était présent aussi, probablement à peine dans la quarantaine. Il arborait une épaisse barbe qui compensait son crâne dégarni, ainsi que des petites lunettes rondes sur un visage long et fin. Il portait un costume que je qualifierais de dépassé, violet porté par dessus une chemise jaune à carreaux. Je me dis que seul un homme important et riche pouvait oser s'habiller de manière si décalée, alors je tentai de m'éclipser poliment.

STARFRIENDSHIP - RéviséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant