Partie 15 : À bout de nerfs

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- Alors Hura, on a des choses à cacher ?

Tous les élèves de Serpentard et Gryffondor présent au moment où j'ai bu la potion me regardaient de haut.

- Ben alors, on est déçus, on croyait que tu étais blanche comme neige !

Ceux là quand ils auront fini de se moquer de moi...

- Alors, finalement, le prof te les donne tes heures de colles ?

Entre les rivalités entre Gryffondor et Serpentard et les élèves de ma maison qui me considèrent comme quelqu'un de méprisable, qui n'est pas suffisamment malin pour faire parti de leur maison.

Je suis passée à côté de Rade, cet idiot n'avais même pas l'air désolé de ce qui m'arrive et s'en moquait complètement alors que c'était entièrement de sa faute.

Les moqueries et les rires fusaient un peu partout.

Le midi, à la table des Serpentard, en bout de table, personne ne m'adresse la parole pour autre chose que rire.

Enfin, surtout parce que je ne suis entourée que de première année. Dès que je me suis assise, ils sont tous venu. Mais pas pour me réconforter, loin de là. Il y a bien Lucy et Xander, mais maintenant, je suis entourée seulement de personnes qui l'ignorent et je commence VRAIMENT À EN AVOIR MARRE !

- Raaade ?

- Ouiiii ?

- Toute à l'heure, ce n'était qu'un bête accident, alors pourquoi en faire un drame ?

- C'est justement parce que c'était bête, dit il en esquissant un sourire moqueur.

- Et toi, tu aimerais bien être à ma place ?

- Je ne risque pas d'être à ta place pour une raison toute simple : ma famille est riche et de sang pure, donc mon père est respecté, il est haut placé et son prestige déteint sur moi.

- Ce ne serai pas plus respectable d'obtenir ce prestige par toi même ?

- Pfff, tout le monde s'en moque bien de tout ça! Ce qu'il faut retenir, c'est que moi, je fais ce que je veux de toi, et toi, tu ne pourras jamais rien contre moi.

- N'importe quoi

- Ce ne serai pas par ma volonté que tu es dans cette situation ?

- Non: c'est une suite logique d'un élément déclencheur dont tu es l'auteur, c'est différent.

- N'importe quoi: je suis celui qui a lancé le pétard ET celui qui t'a posé LA question : tout le mérite m'en reviens.

- Quel mérite ? Il n'y a aucun mérite là dedans !

- C'est toi qui le dit.

- Bon, en admettant, à quoi ça te sert de faire ça ?

- Ben, je trouve ça drôle, la situation m'amuse, et en bonus personne ne me manquera jamais de respect...

- Moi tu ne me fait pas peur.

- ...et ça me fait une solide réputation, dit il en faisant comme si il ne m'avait pas entendu.

- Donc tu te donnes juste un air, en fait, tu te trouves stylé comme ça. Tu ne fais que porter un masque, tu fuis, tu te caches.

- Et toi, tu es juste jalouse

- Jalouse de quoi ? Jalouse de qui ? D'un trouillard ? Sache que moi, je n'ai jamais arrêté de croire qu'on pouvait y arriver sans être lâche. Je n'ai jamais laissé personne me marcher dessus sans me débattre. Alors que toi, non seulement tu ne te débat plus, mais en plus, tu étouffes ta personnalité derrière un masque.

- D'abord, permet moi de te contredire, mais de nous deux, c'est toi qui te laisse écraser, parce que de un, quand je t'ai poussée à l'eau, tu ne t'es pas débattue, et de deux, tu as laissé sur ma victoire.

Je me suis levée :

- De un, on ne peut pas se débattre en tombant, et de deux la voilà ma revanche, dis je en lui vidant mon verre d'eau sur la tête. Et tu as de la chance qu'il soit midi, parce que le jus d'orange du petit dej ça colle toute la journée.

- Oula, ça sent l'expérience vécue.

Tous les élèves, a partir du moment où je me suis levée se sont tournés vers nous, et on éclaté de rire après le commentaire de Rade.

Je les ait ignoré et j'ai quitté la grande salle pour me rendre aux toilettes. Je me suis lavée les mains. En relevant la tête, je suis tombée nez à nez avec mon reflet. Je ne me reconnait pas. Ce n'est pas moi. Quand j'y repense, moi aussi je porte un masque. Ce visage me permets de fuir, fuir mes problèmes. C'est le reflet du mensonge. Il représente mes secrets. C'en est le symbole. JE LE DÉTESTE.

Je n'en peux plus. Sans utiliser ma force du contrôle du corps, j'ai donné un grand coup de poing dans le miroir. La porte s'ouvre. Mon point est toujours contre le miroir, et celui ci tombe en morceaux. J'ai finalement retiré ma main, ensanglanté.

Trois filles m'ont vu, deux des trois filles étaient sur le point de tomber dans les pommes, la dernière a dit :

- Reparo

Les pièces du miroir sont revenues à leur place. Il est comme neuf.

- Tu devrait aller à l'infirmerie

-Ce n'est pas si grave, il n'y a plus de bout de verre dans ma main.

Les deux filles se sont détournées.
Je ai passé ma main sous l'eau pour en retirer le sang, sans regarder le miroir. La plaie était grande, mais elle ne saignait déjà plus. Elle guérissait à vu d'œil, mon corps se régénère tout seul.

Rapidement, j'ai caché ma blessure de mon autre main pour éviter que la fille ne se pose des questions.

- Euh, j'ai lu quelque part que le meilleur moyen d'empêcher le sang de couler, c'est de compresser.

- Ça a l'air grave, tu devrais aller à l'infirmerie.

- Oui .

Je suis sortie de la pièce et je suis partie en cours, ma main déjà intacte.

L' après midi, au cours de sortilège, ma plume ne bougeait toujours pas. Je ne suis pas une gardienne de la mémoire très douée : il me faut une éternité pour maîtriser un autre élément et quand j'y arrive, d'une vie sur l'autre je perd tout. Sauf pour les dons de la famille dans laquelle je suis née ; mais mes aïeules, elle, étaient incroyable !

- Wigardium Leviosa

À chaque fois que je prononçait la formule, j'avais l'impression de produire l'effet inverse. Ma plume volait aussi bien qu'une enclume. Je la voyais déjà si lourde qu'elle traversait la table, emportée par la gravité.

Mon échec était si visible que je me demande si ma classe me regarde toujours de haut à cause de mon manque de malice ou à cause de mon absence totale de talent face à toutes les matières qui nécessitent une baguette magique. Il y avait tant de raison qui pourrait faire qu'on me regarde de haut que s'en était plus que déprimant.

L' après midi se passa si lentement que je croyais impossible qu'on puisse autant vouloir partir, en se retrouvant parmi les sirènes, ou dans la forêt interdite.

J'ai diné le plus rapidement que j'ai pu avant de me jeter sur mon lit, dans l'espoir de m'endormir avant que les autres n'arrivent.

Gardienne de la MémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant