Partie 33 : L'amie de longue date

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Je courrait aussi vite que je le pouvais.

- JIAO !

Dès que je l'ai vu, j'ai voulu la prendre dans mes bras. Elle m'a repoussé, et sans exprimer la moindre joie, elle a dit :

- Tu n'aurais pas dû venir

- Mais, tu as l'air si triste, et ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu .

- Si j'ai cet air, c'est parce qu' il y a douze ans, Nahei a été tué. Pourtant, ses meurtriers avaient prévu de se servir de lui pour t'utiliser. Alors, leur dernier espoir pour te retrouvé a été de se rabattre sur moi.

- ...

- Cela fait douze ans que je suis traînée sur les lieux publics surveillée de loin, baguettes pointée sur moi où enchaînée là où la foule se sait impuissante. Leur espoir est que la gardienne de la mémoire me reconnaisse et vienne à la rencontre de son ancienne amie. Dire qu' à l'époque je n'étais même pas au courant que tu étais cette dernière.

- Je suis vraiment désolée, ... . Viens avec moi . Enfuyons nous ensemble !

- Je ne peux pas : si je m'enfuis, ils s'en prendrons au village.

On voyait Félix, au bout de la rue qui courrait vers nous.

- Prend garde, Hura, tu devrais t'enfuir, me chuchota Jiao.

C'est alors que derrière moi, une voix calme se fit entendre :

- Impero !

J'ai senti un courrant d'air glacé me parcourir le corps.
À ce moment précis, j'ai vu Nahei arrêter de courir. Il s'est caché pour analyser la situation et ainsi, voir comment agir. Je le sais.

L' homme a poursuivis :

- Tu vas nous suivre bien sagement comme si de rien n'était. Ne soit pas triste Jiao, nous t'avions bien dit que ton amie ne nous résisterait pas .

L'impero, un des trois sortilèges impardonnable, celui qui est censé me contrôler pour que j' obéisse a n'importe quel ordre. Je les entends qui se détournent et commencent à marcher. Si nous avions été plusieurs années auparavant, je n'aurai pas eu la force de résister, et j'aurais dû les suivre.

- Hura, tu ne viens pas ?

- Malheureusement pour vous ce n'est pas aujourd'hui que je perdrais le contrôle de mon corps.

Sur ses mots, je suis parti en courant. Je suis passée devant Nahei sans m'arrêter. Inutile qu'il se fasse prendre avec moi.

J'ai a peine eu le temps de le dépasser que :

- Endoloris.

Ne sachant que faire, l'homme a lancé un autre sortilège impardonnable, tout en sachant parfaitement que me lancer le dernier serait se condamner à reprendre ses recherches à zéro.

Une douleur atroce ! Je hurle ! Je me tord de douleur sur le sol ! Je n'arrive pas à réfléchir !

Cette souffrance donne envie d'en finir. Mais comme l'a dit Nahei, je n'ai pas le droit de mourir, et de laisser le pays sans souverain.

Je comprend bien que ce sortilège s'en prend directement à mes nerfs. Je dois arrêter de les écouter, mais je n'arrive pas à me concentrer. Alors dans un effort, je parviens à joindre les mains:

- Ignorance des messages nerveux !

Aussitôt, la douleur s'arrête. Mon cerveau ne décode plus aucun signal venant du sens du toucher, pourtant, ils sont nombreux à arriver. Je ne reçois plus d'informations, mais je parviens tout de même à en envoyer .

Gardienne de la MémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant