Partie 8 : Évasion discrète

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Je suis prête! Je pars demain, c'est décidé !

Aujourd'hui, j'ai 10 ans, je trépigne d'excitation. Et en même temps, je regarde cette pièce qui a été une clé importante pour le commencement de mon combat. Je m'attarde une dernière fois sur cette table. Ce qui est au dessus me faire sourire. Cette matière est tellement spéciale. Maintenant que je suis assez grande pour atteindre son centre, j'en dégage les grains. Ça alors, je ne l'avais jamais remarqué, mais il y a une inscription:

" Bohoja ne se révèle qu'à son possesseur,
Toute personne de sang autre étant rejeté"

Bohoja, c'est la carte que veulent les sorciers. Si je comprends bien, elle doit identifier la famille royale par son sang avant de s'activer. Mais alors pourquoi elle ne s'est jamais révélé, depuis mes cinq ans je joue avec sans que jamais rien ne se passe.
Je me mord le pouce, et laisse couler une goutte de mon sang sur la fameuse poussière dorée. Celle ci cesse de refléter la lumière et la seconde d'après, c'est elle qui la produit. C'est incroyable, le sable prend la forme de la pièce, et je suis représentée. Nous faisons les mêmes gestes en même temps. Je passe la main au travers de mon image. Chaque grain ainsi écarté reprend peu à peu sa place. Le centre de la carte est à présent découvert, l'inscription a changé. À présent, on peut y lire " Shu; au lac junseol, propriété royale" .

C'est incroyable, cette carte donne l'apparence, le nom et le lieu actuel de la gardienne de la mémoire. Je ne vois pas à quoi elle pourrait me servir, mais c'était drôle de voir ça, ou effrayant. Avec ça, ils pourraient me tuer et me malmener dès le berceau. C'est très dangereux, si ils découvrent cette carte, ce sera ma fin.

Attend, en fait ce qu'ils voulaient c'est me retrouver et savoir qui je suis et à quoi je ressemble. Ils sont prêts à détruire une famille, à tuer juste pour ça ? Ils n'avaient pas besoin de tuer! Ces gens sont des monstres ils ne méritent aucune indulgence. Je vais les battre, et ils ne s'en sortiront pas comme ça. Je les ferai payer.

J'ai trouvé une sacoche, je me tourne vers le coffre . Je vide la moitié des pièces dans mon sac . Avec ça, j'ai bien de quoi manger pendant deux mois. Bien sûr, je prends un nombre incalculable de shuriken, 5 ou 6 kunaï et deux poignard, j'emporte aussi un sabre. Le mur me paraît vide maintenant. Je laisse mon sac dans la salle, il est tellement lourd. Heureusement que mon entrainement sur le contrôle du corps m'a permis d'apprendre à déployer une grande force. Je referme le passage et retourne dans ma cellule. J'ai décidé de partir après le repas : ça me laissera 24 heures avant qu'on se rende compte de ma fuite. Pour le moment, il faut dormir.

- Alors, est ce qu'aujourd'hui tu vas parler ?

- Non!

- Tu sais, tu gâche ton avenir ici : tu ne sais ni lire, ni écrire, tu n'as reçu aucune éducation et cela fait tellement longtemps que tu n'as pas marché que tu dois maintenant en être incapable. Sans compter tes yeux qui sont restés si longtemps à l'ombre que tu est presque aveugle.

- Ça m'est égal !

- Réfléchis à ce que je t'ai dit

Et il a fermé la porte, j'ai dévoré mon repas. J'ai enclenché le passage et je suis montée. Je l'ai ensuite refermé de l'intérieur de la salle. J'ai pris la sacoche. J'ai souvent déjà trouvé depuis longtemps le moyen de sortir. Je me met debout sur l'eau du bassin. J'utilise mon don de métamorphose, j'ai a peine eu besoin de penser à ce que je voulais devenir. En un instant, mes jambes était devenu celle d'un poisson et mes poumons sont devenus capables de respirer sous l'eau. Je me suis alors enfoncé dans l'eau jusqu'à la taille. Ma sacoche et mes vêtements reviendrons avec ma véritable apparence.

J'aurais pu m'enfoncer dans l'eau avec une bulle, mais je ne veux pas qu'on me découvre utiliser mes dons. Et si ça devrait arriver, je préfère qu'il pense que je suis Shu pour m'enfermer et m' échapper de nouveau, plutôt qu'ils retrouvent Hura pour lui faire je ne sais quoi.

Ma lumière brille au centre de la pièce, elle revient à ma main : le passage est trop loin de la lumière du soleil pour qu'on y voit clair. Alors je plonge la lumière à la main. Le passage est assez étroit, mais je passe largement. Cela fait bien 3 min que le passage descend, son entrée dois être au fond du lac. Enfin, le passage est horizontal. J'ai bien dû nager 10 min avant d'atterrir dans le lac. Je ne savais pas qu'il était si loin du château. Je suis au fond du lac, j'ai abandonné ma lumière. Et c'est vrai que le soleil brille plus que je ne l'aurais imaginé en 5 ans. Je suis éblouie, mes yeux doivent s'accommoder. Peu à peu, de distingue le fond du lac, ses pierres, ses poissons, ses quelques algues. J'adore. L'eau est agréable et c'est plus que magnifique. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu d'être vivant autre que mon gardien de prison. C'est un univers que je n'avais pas eu devant les yeux depuis longtemps.

Si je me souviens bien, la forêt borde le bord du lac opposé au château. C'est là que je vais. Je me hisse, avec ma queue de sirène sur le rocher le plus proche des bois. J'y reprend mon apparence et m'engouffre dans la forêt.

Je ne peut pas prendre le risque d'être repéré. Je vérifie que personne ne me vois, et je prend l'apparence de Jiao parce que maintenant qu'elle a grandi, son apparence doit avoir changé. Je n'ai pas décidé de transformer mes vêtements, alors ils sont restés telle qu'elle.

Je continue à marcher. Je crois me souvenir où est la ville la plus proche. Je vais m'y rendre. Alors je marche en regardant ce qu'il m'a été refusé de voir durant 5 ans, une végétation, des rizières, des âme humaines qui travaillent, l'air chaud et sec, que d'autres doivent haïr . Je revit .

Gardienne de la MémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant