Et on parlera des nuages

7 · Une famille unique

Théa ouvre la portière et entend celles de sa famille s'ouvrir et se refermer.

Elle sent sur ses pieds nus le sol encore chaud, et estimé qu'il doit être 18 heures.

- On va où ? demande Talia.

- On s'installe dans le Mobil-home 46. répond la mère de Théa et de Talia, avant même que leur père puisse ouvrir la bouche.

- C'est beau, murmure Christophe, le père de la famille.

Oui, ça doit l'être. C'est juste dommage que je ne puisse rien voir. Pense Théa.

- Ouais, commence Talia. Le soleil projette sur les fleurs une lumière orangée. Y a une petite salle avec plein de livres, des fauteuils et des canapés ; d'après le panneau en bois, c'est " La salle repos ". Y a une laverie pour laver ses vêtements, des éviers pour faire la vaisselle, un terrain de volley, des échecs géants, une balançoire, un toboggan, d'ailleurs, un petit vient de se casser la gueule.

Talia. Elle décrit tout pour Théa qui ne voit pas.

- Oui c'est beau quoi.

Florence. La mère poule et envahissante qui ne comprend rien.

Et Christophe, le père de famille effacé.

Bref, Théa n'aime pas sa famille. Sauf Talia bien sûr.

Talia non plus n'aime pas sa famille. Et elle a trouvé un moyen tout fait pour l'éviter. Un petit copain. Hugo.

Il est inutile de préciser que Théa n'a jamais attirer les garçons. Qui voudrait d'elle ? Qui veut aimer, embrasser une aveugle ? Théa n'est qu'un fardeau pour les gens qu'elle aime. Elle est un aimant à problèmes, une éponge à erreurs.

- Théa, comment tu peux penser ça ? avait demandé Talia, un sanglot dans la voix, alors que Théa avait prononcé ces mots. Comment tu fais pour te parler comme ça ? Pourquoi t'es aussi dure avec toi-même ?

Talia avait commencé à pleurer. Ça s'entendait dans sa voix qui montait dans les aiguës, à son nez qui reniflait.

- Parce que c'est ce que je mérite ! avait hurlé Théa

Talia s'était alors approché de Théa, assise sur son lit, elle avait pris la tête de sa petite sœur et l'avait posé sur ses genoux.
Et doucement, Théa s'était mise à pleurer.

Puis Talia avait murmuré :

- La vie est remplie de surprises ; parfois des bonnes, parfois des mauvaises. Elle est remplie de rencontres, parfois de personnes qui détruisent ton âme, parfois de personnes qui la guérissent. Théa, ta vie c'est un livre, tu dois écrire ton histoire, où tu es ta propre héroïne. Et ton histoire, elle va faire pleurer ou rire ses lecteurs, ton histoire elle va être géniale, même si elle est en braille.