Tout commence par le très cliché et déjà vu "Et si quelqu'un tombait sur le carnet renfermant vos plus terribles et douloureux secrets ?"
"𝕊𝕖𝕡𝕥 𝕞𝕚𝕝𝕝𝕚𝕒𝕣𝕕𝕤 𝕕𝕖 𝕡𝕖𝕣𝕤𝕠𝕟𝕟𝕖𝕤, 𝕤𝕖𝕡𝕥 𝕞𝕚𝕝𝕝𝕚𝕒𝕣𝕕𝕤 𝕕'â𝕞𝕖𝕤, 𝕖𝕥 𝕡𝕒𝕣𝕗𝕠𝕚...
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« Who's to know if your soul will fade at all. The one you sold to fool the world. You lost your self-esteem along the way»
Jimin déposa doucement son stylo, les yeux rivés sur les mots qu'ils venaient une fois de plus de laisser échapper.
Il ne se relisait pas. Jamais.
Trop honte.
Il n'avait pas envie de revenir sur sa lâcheté, pas envie d'affronter ses sentiments contradictoires.
Et puis, pour être sûr de ne pas brûler la lettre, il valait mieux ne surtout pas la lire.
Non, il fallait la plier, la ranger soigneusement avec les centaines d'autres qui contenaient ses espoirs, ses rêves, ses sentiments, ses excuses et cet amour qui le rendait de plus en plus malade.
Et puis de toute façon, pourquoi revenir dessus ?
Il savait que tout était parfait, sincère et profond.
Il n'était jamais autant lui-même que lorsqu'il écrivait ces quelques lignes, que pourtant jamais personne ne lirait.
Ses yeux se fermèrent un instant et il tenta d'imaginer l'expression du destinataire de ces lettres si jamais il trouvait le courage de les envoyer.
Que ressentirait-il ? Qu'est ce que son regard trahirait ?
Serait-il heureux ? Effrayé ? En colère ?
Le trouverait-il ridicule ? Pathétique ? Misérable ?
Une partie de lui avait envie de savoir et l'autre se liquéfiait à l'idée même qu'un seul des milliers de mots qu'il avait pu écrire, parvienne jusqu'à celui qui l'inspirait.
Il rouvrit les yeux, la gorge serrée, avant de ranger délicatement sa lettre dans une enveloppe aux tons parme, assorti au papier utilisé, où il déposa quelques secondes ses lèvres.
Toujours le même rituel.
Depuis des années.
- Mark, si tu n'es pas sorti de la douche dans cinq minutes, c'est moi qui viens te chercher !
Jimin sourit, amusé par la réplique de sa petite sœur qui, comme tous les matins, devait menacer son jumeau pour qu'il ne vide pas toute l'eau de la maison.
Ça aussi c'était un rituel.
Il se leva rapidement, peu désireux de se faire cogner à coups de spatule comme la dernière fois, pour se diriger vers un grand dressing, qui ne contenait que des boites de rangements, classées dans un ordre très précis.
