Chapitre 1 : Vis, cours, pleure

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Je me sentais sale. Sûrement parce que je l'étais vraiment.
Je n'avais pas pris de douche depuis au moins deux semaines je crois, je ne sais plus vraiment.

Cela faisait longtemps que j'avais perdu la notion du temps.

J'étais morte de faim, et de soif.
Je sens ma peau sur mes os, ma gorge me brûle.

D'ici quelques minutes, s'en sera fini de moi.

Si je voulais avoir une chance de survivre, il allait falloir que je rentre chez quelqu'un.

Mais un seul appel passé à l' OCO, et je ne reverrai plus le jour.

Plus ? Enfin, je ne l'ai jamais vu.
Disons que je n'aurais aucune chance de le voir un jour.

Allez, il faut que je me trouve un abri pour ce soir. La nuit il est bien plus facile pour moi, et même pour les autres, de me déplacer sans attirer les regards des citadins.

Après tout, ils restent chez eux.
Seuls les gens comme moi trainent dans les rues à cette heure ci.

Et à l'aube, l'organisation s'occupe de ramasser les corps.

Ainsi, les citadins ne se doutaient de rien.

Je me faufile dans les ruelles propres et lisses à la quête d'un endroit où me ressourcer.

Je n'avais plus la force de courir, alors je déambulais.

Seulement, des voix fortes attirèrent mon attention. Elles venaient de la rue d'à coté.

"Laissez moi je vous en supplie..."
Murmurait une femme n'ayant plus la force de crier.

"C'est elle ?"
Résonna une voix masculine.

Apparemment, ils cherchaient quelqu'un.

"Non..."

"Dans ce cas qu'attendez vous ?"
Gronda la voix, furieuse.

Un coup de feu silencieux retentit, puis plus rien.

Leurs armes étaient discrètes, adaptées pour ne réveiller personne.

Je prenais peur. Il fallait que je fuie.
Je ne savais pas qui ils cherchaient, sûrement les meneurs des enfants de la lune, mais ils allaient me tuer à coup sûr.

Merde merde merde pourquoi mes jambes me lâchent-elles maintenant ?

Je titube difficilement en entendant des bruits de pas s'approcher dangereusement de moi.

Il fallait que je parte maintenant, si je ne voulais pas être jetée aux ordures demain.

Les envoyés de l'OCO, les Killers, étaient passé à la rue suivante.

À ma rue.

Je sentais ma gorge se nouer rien qu'à cette pensée. Ils sont là. Tout près d'ici.
Mon rythme cardiaque s'accéléra furieusement.

Vite...je t'en prie...bouge.

Mais j'étais tétanisée.

Non non non.

C'est pas possible. Ils ne peuvent pas me tuer. Je ne peux pas mourir, mh ?

Parce que, je ne leur ai rien fait pas vrai ?

Je relevais mes yeux vers le ciel et une source de lumière blanche et claire apparu derrière un nuage gris, quand une larme quitta mon oeil et que ma vision redevint nette.

Ah, oui.

C'est ça.

Je ne leur ai rien fait mais, je suis une enfant de la lune. Et c'est une raison suffisante pour me supprimer.

MoonChild / K.Nj. [FINI] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant