Et on parlera des nuages

5 · Les valises

Après avoir claqué la porte de la chambre de sa sœur bien comme il le fallait, Talia entraîna Théa dans sa chambre et lui lâcha la main quand celle-ci arriva dans la pièce.

Habituée, Théa fit trois pas tout droit, puis deux à gauche, et s'affala sur son lit double très confortable en soufflant bruyamment.

- Soûlants hein ? demande Talia

Théa acquiesce sans un mot.

- Ouais c'est nos parents, et on devra vivre la plupart de notre vie avec eux.

- Enfin maman, parce que j'ai pas trop entendu papa, répondit Théa

- Il était au fond de la cuisine et il disait rien... Je me demande ce qu'il pense en vrai.

Théa entendit Talia inspirer, puis un bruit de fermeture éclair.

- Bon alors on les fait ces valises ?

Théa sortit de son lit avec difficulté -son lit étant sa partie préférée de la maison-.

Trois pas à droite. Un en arrière. Se tourner d'un quart. Tendre le bras mais pas entièrement au risque de se cogner. Voilà. Ah mince la poignée. Descendre un peu... Voilà la poignée. Se reculer d'un pas. Tirer la poignée vers soi. Tendre le bras tout en haut. Descendre le bras de deux étagères. La pile de t-shirts est à droite. Tâter. Il est là, son débardeur. Prendre trois autres t-shirts. On s'en fout on prend n'importe lesquels de toutes façons on ne les voit pas. Mettre les t-shirts dans la main gauche pendant que la main droite descend encore d'un étage. Les shorts. En prendre deux. Ah lui c'est le noir il est plus dur.

- Tu veux bien mettre ça dans ma valise s'il te plaît ? demanda Théa en tendant le bras.

- Oui madame, répondit Talia.

C'est bon, ses mains sont libres. Ok, main gauche toute à gauche. Les cintres... Le cintre en bois... Voilà. Ça ça doit être sa robe noire. Un, deux, trois, quatre cintres. La c'est sa combinaison rouge.
*

Ils arrivaient bientôt, la voiture ralentissait. Et puis il était plus tard dans l'après midi, les vitres étaient moins chaudes.

- On est arrivés, dit pour la première fois Christophe.