Partie 21 : La fin de la solitude

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Vive le Samedi ! La semaine était si épuisante.

La journée viens de commencer. Je me balade dans le château, j'explore des couloirs que je ne connais pas, quand :

- LAISSEZ MOI TRANQUILLE !

J'ai entendu quelqu'un crier, un mélange d'appréhension et d'agacement dans la voix. J'ai couru et j'ai entendu :

- Comment oses tu ?

Une voix calme et féminine. J'ai tout de suite compris ce qu'il se passait. Un dernier tournant et j'ai vu mes soupçons se révéler exacte : dans un couloir peu fréquenté, Lucy et Xander se moquaient d'une fille pas plus âgée que moi. Mais je suis arrivée un peu tard, Xander avait déjà levé sa baguette :

- Tu vas voir ce qu'il en coûte de parler sur ce ton à Lucy. Levicorpus !

L'instant suivant elle s'est retrouvée au dessus du sol, la tête en bas. J'étais étonnée que ce ne soit pas pire.

- Mais qu'est ce que tu fais? Laisse la partir.

À ma remarque, Xander qui avait fait semblant de ne pas me voir arriver s'est tourné vers moi :

- Tiens donc, Hura, dit moi que fait tu par ici ?

- Mais enfin, fait la descendre, elle ne t'a rien demandé

- Et en quelle honneur je te prie ?

Alors, doucement, j'ai sortie ma baguette :

- Tu m'a dit que sans baguette je ne pourrai rien faire. J'ai appris à m'en servir.

- Expelliarmus

Ma baguette s'échappa de ma main, et l'auteur du sortilège, Lucy, l'avais déjà récupéré. Xander, qui tenais toujours sa baguette levée devant la fille n'a pas bougé d'un pouce, il a même détournée la tête :

- Encore une fois te voilà sans baguette.

- Obscuro

Cette fois Lucy m'a aveuglée, c'était comme si un voile noir s'était posé sur mes yeux :

- C'est dommage Hura, nous aurions pu être amie, j'en suis sûre, mais bon.

Encore une fois j'étais impuissante. Je suis déséspérante.

Non, en réalité, c'est normal d'avoir été battue par des deuxième et troisième année. Je n'ai pas a avoir honte, en plus je suis douée en d'autres choses.

Je me concentre.

Le corps humain est composé de beaucoup d'eau et ...
Je les vois. Je vois distinctement l'eau dans les corps de Lucy et Xander. Je sent leurs présences, je vois leurs silhouettes.
Lucy pointe sa baguette sur moi :

- Levicorpus

Le sortilège s'approche, il passe a travers chaque particule d'eau présente dans l'air. Je suis son trajet. Je l'évite. Mes réflexes prennent le dessus et mon art du combat sera mon arme, au détriment de ma baguette.

Surprise, Lucy reste un instant interloquée. C'est maintenant que le vrai combat commence !

Je perçois tout ce qui se passe sur 360º. Je suis suffisamment rapide pour éviter chaque sort de Lucy.
Il est temps de passer à l'offensive, mais je dois à tous prix éviter de la blesser directement. Ça attirerait l'attention et serait une preuve de mes capacités et donc une indiscretion sur le secret de la personne que je suis.

Je m'approche en courant : évitant chaque sort. Vers les deux mètres d'elle je m'apprête, à lui donner un coup de poing. Le bras tendu, mon poing serré se rapproche dangereusement de son visage, elle se penche en arrière pour l'éviter. Bien mal lui en pris : c'était une feinte. Elle est déstabiliseir et ne peux me voir me baisser, et prendre appui sur mes mains. D'un coup de pied circulaire bien placé au niveau de ses pieds, j'ai facilement pu mettre à profit le fait qu'elle se soit un peu trop penché en arrière. Elle ne peut plus se rattraper et retombe lourdement sur le sol, victime de la gravité. Je me relève et d'un vif coup sec de mon bras droit je fait glisser le kunaï dans ma main.

Lucy a eu le temps de se relever et je comprends bien qu'elle s'apprête à me jeter un sort.
Je lui empoigne le poignet et, parce que je suis plus petite qu'elle, je fais un petit saut pour planter mon kunaï dans sa manche et le mur. La voilà accrochée au mur, les pieds à environ dix centimètres du sol et le bras bêtement levé.

Elle tient toujours sa baguette dans sa main. Mais comme c'est son bras plaqué contre le mur elle n'arrive pas à la diriger vers moi. Alors, croyant que je ne perçois pas ses mouvements, elle lâche sa baguette. Je comprends ce qu'elle veut et je la laisse faire. Elle essaye de la rattraper avec sa main libre, mais c'est raté pour elle et la baguette tombe par terre. Lucy prend alors la parole :

- Tu te rend compte que tu aurais pu me blesser, en plus les yeux bandés, non mais tu es folle !

- C'est toi qui me les as bandés tu aurais dû y penser avant. Et c'est pas comme si tu te souciait du bien être des autres. Tu lui as peut être demandé à cette fille si elle était d'accord.

- Comment as tu fait ça ?

- Les méthodes de combat moldue ne sont pas inutiles. Voilà ce qu'il arrive quand on sous estime et quand on se moque des sang mêlés et moldus.

Elle a fait un signe de tête à Xander, je le vois qui se rapproche en silence.

- Mais on ne s'attaquait pas à toi. Pourquoi ça t'intéresse ? demanda elle pour faire diversion.

Xander est derrière moi, sa baguette presque contre mon dos. D'un geste rapide, je lui attrape le poignet et, avant qu'il n'ai pu prononcer le moindre mot, je me dégage de son champ de tir. Je lui tient toujours le poignet, sa baguette est maintenant pointé sur Lucy.

- C'est déloyale d'attaquer par derrière.

D'une prise de judo, je le plaque au sol et après avoir pris en main mon deuxième kunaï, je plante mon arme dans le sol, accrochant au passage l'épaule de sa robe de sorcier.

Je lui prend sa baguette des mains et:

- Finite incantatem

Je fais descendre la fille qui était en lévitation.

- Euh, est ce que s'il te plaît tu peux me rendre la vue ? Moi je sais pas faire.

- Oui, bien sûr ! Je suis de Serdaigle, alors comme j'aime bien apprendre, je sais faire.

Elle a ramassé sa baguette, a prononcé une formule et ça a marché.

J'ai récupéré ma baguette dans la poche de Lucy et j'ai récupéré mes Kunaï.

Les deux affreux se sont relevés. Lucy a ramassé sa baguette et j'ai rendu la sienne à Xander.

- Vous feriez mieux de partir, ai je dit.

Lucy m'a lancé un regard assassin :

- Tu me paiera cette humiliation.

- Pour qu'il y ait une humiliation, il faut un bon public, alors prend plutôt ça comme une leçon.

Elle m'a lancé un regard noir et ils sont partis.

La fille s'est avancé à côté de moi et m'a demandé :

- Tu n'as pas peur qu'ils le racontent à tout le monde ?

- Non, d'abord parce que ce serait avouer qu'ils t'embêtaient, mais surtout parce que leur fierté en a pris un coup. Pour eux, c'est la honte de s'être fait battre par plus petit. Mais s'il te plaît ne le dit pas non plus .

- Tu peux compter sur moi. Ah, au fait, je m'appelle Susanne et toi ?

- Hura.

- Ça te dirait qu'on se retrouve à 15h à la bibliothèque pour faire nos devoirs ?

- Oui bien sûr

- Alors à toute à l'heure, lança elle avant de partir en courant.

J'ai ramassé ma baguette, rêveuse, j'avais enfin une amie.

Gardienne de la MémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant